Le coup d’Etat militaire qui a renversé la légalité en Mauritanie est le paroxysme d’une crise provoquée par les généraux et leurs parlementaires instrumentalisés pour justifier un changement à la tête de l’Etat avant les échéances constitutionnelles. Si on n’a pas compris cette donne, on ne peut comprendre ce qui se passe dans notre pays, ni réfléchir à une solution pour le sortir de cette impasse qui peut, malheureusement, déboucher sur une dérive catastrophique pour la région ouest africaine, vu la place stratégique de la Mauritanie.
Les putschistes justifient leur forfait par «le blocage des institutions », «la propagation de la corruption et du népotisme », «la dégradation des conditions de vie des populations», etc. Croyons en leur bonne foi et envisageons une solution de la crise en partant de leurs griefs. Voici, à mon avis, un scénario qui permettra de débloquer les institutions, de faire la lumière sur les malversations éventuelles du pouvoir de Sidi Ould Cheikh Abdallahi et d’ouvrir enfin la voie à l’amélioration des conditions vie des populations :
I : Le Président Sidi est libéré et rétabli dans ses fonctions et les officiers limogés quittent leurs postes avec la garantie qu’ils ne seront pas poursuivis et l’engagement qu’ils ne s’immisceront pas dans le jeu politique (en tout cas durant la phase de sortie de crise. Après, si leur camp est majoritaire sans l’argent et le pouvoir des militaires, ils pourront même rétablir le HCE…). Le Général Aziz fera valoir ses droits à la retraite et pourra se présenter aux élections, s’il le désire. Les autres pourront faire de même ou se mettre en réserve de la république en attendant l’issue de la crise.
II : Le Basep est dissous ; les hommes et le matériel dont il dispose sont répartis entre les autres unités de l’armée aujourd’hui complètement désarmées (Ce qui explique d’ailleurs qu’une seule unité de l’armée a pu prendre le pouvoir plus d’une fois sans coup férir). Il est remplacé au Palais présidentiel et à la sécurité du chef de l’Etat par des éléments de la gendarmerie nationale
III : Le Président de la République s’adresse à la Nation et annonce qu’il dissout l’assemblée nationale et appelle à des élections législatives anticipées en prenant l’engagement solennel que si la majorité qui en sera issue ne lui est pas favorable, il démissionnera et ne se représentera pas. Si maintenant la majorité lui est favorable, il conservera son fauteuil et gouvernera en toute quiétude.
IV : Une commission d’enquête internationale comprenant l’ONU, l’UA, La Ligue Arabe, et la Cour Pénale internationale est constituée et enquêtera sur : - La Fondation KB - La gestion du Sénat - Le PSI - L’Anair Mais aussi : - Le Cabinet militaire du Président qui gère le patrimoine mobilier et immobilier de la Présidence et un pactole très important - La crise sécuritaire qui a secoué le pays ces derniers mois - L’affaire Woodside-Zeidane Ould Hmeida et les 100 millions de Dollars ( !!!) - Le CSA du temps de la transition à aujourd’hui, etc…
V : Un plan d’urgence est mis en œuvre pour soutenir le pouvoir d’achat des populations et relancer l’économie. Adama Sow dit Yaya
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