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Présidentielle en Mauritanie, Ghazouani réélu dès le 1er tour

Le président sortant a recueilli plus de 56 % des suffrages, selon les résultats officiels contestés par l’opposition.

Mohamed Ould Ghazouani a mené une campagne à son image : efficace, sans éclat mais implacable. Le président mauritanien sortant a été réélu samedi 29 juin pour un deuxième mandat. Selon les résultats officiels, publiés bureau de vote par bureau de vote sur la plateforme en ligne de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Ghazouani a recueilli 56,12 % des suffrages exprimés, soit 70 000 voix de plus qu’en 2019. Le taux de participation se situe à 55,39 %.

Son principal opposant, le militant anti-esclavagiste Biram Dah Abeid, a déjà annoncé qu’il contesterait les résultats de «la Ceni de Ghazouani» qui le donnent en deuxième position avec 22,10 % des voix. «Nous ne reconnaîtrons que nos propres résultats et sur cette base, nous descendrons dans la rue pour refuser le hold-up électoral», a lancé Biram Dah Abeid, dimanche, en conférence de presse. Certains de ses partisans ont manifesté en début de soirée à Nouakchott, brûlant des pneus et des poubelles. En fin d’après-midi, le siège de campagne du candidat était encerclé par les forces de sécurité. Son directeur de campagne a été arrêté, selon son porte-parole.

Déjà en 2019, puis lors des élections législatives de 2023 largement remportées par le parti au pouvoir, l’opposition avait contesté les résultats officiels, dans la rue et devant les tribunaux. En vain. Les protestations ne devraient pas inquiéter outre mesure Mohamed Ould Ghazouani, militaire de carrière de 67 ans. Par la force ou par la négociation, le chef de l’Etat a toujours su, jusqu’à présent, neutraliser ses adversaires politiques.

La présence policière s’est fortement accrue dans la capitale dimanche soir. «La situation dans le pays est sous contrôle et les citoyens peuvent vaquer tranquillement à leurs occupations», a déclaré à la presse le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine. Le ministère «réaffirme ici qu’il ne tolérera aucun agissement de nature à perturber la quiétude et la tranquillité des citoyens». Le Conseil constitutionnel doit proclamer prochainement les résultats définitifs.

par LIBERATION et AFP