Le Premier ministre, M. Mokhtar Ould Diay a présenté mercredi après- midi au cours d’une séance plénière de l’Assemblée nationale, présidée par le président de cette chambre, M. Mohamed Bemba Meguett, les grandes lignes de la politique générale du gouvernement.
Au cours de cette séance, qui s’est déroulée en présence de membres du Gouvernement et de hauts fonctionnaires de l’Etat, le Premier ministre, engagera la responsabilité du gouvernement sur cette politique largement inspirée du programme électoral du Président de la République, S.E. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Voici le texte intégral de ce discours :
« بسم الله الرحمن الرحيم
وصلى الله على نبيه الكريم
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Mesdames et Messieurs les Honorables Députés,
La présence du Premier Ministre devant l’Assemblée Nationale pour présenter la déclaration de politique générale du Gouvernement, conformément à l’article 42 de la constitution, est l’un des moments forts à travers lesquels le peuple mauritanien prouve, de manière concrète, par le biais de ses représentants, les honorables députés membres de votre auguste Assemblée, qu’il est la source de tout pouvoir et le détenteur, dans l’absolu, de la souveraineté nationale.
Souveraineté au titre de laquelle il a choisi, en deux scrutins distincts, marqués par la transparence et l’équité, de faire de vous ses représentants au sein de l’Assemblée Nationale, et d’accorder un nouveau mandat présidentiel à Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Et voilà qu’aujourd’hui encore, tout revient de nouveau à ce même peuple, détenteur de la souveraineté, afin qu’il se prononce, à travers ses représentants, sur la déclaration de politique générale du Gouvernement de ce nouveau mandat présidentiel. Le peuple est donc, à la fois, la source et la finalité de tout ce processus.
Ce moment constitue un motif de fierté et de gloire pour nous tous, car il condense les fruits des grands efforts et des énormes sacrifices consentis, génération après génération, par le peuple mauritanien, par toutes ses composantes, ses élites, ses intellectuels et l’ensemble des tendances de son spectre politique, tout au long de sa marche vers la construction d’un système démocratique qui consacre la souveraineté du peuple, et la primauté de l’État de droit et des institutions.
Il s’agit d’un système qui garantit, dans la souplesse et la transparence, l’alternance pacifique du pouvoir comme la voie la meilleure vers la construction de la nation à laquelle le peuple mauritanien aspire : une nation qui fait la fierté de ses filles et ses fils, et qui les unit par un solide lien de citoyenneté républicaine, fondé sur l’égalité en dignité, en droits et en devoirs.
Une nation qui garantit leurs libertés, préserve les valeurs et les enseignements de leur sainte religion et protège, dans l’unité et la cohésion, leurs identités culturelles dans leur diversité et leur richesse, selon l’expression même de Son Excellence le Président de la République.
Il est, cependant, évident que l’édification des États et des nations, à la mesure des aspirations toujours croissantes de leurs peuples, est un processus de construction par accumulation qui ne finit jamais.
Chacun suivant sa position et en fonction de ce que permettent les contraintes spécifiques qui y sont liées, apporte sa pierre pour contribuer à l’édifice, comme l’a souligné Son Excellence le Président de la République dans son discours de candidature pour son premier mandat.
Et parmi les contributions qui ont consolidé le plus les fondements de l’État mauritanien et préparé les conditions de son développement continu figurent, sans conteste, celles apportées par Son Excellence le Président de la République durant son mandat achevé.
En effet, Son Excellence a réussi à pacifier la vie politique grâce à la posture d’ouverture, de débat et de dialogue qu’il a su garder tout au long de ce mandat, parvenant ainsi à transformer l’atmosphère de rupture, de défiance et d’accusation, qui régnait entre les différentes parties prenantes de la scène politique nationale, en une atmosphère de dialogue et de débat paisible, prouvant ainsi qu’il nous était possible de « discuter et servir ensemble le pays, au lieu de nous battre et de tous lui porter préjudice », comme il l’a souligné dans sa lettre de candidature en 2024.
potentialités, la faiblesse structurelle de notre secteur privé dans son ensemble et la taille réduite de notre marché intérieur. Ces éléments constituent les obstacles majeurs à ce niveau.
Le troisième défi concerne nos ressources humaines
À ce niveau le problème principal demeure la prédominance de mentalités et de comportements contraires à la culture du travail, à la valorisation des métiers dans leur diversité, et à la reconnaissance de l’honneur attaché au travail et aux travailleurs. Ces mentalités affaiblissent les volontés, délitent la force de l’engagement et inhibent les énergies et les capacités créatives.
À cela s’ajoute la faiblesse du taux d’accès à l’éducation, de la qualité des apprentissages, des niveaux de formation et de qualification technique et professionnelle faiblement compatible, en général, avec les besoins de l’économie et du marché de l’emploi.
Le quatrième défi est celui de consolider notre unité et notre cohésion sociale
Nous sommes un peuple uni par une même foi religieuse intégrative, une histoire partagée un devenir commun et un avenir prometteur. Cependant, les mentalités rétrogrades, les stéréotypes erronés et les stratifications sociales sans fondement réel continuent à fragiliser cette cohésion sociale.
Ces néfastes résidus du passé se nourrissent de l’exacerbation du sectarisme et du tribalisme, des inégalités économiques flagrantes et de la précarité qui les accompagne. Ils sont également alimentés par une répartition inéquitable des richesses et des opportunités, affectant souvent les couches sociales historiquement victimes d’injustice et de marginalisation.
Éliminer ces défis est une priorité absolue. Il est essentiel d’éradiquer tous les facteurs de division et de discorde pour renforcer l’unité et la cohésion sociale, et rééquilibrer la balance de la justice et de l’égalité.
Le cinquième défi, lui, est sécuritaire et géopolitique
L’interconnexion entre les différents pays, du fait de la mondialisation, et la force par laquelle ils s’impactent les uns les autres, impose parfois aux pays, pris individuellement, des défis qui sont à la base internationaux ou régionaux.
Les effets dévastateurs de la violence, du terrorisme et des guerres qui sévissent au niveau international ont fortement impacté notre continent, en particulier la région du Sahel, qui a connu une forte propagation de l’extrémisme, de la violence et des groupes terroristes, compromettant les fondements de la sécurité et de la stabilité.
Bien que nous ayons pu préserver notre sécurité et notre stabilité dans cet environnement très perturbé, par la grâce d’Allah, l’efficacité de notre stratégie sécuritaire intégrée et multidimensionnelle et la vigilance de nos vaillantes forces armées et de sécurité, il reste, cependant, que le défi persiste, le danger demeure et la vigilance est toujours requise.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Mesdames et Messieurs les Honorables Députés,
Conscient de l’ampleur de ces défis interdépendants, Son Excellence le Président de la République a fait de la nécessité de les relever la finalité première de son programme, « Mon ambition pour la Patrie », en vue de réaliser les aspirations du peuple mauritanien qui sont pour l’essentiel, la construction de :
– Un État de droit et d’institutions fortes, avec une bonne gouvernance moderne,
– Une économie performante, résiliente et éco-durable,
– Un capital humain bien formé et qualifié, en particulier parmi les jeunes,
– Une unité nationale solide et une intégration sociale complémentaire,
– Une sécurité et une stabilité bien assises, et un rôle international et régional efficace.
Soucieux de réaliser ces aspirations, Son Excellence le Président de la République nous a chargé, dans la lettre de mission qu’il nous a remise, de traduire en actions le programme sur la base duquel il a été élu. Ce programme, du fait de son approbation par le peuple, est devenue une promesse et un contrat dont la mise en œuvre est impérative.
Aussi, en application des directives de SEM le Président de la République, le Gouvernement a élaboré sa politique générale, que nous avons l’honneur de présenter devant votre auguste Assemblée, en l’articulant autour de cinq axes.
L’axe I concerne l’édification d’un Etat de droit et des institutions fortes, avec une bonne gouvernance moderne
La priorité du Gouvernement, à ce niveau, sera de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour renforcer l’État de droit et les institutions, à travers une gouvernance moderne et efficace. Un État où règne la primauté de la loi et qui valorise l’intégrité et la probité. Un État démocratique, juste et transparent, qui gère les affaires du pays et exploite au mieux ses ressources, pour répondre aux besoins du développement, de la qualité et de la modernité.
Pour consolider les fondements de cet État de droit et de ses institutions, le Gouvernement prévoit de lancer trois chantiers complémentaires :
• Le premier de ces chantiers concerne les réformes indispensables pour ancrer et développer notre système démocratique. Il s’agira de lancer un dialogue responsable, franc et inclusif, qui n’exclut personne et n’occulte aucun sujet important, afin de repenser sereinement notre dispositif de gouvernance et notre modèle démocratique. Nous comptons beaucoup sur les résultats de ce dialogue pour renforcer nos institutions et gérer nos relations et notre système politique de manière pacifique et harmonieuse, dans l’intérêt supérieur de notre cher pays.
Il est aussi spécifiquement attendu de ce dialogue de permettre de réviser et d’améliorer le code électoral pour assurer plus de participation, plus de transparence et de crédibilité. À ce propos, la révision de la loi sur les partis politiques est l’une des réformes les plus importantes sur laquelle nous comptons pour renforcer notre système démocratique et consolider les structures organisationnelles et institutionnelles des partis, afin qu’ils puissent jouer leur rôle central dans la vie démocratique.
et de renforcer la confiance des usagers ;
– Concevoir et mettre en œuvre des plans de formation intensive au profit des fonctionnaires et agents de l’État ;
– Moderniser le système de gestion des fonctionnaires et agents de l’État et améliorer leurs conditions, qu’ils soient en service ou à la retraite.
Notre besoin de réformer l’administration est le même que celui d’ancrer une gouvernance locale efficace, nécessaire à un pays aussi vaste que le nôtre, dont le développement équilibré ne peut se faire exclusivement à travers une gestion centralisée.
Les efforts se concentreront dans ce domaine sur :
– Un plan global d’aménagement du territoire qui servira de base à un nouveau découpage administratif et contribuera à la création de pôles de développement complémentaires ;
– Une accélération du transfert des compétences et des moyens aux conseils régionaux et aux communes ;
– La mise en place des mécanismes adaptés pour la mutualisation des fonctionnaires et des agents publics, au niveau régional, entre les services sectoriels d’une part et les instances décentralisées d’autre part.
Conscient que l’atteinte de ses objectifs en matière de renforcement de la gouvernance à tous les niveaux, requiert la participation vigilante et efficace des leaders d’opinion, des intellectuels, des journalistes et des organisations de la société civile, le Gouvernement œuvrera à renforcer la veille et la protection des lanceurs d’alerte, à ancrer la liberté de la presse, à faciliter l’accès à l’information et à appuyer les activités de sensibilisation éclairées de nos élites culturelles.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Mesdames et Messieurs les Honorables Députés,
L’axe II de cette politique générale porte sur l’édification d’une économie performante et éco-durable.
L’action du Gouvernement à ce niveau consistera à initier une transformation structurelle de l’économie, aboutissant à des taux de croissance durablement élevés, et permettant de générer l’activité et la richesse nécessaires à la création d’une offre d’emploi répondant à la demande. Il s’agira aussi de mobiliser les ressources nécessaires au financement des programmes sociaux et des infrastructures indispensables à la lutte contre la pauvreté et la précarité, ainsi qu’à la durabilité de la croissance.
Pour atteindre cet objectif, le Gouvernement mènera son action dans des directions diverses et complémentaires, telles que le lancement des réformes structurelles nécessaires pour libérer l’économie, l’encouragement de l’investissement, le soutien et l’accompagnement de notre secteur privé afin qu’il puisse jouer son rôle moteur dans la création de richesse et de croissance. Il mettra également en œuvre un vaste programme de développement des infrastructures nécessaires, tout en promouvant les secteurs dans lesquels notre pays possède des potentiels économiques importants, en particulier ceux où nous disposons d’avantages comparatifs évidents.
La dimension écologique sera présente dans tous ces domaines, particulièrement dans tout ce qui a rapport à la durabilité et à la protection de l’environnement.
Concernant les réformes structurelles visant à libérer l’économie, à encourager l’investissement et à préparer les conditions nécessaires au décollage économique attendu, il sera procédé à la révision du code de l’investissement et de celui des marchés publics, ainsi que la loi sur le partenariat public-privé. En outre le code général des impôts sera révisé de manière à assurer la redistribution plus équitable des charges fiscales, de même le Gouvernement veillera à lancer une réforme foncière, à garantir la sécurité juridique et judiciaire des promoteurs économiques et à réformer notre système bancaire.
Ces réformes seront la base de notre action pour améliorer le climat des affaires, libérer les compétences et le potentiel de notre secteur privé que le Gouvernement considère comme partenaire essentiel, qui bénéficiera de l’accompagnement et l’appui qu’il mérite, en raison de la centralité de son rôle dans la croissance souhaitée.
générale du Gouvernement s’articulent essentiellement autour de l’exploitation durable et responsable de la ressource, en vue du passage à l’économie bleue, de l’adoption d’une approche intégrée de promotion des industries de transformation des produits de la pêche et d’augmentation de la valeur ajoutée. Dans ce cadre, il sera procédé à :
– L’extension, le développement et l’équipement des infrastructures portuaires, de stockage, de conservation et de froid, pour encourager le débarquement de toutes les captures ;
– L’adoption d’une stratégie adéquate pour le renouvellement de la flotte et la garantie de sa maintenance ;
– La mise en place de mécanismes innovants pour le financement des chaînes de valeur dans le cadre d’un crédit maritime ;
– L’évaluation de l’ensemble des accords de pêche avec nos partenaires, pour mieux protéger nos intérêts nationaux ;
– L’opérationnalisation des structures de contrôle et d’inspection ;
– La promotion de la recherche et de la formation avec une attention particulière à la pêche continentale et à la pisciculture
Pour atteindre cet objectif, nous poursuivrons le renforcement et l’ancrage de l’École Républicaine, dans le cadre de la mise en œuvre accélérée de la réforme du système éducatif à tous les niveaux et dans ses diverses composantes. Cela inclut la maîtrise de la carte scolaire, le renforcement des infrastructures, la réforme des programmes et cursus scolaires, le renforcement de l’enseignement scientifique, la finalisation de la réforme linguistique et la fourniture des supports éducatifs nécessaires.
Nous veillerons également à renforcer et à développer la formation initiale et continue des encadreurs et des enseignants, en donnant la priorité à tout ce qui les met, matériellement et moralement, dans les conditions leur permettant d’accomplir pleinement leur mission sacrée.
Dans le même ordre d’idées, le Gouvernement veillera à s’ouvrir aux partenaires de l’action éducative, pour les faire participer effectivement à la conception, au suivi et à l’évaluation. Dans ce cadre, le rôle des associations de parents d’élèves sera opérationnalisé, ainsi que celui des comités de gestion des écoles, des unions d’étudiants et des syndicats professionnels.
Et pour renforcer la place particulière de notre enseignement originel et son rôle éminent dans l’enracinement de notre culture islamique et de notre identité civilisationnelle, ainsi que dans la préservation de notre spécificité historique de centre de rayonnement scientifique et culturel, le Gouvernement accordera une grande importance à cette composante fondamentale de notre système éducatif. Cela se concrétisera par la valorisation du rôle de l’enseignement originel dans la généralisation de l’enseignement préscolaire, l’augmentation du soutien aux Mahadra et à leurs cheikhs, tout en œuvrant à la mise en place de passerelles solides entre les différents niveaux de l’enseignement originel et leurs correspondants dans l’enseignement conventionnel.
Considérant, comme établi précédemment, que la fluide insertion dans la vie professionnelle constitue l’un des principaux objectifs des systèmes d’enseignement, le Gouvernement fera de la promotion de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle un objectif central dans sa politique éducative. Cela se traduira par l’élargissement et la diversification de l’offre de formation dans les établissements d’enseignement supérieur et de formation professionnelle, avec le souci constant de l’adapter aux besoins du marché. Dans ce cadre, le Gouvernement envisage, à l’horizon 2029, d’augmenter la capacité d’accueil des établissements nationaux d’enseignement supérieur de pour atteindre 50.000 étudiants. De même, il envisage, dans le même horizon, la formation de 115.000 jeunes dans les établissements de formation technique.
Par ailleurs, la création d’un nouveau département ministériel qui associe l’artisanat à la formation professionnelle, témoigne de l’intérêt qu’accorde le Gouvernement à ce sous-secteur, qui conjugue la dimension de préservation de notre patrimoine authentique et celle de contribution à l’activité économique et industrielle.
Le Gouvernement poursuivra, par ailleurs, les efforts visant à mettre en place un système sanitaire efficace qui profite à tous les citoyens, à travers, notamment :
– L’élargissement des infrastructures sanitaires et leur développement par le renforcement des plateaux techniques, d’un minimum de forfaits sanitaires et d’équipements pour chaque niveau des installations sanitaires,
– Le développement continu des pôles d’excellence au niveau national et la création d’hôpitaux de référence au niveau régional ;
– Le lancement d’un vaste programme d’appui à la santé de base et à la santé préventive, en vue de réduire les disparités sanitaires entre les milieux urbain et rural, sur la base d’une carte sanitaire préparée de façon objective ;
– La mise en place d’un système d’approvisionnement sûr et efficace pour garantir la disponibilité des médicaments essentiels et des consommables médicaux de haute qualité. Dans ce cadre, le Gouvernement lancera une guerre sans merci contre les trafiquants et spéculateurs sur les prix et la qualité des médicaments. Le Gouvernement n’acceptera pas, quelles que soient les circonstances, de laisser compromettre la santé des citoyens, car il n’y a en vérité pas de santé avec des médicaments non conformes, falsifiés, ou périmés ;
– Le renforcement des systèmes de veille épidémiologique à travers le développement de meilleurs mécanismes de prévision, de prévention et de réponse rapide et efficace aux situations d’urgence sanitaire ;
– L’élargissement de la couverture d’assurance maladie, en vue de sa généralisation par l’accroissement des services de la CNASS et de la CNAM ;
– Le développement et le renforcement de la formation initiale et continue des personnels médicaux, en donnant la priorité à l’amélioration de leurs conditions morales et matérielles.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Mesdames et Messieurs les Honorables Députés,
Tout ce que le Gouvernement a adopté comme objectifs, préparé comme politiques dans le domaine de la promotion du capital humain en termes d’enseignement et de formation, dans sa recherche de provoquer un changement structurel qui mène à des taux de croissance économique élevés, vise à la résolution de la problématique de l’emploi et à la lutte contre le chômage des jeunes, qui annihile toutes les forces de notre jeunesse, et l’empêche de participer à l’effort de développement national.
Il est vrai, certes, que ce travail a besoin d’être renforcé par tout ce qui peut aider à l’auto-emploi comme accompagnement, orientation et gestion des financements nécessaires, et le Gouvernement s’y attellera résolument. Cependant nous devons œuvrer efficacement pour changer les mentalités comportements répandus au sein de notre jeunesse et qui sont contraires à la culture de valorisation du travail, du respect des métiers dans leur diversité et à la glorification de la rigueur et de la persévérance.
Sur cette base, le Gouvernement accordera une attention extrême à la traduction effective de tous les aspects de notre stratégie sécuritaire intégrée, définie par SEM le Président de la République Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, à travers la consolidation des acquis en la matière, notamment le renforcement des capacités de nos forces armées à défendre la sécurité intérieure et extérieure de notre pays.
A cet effet, le Gouvernement entend préparer et mettre en œuvre une loi de programmation financière qui permette de renforcer les capacités et l’opérationnalité de nos forces armées et de sécurité à travers l’acquisition d’équipement modernes et adaptés aux spécificités des nouveaux défis.
Par ailleurs étant donné que la migration induit des défis importants sur les plans sécuritaire, économique et humain, le Gouvernement lui accordera une importance particulière qui se traduira par l’élaboration et l’exécution d’une stratégie efficace visant à lutter contre ses aspects irréguliers et à encadrer ses aspects légaux.
Et en dépit de notre souci de respecter les conventions qui nous lient aux pays frères et amis ainsi que nos engagements internationaux, nous combattrons avec fermeté tout ce qui peut porter atteinte à notre sécurité, notre culture et nos modes de vie.
D’autre part, le Gouvernement poursuivra sa politique extérieure dynamique fondée sur les principes du respect mutuel et de bon voisinage, de relations de fraternité et d’amitié et de coopération constructive, et de contribution à l’instauration de la paix et de la stabilité dans la sous-région et dans le monde, ainsi que la défense des causes justes, avec à leur tête la cause palestinienne. Tout cela en continuant à renforcer le rôle leader de la Mauritanie au sein de l’Union Africaine, de la Ligue Arabe, de l’Organisation de la Conférence Islamique, ainsi que l’affermissement de ses relations avec l’ensemble des pays, en particulier ceux de notre voisinage, auxquels nous lient des relations historiques, culturelles et économiques anciennes et bien établies.
Cela pour ce qui est de la sécurité. Quant à l’axe relatif à l’unité nationale et la cohésion sociale, nous avons déjà dit que les Mauritaniens constituent un peuple uni par l’appartenance à une même foi religieuse intégrative, par une histoire partagée, un devenir commun et un avenir prometteur.
tentera d’augmenter sa marge de bénéfice au détriment du citoyen. Nous espérons et nous sommes confiants dans la coopération et l’accompagnement des professionnels du secteur du commerce pour réaliser cet objectif.
Je tiens ici à saluer le travail grandiose qui a abouti aujourd’hui à un accord consistant à fixer les prix des matières premières tout au long des mois restants de l’année, sachant que ces prix seront renouvelés au début de l’année prochaine. Ce travail constitue un modèle à suivre de ce que peut donner le partenariat et la confiance entre le gouvernement et le secteur privé. Parallèlement à cela, le gouvernement procèdera à l’opérationnalisation du programme Temwin à travers l’augmentation des quantités et la garantie de leur mise à disposition des citoyens.
2. L’assurance maladie au profit de tous les étudiants de l’enseignement supérieur.
3. Le programme pilote de formation et d’auto-emploi qui profitera à 500 jeunes dont 200 seront insérés dans le secteur agricole,
4. Le programme pilote du service civique avec la participation de 500 jeunes,
5. Le programme d’urgence d’amélioration de la qualité et de la couverture des communications, en exigeant des opérateurs le respect de leurs cahiers des charges et les investissements nécessaires pour garantir la couverture et les services de qualité dans certaines zones, un accord a été conclu avec certains opérateurs de télécommunications au sujet d’un programme défini pour améliorer la qualité et la couverture du service et dont la première phase prend fin le 22 septembre 2024. Aucune complaisance ne sera observée en cas de non-respect de cet accord.
6. Le programme pilote : « Nouakchott ville facile à vivre ». Il s’agit d’un programme expérimental à lancer dans les neuf communes de Nouakchott et qui vise à conjuguer les efforts de tous les départements ministériels en vue de résoudre les problèmes les plus aigus que vivent les populations des différents quartiers de la capitale. Ce programme sera préparé et mis en œuvre de façon participative entre les différents départements concernés, l’administration territoriale et les élus et comportera une composante de volontariat,
7. Le programme d’urgence de désenclavement de certaines zones et villages. Il s’agira de préparer un programme d’urgence, à lancer avant la fin de l’année, qui vise à alléger les souffrances de certains villages et localités enclavés et zones de production,
8. Le programme d’urgence de restructuration de la Somelec. Il comportera deux composantes essentielles dont la première sera exécutée à court terme (3 mois) et la deuxième dans un an. Il vise à réhabiliter, réformer et étendre le réseau électrique à Nouakchott et à augmenter le niveau de production d’énergie électrique et la lutte contre la fraude et la mise en œuvre d’une réforme institutionnelle, administrative et financière intégrale de la société,
9. Le programme d’urgence d’organisation de la circulation et de la limitation des embouteillages à Nouakchott. Il vise à mettre fin aux embouteillages à Nouakchott et à imposer le respect des règles de circulation et comportera l’ouverture de nouveaux axes routiers, d’extension de la voie publique et d’empêchement de son occupation, d’augmentation du nombre des panneaux de signalisation dans les carrefours. Ainsi que le transfert des magasins en dehors de la ville, l’organisation de la circulation des camions en milieu urbain, la construction de parkings, le renforcement de la surveillance et de l’obligation du respect de la loi, par l’exploitation de toutes les opportunités permises par les nouvelles technologies,
10. Extension et simplification de la plateforme numérique « El Oughoud » pour satisfaire toutes les demandes des citoyens en matière de transactions immobilières.
Quant au quatrième chantier, il vise à faire participer le citoyen et ses représentants dans le suivi et le contrôle de l’action gouvernementale, à travers trois initiatives qui seront lancées dans les semaines à venir. Il s’agit :
1. D’un mécanisme de contrôle citoyen de l’action du Gouvernement : Le Gouvernement mettra en place une plateforme numérique à la disposition du public, pour lui permettre de soumettre ses plaintes et réclamations, et dénoncer tout dysfonctionnement ou transgression de la loi constatés. Les informations reçues sur cette plateforme seront traitées et les mesures appropriées prises,
2. Du programme des plateformes de la communauté scolaire : Le Gouvernement mettra en place, dans les semaines à venir, des plateformes numériques sous forme de groupes incluant tous les intervenants dans l’opération pédagogique au niveau de chaque moughataa : les directeurs des établissements d’enseignement, l’inspecteur départemental, le Hakem, les représentants des parents d’élèves, les maires, les députés, le directeur régional de l’enseignement, un représentant de la wilaya, des représentants de l’administration centrale du ministère de l’éducation nationale, un représentant du ministère des finances et un Conseiller ou Chargé de Mission au Premier Ministère.
la situation de chaque établissement d’enseignement et ses besoins en livres et fournitures scolaires, en infrastructures et en enseignants, pour la prise des mesures adéquates dans les délais. Il constituera un instrument de partage d’expérience et de base pour la distinction des établissements, des enseignants et des professeurs qui se sont distingués au niveau de chaque moughataa,
A cette occasion, un chapitre consacré à l’incitation et la récompense du meilleur enseignant et du meilleur directeur d’école au niveau de chaque moughatta sera intégré au budget du ministère de l’Éducation. Les lauréats seront sélectionnés à travers ces plateformes.
3. Des plateformes des communautés de la santé. Comme la plateforme de la communauté scolaire, l’idée de la plateforme de la communauté de la santé vise à créer l’interaction permanente entre les différents acteurs et intéressés par la santé publique.
Dans le cadre du cinquième chantier, le Gouvernement lancera les études nécessaires à l’exécution de certaines réformes essentielles programmées dans la déclaration de politique générale.
Parmi les études les plus importantes qui seront lancées avant la fin de l’année, Incha Allah, figurent :
1. Une étude sur les réformes du système des retraites,
2. Une étude préparatoire des concertations tripartites en vue de proposer une révision du SMIG,
3. Une étude pour la révision du code des marchés publics,
4. Une étude pour la révision de la loi sur les PPP,
5. Une étude pour la révision de la loi sur les investissements,
6. Une étude pour création d’une agence nationale d’études et d’exécution des projets stratégiques,
7. L’audit administratif et financier du groupe Somelec,
8. L’audit administratif et financier de la SNDE.
9. Le lancement d’une étude de faisabilité pour des lignes de chemin de fer dont la première reliera Choum à Nouakchott en passant par Akjoujt, et la seconde joindra Nouakchott à la frontière du Mali en passant par Bofal.
10. L’étude de faisabilité d’une ligne de tramway à Nouadhibou.
11. La révision des textes régissant les migrations pour les compléter.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Mesdames et Messieurs les Honorables Députés,
Je suis conscient que la réussite de l’action du Gouvernement, dans chaque axe de cette politique générale, reste tributaire de l’appui de votre honorable institution et de celui du peuple mauritanien dans son ensemble.
Et étant donné ma ferme conviction que le respect strict du principe de séparation et d’indépendance des pouvoirs, ainsi que la transparence, le dialogue, le respect mutuel, l’efficace coordination et la participation de tous, sont les clés de la réussite dans la gestion des affaires publiques, je ferai de ces principes un cadre général d’exécution des différents aspects de la politique générale du Gouvernement sur la base de laquelle j’ai l’honneur d’engager, conformément à la constitution, la responsabilité du Gouvernement.
Le Gouvernement travaillera intensément pour que son action se caractérise par le sacrifice, le sérieux, l’efficacité dans la réalisation, par la rationalité dans les choix, la transparence et l’intégrité dans la mobilisation et l’utilisation des ressources publiques de l’État, et par le souci constant de proximité avec les citoyens, de leur égalité devant la justice et la commande publique, de leur accès aux opportunités de travail dans le service public, et, plus globalement, de leur égalité dans la dignité, en droits et en devoirs.
Je suis confiant et certain que nous sommes capables, par notre solidarité et la force de notre détermination, par la mise en œuvre rigoureuse du programme de Son Excellence le Président de la République, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, « Mon Ambition pour la Patrie », et avec les diverses opportunités qui se dessinent dans nos horizons prometteurs, de concrétiser ensemble nos espoirs en l’émergence de la patrie que nous désirons tous, une patrie d’amour, de fraternité, de solidarité, de justice, d’égalité et de développement durable et inclusif.
Et j’ai tout espoir à ce que ce programme gagne votre confiance et bénéficie de votre soutien”.
ami