À M’hamid El Ghizlane dans le sud du Maroc où le festival Zamane s’est clôturé ce dimanche 1er décembre 2024. Trois jours de concerts, de conférences et d’échange sur la vie dans le Sahara aujourd’hui. Cet évènement, c’est une volonté, un espoir de retrouver les traditions, les coutumes du désert, de dépasser les frontières tracées sur le Sahara. C’est dans ce cadre qu’un groupe de jeunes musiciens est venu du camp de réfugiés de Mbera en Mauritanie. Premier voyage, premier concert à l’étranger, une occasion unique de faire entendre leurs chansons.
Originaire du Mali, réfugiés dans le camp de Mbera en Mauritanie, pour la première fois, les membres d’Assouf Ndawna ont voyagé pour participer au festival Zamane. © Guillaume Thibault / RFI
Lorsque des enfants n’ont d’autre choix que de grandir trop vite, arrachés de leur terre natale, leur musique, leurs voix résonnent comme celles des anciens, et leurs chansons, mélancoliques, témoignent d’une immense tristesse. Comme celle d’Ali Ag Mohamed, 18 ans : « C’est une chanson triste, elle raconte les histoires de la vie, de mauvaises personnes, la souffrance »
Chanter le retour au pays
Le nom du groupe Assouf Ndawna, signifie la nostalgie de leur commune de Gargando à l’ouest de Tombouctou. Cercle qu’ils ont quitté il y a plus de 10 ans pour aller vivre au camp de Mbera en Mauritanie. L’espoir pour Mohamed Aly Ag Mohamed, 20 ans, c’est de vivre de la musique : « À travers la musique, on veut voyager. Et vivre aussi de notre musique pour aider nos familles qui sont dans la détresse depuis des années. »
Touchants, attachants, marqués par les multiples violences, ces jeunes musiciens rêvent avant tout d’une chose : rentrer au pays, retourner vivre chez eux au Mali, chante Aboubacrine Ag Amano : « la chanson s’appelle Tekma, le mal, j’ai mal à l’âme. On ne cesse de rêver de retourner chez nous. Voilà notre rêve »
Au camp de Mbera en Mauritanie, ces jeunes musiciens ont retrouvé le guitariste Ahmadou Ag Mohamed Aly, membre du groupe Imarhan de Tombouctou qui leur a proposé de les aider il y a tout juste un an. Manager, grand frère, il consacre désormais son temps à ce jeune groupe et espère développer les activités culturelles, notamment la musique dans le camp de Mbera. « La musique peut apporter beaucoup de choses, surtout dans les camps de réfugiés où il n’y a pas de distractions ni de travail. Donc, c’est le truc que l’on peut faire et qui peut nous amuser réellement et qui peut être un revenu. »