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Migration : AFEMIMA apporte une assistance alimentaire aux détenus

L’Association des Femmes Migrantes en Mauritanie (AFEMIMA) qui regroupe des femmes des communautés étrangères vivant en Mauritanie, apporte depuis plus d’une semaine, de la nourriture aux migrants détenus dans les centres de détention de Nouakchott. Plusieurs centaines de migrants en situation irrégulière détenus à l’occasion des dernières interpellations et reconductions aux frontières ont bénéficié de cette assistance.

Ils sont plusieurs centaines de migrants en situation irrégulières à être interpellés depuis le mercredi 26 février 2025 et reconduits aux frontières de Rosso Mauritanie ou de Gogui vers le Mali. Ces migrants en détresse pris entre les filets de la police mauritanienne chargée d’exécuter les mesures prises par l’autorité compétente, étaient dans le besoin de se nourrir.

L’assistance des communautés victimes n’étant pas suffisante, c’est l’Association AFEMIMA que préside Madame Mama Sarata Diatta, d’engager une opération d’assistance humanitaire au quotidien. Une équipe d’une dizaine de femmes en majorité de sénégalaises était mobilisée pour assurer la préparation des repas et autres kits alimentaires au profit de ces âmes venues d’ailleurs et victimes d’une situation d’irrégularité.

Selon la présidente de cette Association, «depuis le début et chaque jour, nous préparons 100 plats destinés à nourrir cette population carcérale », a-t-elle soutenu précisant au passage que la seule journée du lundi 10 mars, « 400 kits alimentaires ont été distribués aux migrants détenus dans les deux centres de Sebkha (robinet 10) et du Ksar ». Cette opération humanitaire a été rendue possible grâce aux partenaires de l’AFEMIMA et à ses fonds propres.

Donc plus d’une dizaine de jours durant, cette association se déploie sur le terrain pour apporter à manger à ces migrants en détresse avant leur reconduction aux frontières. Une action humanitaire saluée par plusieurs acteurs de la société civile et les communautés de migrants qui observent impuissantes l’exécution de cette mesure. « Nous remercions l’association AFEMIMA pour son esprit de solidarité et d’assistance de nos compatriotes » souligne Mr Coulibaly, membre de la communauté malienne.

Justifiant la mesure prise par l’autorité, le ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération africaine et des Mauritaniens de l’Extérieur a précisé dans son communauté rendu public, que «la question de la migration irrégulière constitue un phénomène contemporain, qui, sans maitrise, risque de saper ce climat mutuel d’hospitalité et de quiétude entre les populations des pays liés par une histoire commune, transcendant toute territorialité ». Le ministère soutient que «la migration irrégulière a pris des proportions, qui ne servent ni le pays de transit, ni le pays d’accueil final, encore moins le pays source. Car, elle porte, et dissimule, souvent, sous son flanc, d’autres défis sécuritaires, de trafics de toutes sortes, y compris humains. Tout comme, elle affecte et complique le bon fonctionnement de la migration régulière même ».

Ainsi, durant une semaine, les migrants en situation irrégulière ont subi les affres plongeant toutes les communautés dans une psychose totale. Mais tout est bien qui finit bien, car à l’heure actuelle, une accalmie liée aux interpellations de migrants a été constatée exceptée quelques timides descentes policières exigeant des cartes de séjour. A défaut et selon des témoignages, un paiement est exigée variant entre 10 000 et 15 000 voire 20 000 ouguiyas (ancienne monnaie) en contrepartie d’une libération.

I.Badiane