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Mauritanie: Lancement du projet PROMIS

Le commissaire aux Droits de l’Homme, à l’Action humanitaire et aux Relations avec la Société civile, M. Cheikh Ahmedou Ould Ahmed Salem Ould Sidi, a supervisé le lancement des activités d’un projet de protection des migrants en Mauritanie, connu sous le nom de Projet « PROMIS ».

Ce projet vise à renforcer les capacités de la Mauritanie dans le domaine de la protection des droits des migrants et à améliorer la coopération régionale entre les pays d’Afrique de l’Ouest, du Centre et du Nord pour développer une stratégie basée sur les droits humains et sensible au genre dans les questions de trafic illicite de migrants et traite des êtres humains.

Ce projet, qui couvre la période de septembre 2023 à aout 2025, est une initiative conjointe de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime organisé et du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, avec un financement du Royaume des Pays-Bas.

Les domaines d’intervention du projet comprennent la fourniture d’un soutien technique et l’élaboration d’un plan d’action et le renforcement du cadre juridique et institutionnel pour lutter contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains, le renforcement des capacités des ressources humaines dans le secteur de la justice et l’organisation d’un dialogue régional entre l’Occident et les Pays d’Afrique du Nord sur les questions relatives aux droits des migrants et les questions liées à leur trafic illicite et à la traite des êtres humains.

Les domaines d’intervention du projet comprennent également la réalisation d’une enquête pour identifier les défis et les lacunes dans le domaine des droits de l’homme et de la protection sociale, l’identification des difficultés qui entravent l’accès des migrants aux droits économiques, sociaux et culturels, l’organisation de missions de contrôle et de suivi pour évaluer la situation des migrants en Mauritanie et des campagnes de sensibilisation des communautés aux droits de l’homme et à la migration.

Il convient de souligner que ce projet régional a connu trois phases dont la première (2016-2018) a concerné le Mali, le Niger, le Sénégal, la deuxième phase (2017-2021) a porté sur la Gambie, la Côte d’Ivoire, et la troisième phase (2021-2024) couvre le Burkina Faso, le Tchad et le Nigeria avant d’être actuellement étendue à la Mauritanie.

Le commissaire aux Droits de l’Homme, à l’Action humanitaire et aux Relations avec la Société civile a fait observer que ce projet s’inscrit dans l’approche fondée sur les droits de l’Homme adoptée par le gouvernement mauritanien dans l’élaboration des politiques et programmes publics, où la protection et la promotion des droits de l’homme est au centre de son intérêt et des fondements de son action.

Il a ajouté que ce programme, qui contribuera au renforcement des efforts du gouvernement dans le domaine de la lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants, s’inscrit dans le droit fil du programme politique du Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui a souligné à plusieurs reprises la nécessité de rejeter les comportements et les pratiques néfastes et de se départir des comportements et traditions en flagrante contradictions avec les valeurs humaines.

Il a indiqué que le gouvernement mauritanien a œuvré au cours des quatre dernières années à renforcer le cadre juridique et institutionnel régissant la lutte contre la traite des êtres humains et le trafic de migrants, en plus de la prise d’un certain nombre de mesures importantes qui ont contribué efficacement à la protection et à la promotion des droits de l’homme en Mauritanie.

A ce titre, il a rappelé l’adoption de deux lois, la première relative à la prévention et à la répression de la traite des personnes et à la protection des victimes, et la seconde relative à la lutte contre le trafic illicite de migrants. De plus il a été créé une cellule conjointe entre le ministère de la Justice, de la Commission des Droits de l’Homme et du Ministère Public. Cette cellule est chargée de suivre en permanence les dossiers d’esclavage et de traite des personnes portés devant la justice, et d’élaborer et de publier une circulaire ministérielle. Une circulaire conjointe des ministres de la Justice, de l’Intérieur et de la Défense a enjoint aux procureurs et aux officiers de police judiciaire à prendre les mesures nécessaires pour appliquer strictement les lois relatives à la traite et à l’esclavage.

Il a souligné que parmi ces mesures figure également l’activation d’un nouveau mécanisme pour recevoir et traiter les plaintes liées à la pratique de l’esclavage et de la traite des êtres humains et la possibilité pour la Commission de se constituer partie civile dans les questions d’esclavage. De même, a-t-il fait savoir, de nombreuses de sensibilisations, campagnes de collecte et ateliers de formation au profit des acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux dans le domaine de la lutte contre la traite des êtres humains ont été organisés en plus de la création d’un fonds de soutien et d’assistance aux victimes de la traite des êtres humains, et lancement d’un numéro vert gratuit (1916) pour signaler les cas de la traite des êtres humains et du trafic de migrants.

Le commissaire s’est dit réjoui du lancement du Projet de Protection des Migrants en Mauritanie (PROMIS), espérant qu’il représentera un réel soutien pour accompagner et renforcer les efforts du gouvernement, au travers d’appuis techniques pour renforcer les capacités et les compétences des secteurs et organismes travaillant dans les domaines de la lutte contre la traite des personnes et le trafic de migrants.

Pour sa part, la représentante résidente du système des Nations Unies en Mauritanie a indiqué que les agences spécialisées des Nations Unies, notamment l’OHCHR, l’IOM et l’UNODC, collaborent de manière coordonnée et efficace, en fonction de leurs mandats et domaines d’intervention, pour faire face aux enjeux et défis liés à la migration, au trafic illicite de migrants et à la traite des personnes.

Le projet PROMIS s’inscrit dans ce cadre et s’aligne sur cet objectif spécifique en visant à harmoniser les actions régionales menées dans la gestion des migrations et la lutte contre ces deux formes de criminalité transnationale, a-t-elle dit.

Elle a ajouté que la Mauritanie, en tant que point de transit joue un rôle central dans la réponse à ces enjeux, précisant que le pays a montré son engagement en ratifiant un ensemble de traités internationaux et régionaux relatifs aux droits humains (…) et sur le plan national, des lois cruciales ont été adoptées en 2020, relatives à la lutte contre le trafic illicite des migrants.

De son côté, SEM. Nabil Hajjar, consul honoraires du Royaume des Pays-Bas en Mauritanie, a fait remarquer que depuis 2016, l’exécution du Projet PROMIS a débouché sur d’importants résultats à l’échelle sous régionale, précisant que sa valeur ajoutée réside dans le fait qu’il met à la fois l’accent sur une approche basée sur les droits humains et sur le renforcement des capacités nationales en matière de lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite des migrants.

Il a enfin salué les efforts considérables consentis par le gouvernement mauritanien dans ce domaine et les progrès réalisés en la matière, se réjouissant particulièrement de l’adoption en 2020 par la Mauritanie de lois spécifiques à ce sujet. ami