A l’initiative de l’Association Mauritanienne pour la Promotion de l’Education de la Fille (AMPEF), le colloque « citoyen migrant » a réuni du 17 au 20 juillet 2023 à Nouakchott, des acteurs de la société civile mauritanienne et marocaine. Une rencontre qui a permis d’échanger sur la question migratoire en vue de trouver des réponses appropriées à la problématique de la mobilité inter-états des personnes. Près d’une centaine de participants, société civile africaine, migrants et experts, avait pris part à ce colloque.
Le colloque citoyen migrant qui s’est déroulé à Nouakchott du 17 au 20 juillet dernier, a eu le mérite de réunir l’essentiel des acteurs travaillants sur la thématique migration.
Cette rencontre de Nouakchott a permis de mettre l’accent sur la gouvernance efficiente à travers la mise en place d’espaces de dialogues et de mécanismes de concertation. Une rencontre pour les acteurs nationaux et internationaux qui a abouti à la formulation des recommandations pour une meilleure prise en charge de la question de la migration dans les politiques publiques. Des recommandations qui peuvent être traduites ensuite par des projets pilotes d’intégration sociale, culturelle et économique des migrants dans l’espace sahélo-saharien et au nord de l’Afrique.
Ce colloque a été une occasion pour les participants de mutualiser les efforts, de créer des passerelles entre la société civile mauritanienne, marocaine et autres experts, et de mettre en place une dynamique constante autour des stratégies communes de plaidoyer, afin d’influencer les décisions concernant la vie des personnes migrantes au niveau régional.
Des recommandations fortes …
A l’issue de la rencontre dite de Nouakchott, les acteurs et les experts se sont prononcés sur la problématique eu égard à certaines considérations relatives aux enjeux liés au développement, à la construction de la paix et de la stabilité dans la sous-région maghrébine et sahélienne. Mais aussi par rapport aux engagements et obligations des Etats relatifs à la mise en place de meilleures conditions permettant d’assurer et de faciliter la mobilité des personnes conformément aux conventions internationales. Cette déclaration de Nouakchott a pris en compte le rôle de veille, d’assistance et d’accompagnement que joue la société civile mauritanienne, sous régionale et internationale. Cette société civile a mis en exergue la préservation des liens de solidarité, de fraternité et de partage entre l’ensemble des acteurs sous régionaux qui combattent la pauvreté et le sous-développement, aujourd’hui à l’origine des départs massifs de candidats à l’immigration vers l’eldorado européen ou américain.
C’est ainsi que la déclaration de Nouakchott assortie du colloque, a recommandé la création d’un réseau dénommé « Migrant Citoyen » avec comme objectif, le renforcement de la coopération entre les ONG du sud dans l’échange d’informations, d’expertises et dans la mutualisation des moyens afin de mieux structurer leurs interventions dans le domaine de la gouvernance de la migration au niveau sous régional. Tout comme il a été recommandé la création d’une plate-forme numérisée et d’autres formes de supports de communication qui permettront aux personnes en mobilité d’obtenir suffisamment d’informations sur la situation du pays d’accueil, sur les conditions d’entrée et de séjour, sur les opportunités de travail, sur les services sociaux de base, sur le système sécurité et sur l’offre de services d’assistance et d’accompagnement des organisations nationales et internationales.
Dans le même sillage, les participants ont recommandé aux organisations de la société civile de travailler en synergie avec les représentants des migrants dans les pays de transit et d’accueil en vue de réduire les facteurs de vulnérabilité des personnes en mobilité. En outre, le colloque de Nouakchott, le premier du genre, recommande et invite les Etats et les partenaires techniques et financiers à accompagner la mise en œuvre des recommandations traduites en plans d’actions. Toutefois, et comme dit l’adage, il faut rendre à César ce qui appartient à César, les participants ont salué le rôle primordial joué par l’Association Mauritanienne pour la Promotion de l’Education de la Fille (AMPEF), elle qui a pris l’initiative de mettre œuvre un projet appelé « Citoyen Migrant ». Cette rencontre de Nouakchott, il faut le souligner, a eu le mérite de réunir des acteurs et non des moindre, mauritaniens et marocains qui ont échangé durant quatre jours sur la question en dégageant des pistes de solutions à la problématique migratoire sous régional.
Ibou Badiane
