
Un nouveau coup de filet se prépare dans la lutte contre la contrebande. La Brigade nationale des Douanes mène une enquête approfondie sur un réseau transfrontalier de contrebande opérant entre la Chine, la Mauritanie et le Maroc. Grâce à un dispositif d’analyse avancé et une coopération internationale renforcée, les autorités traquent le circuits de ces marchandises illégalement introduites au Maroc via le poste de Guerguerat et d’autres points sensibles du sud du pays.
Selon des sources bien informées de Hespress, la Brigade nationale des Douanes a significativement intensifié ses investigations autour d’un réseau sophistiqué spécialisé dans le blanchiment de marchandises de contrebande en provenance de Chine, transitant par la Mauritanie avant d’être écoulées sur le marché marocain.
Les premières révélations de l’enquête pointent vers un mode opératoire bien rôdé. Les membres du réseau, actifs sur les deux rives de la frontière, réceptionnaient des cargaisons de produits faciles à écouler, notamment des ustensiles de cuisine et des chaussures de sport, acheminées depuis la Chine vers les ports mauritaniens. Une fois sur le sol mauritanien, les marchandises étaient discrètement introduites au Maroc par le poste-frontière de Guerguerat, ainsi que par des voies de passage informelles.
Pour dissimuler l’origine illégale des marchandises, le réseau aurait eu recours à une stratégie de “blanchiment commercial” en falsifiant des factures, des certificats d’origine et des documents de dédouanement. Ces faux papiers étaient ensuite utilisés pour intégrer les produits dans des circuits de distribution structurés à travers le Royaume, donnant ainsi une
Les douaniers ont pu retracer ces circuits grâce aux données fournies par la cellule de veille et d’analyse des risques du service des douanes. L’exploitation de ces informations a permis de cartographier les itinéraires internationaux du trafic, mais aussi d’identifier les relais nationaux, des distributeurs, transitaires et intermédiaires actifs dans plusieurs villes marocaines, dont Casablanca, Oujda, Agadir et Meknès.
Les investigations ont aussi mis en lumière le rôle de certaines entreprises marocaines, apparemment en règle, ayant servi de façade pour blanchir les produits illégaux. Ces sociétés, habituées à importer régulièrement, auraient été sollicitées par le réseau afin de masquer l’origine réelle des cargaisons. Des comptables et transitaires seraient également impliqués dans la falsification de documents comptables et logistiques, facilitant le transport des marchandises à l’intérieur du pays et leur livraison à des points de vente enregistrés.
De plus, ce réseau a eu un recours massif à des véhicules utilitaires légers pour transporter les marchandises depuis la Mauritanie. Ces petits camions de livraison, moins suspects que les conteneurs, échappaient souvent aux contrôles approfondis aux frontières, permettant un passage rapide et discret vers le territoire marocain.
Hespress