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Mali : plusieurs civils tués dans une attaque contre un aéroport et un camp militaires


Une attaque contre un aéroport et un camp militaires dans le centre du Mali a provoqué la mort de dix civils, samedi, selon le gouvernement, qui affirme avoir neutralisé plusieurs dizaines de terroristes. Le même jour, trois soldats sont morts, alors que leur hélicoptère s’est écrasé dans un quartier résidentiel de la capitale.

Dix civils ont été tués et 61 autres blessés, samedi 22 avril, dans une attaque terroriste contre un aéroport et un camp militaires dans le centre du Mali, a indiqué le gouvernement.

Selon les autorités, 88 jihadistes ont été « neutralisés » lors de multiples incidents, dans une vague de violence qualifiée de « regain d’incidents terroristes perfides ».

Deux élus locaux et une source diplomatique ont désigné le lieu de l’attaque, près de la localité de Sévaré, dans la région de Mopti, comme étant un camp abritant des troupes russes.

En 2022, la junte malienne a commencé à travailler avec ce qu’elle appelle des « instructeurs » russes. Mais pour les opposants, il s’agirait plutôt de mercenaires du groupe paramilitaire russe Wagner.

« C’est le camp des Russes et de leurs avions qui ont été ciblés. Le camp se trouve près de l’aéroport », a déclaré à l’AFP un élu local s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.

L’attaque a débuté vers 5 h 30 (locales et GMT) et s’est achevée aux environs de 8 h, selon des sources militaires et locales. Quatre fortes explosions ont été entendues, suivies de tirs à l’arme automatique, ont raconté à l’AFP plusieurs personnes sur place. De la fumée a également été aperçue près de l’aéroport. L’armée malienne a depuis repris le contrôle de la zone.

Selon un élu local, des militaires sénégalais de la Minusma, la mission de l’ONU au Mali, sont intervenus.

Le camp de la Minusma s’étend sur quatre hectares de terrain à côté de l’aéroport et du camp de l’armée malienne qui abrite les Russes. Contacté par l’AFP, un responsable de la Minusma s’est refusé à tout commentaire.

Le même jour, trois soldats sont morts, alors que leur hélicoptère s’est écrasé dans un quartier résidentiel de la capitale Bamako, a annoncé le gouvernement.


Crise sécuritaire
Le colonel Abass Dembele, gouverneur de la région de Mopti, s’est rendu sur les lieux de l’attaque, qualifiée par ses services d' »attaque à la voiture piégée » ayant visé une « base aérienne » à Sévaré.

« Il a d’abord rendu visite aux blessés admis à l’hôpital Somine Dolo avant d’aller ensuite (…) dans la zone aéroportuaire où le véhicule piégé bourré d’explosifs a explosé sans atteindre sa cible », a indiqué le gouvernorat.

De son côté, une source militaire malienne à Sévaré a simplement évoqué « une attaque terroriste ».

« C’est une attaque complexe qui a nécessité un véhicule piégé et des techniques de guérilla », a déclaré une autre source militaire.

Le Mali est en proie à la propagation jihadiste et aux violences de toutes sortes depuis le déclenchement de rébellions dans le nord du pays en 2012.

Il est dirigé depuis août 2020 par une junte militaire, qui a rompu une alliance de longue date avec la France et d’autres partenaires occidentaux associés à la lutte contre le jihadisme, et s’est tournée militairement et politiquement vers la Russie.

France 24
Avec AFP