La Mauritanie détrône progressivement le Royaume comme pays de transit en émergeant petit-à-petit comme un nouveau point de départ clé pour les migrants subsahariens souhaitant atteindre l’Europe, via les îles Canaries. Cette évolution s’explique par les contrôles renforcés sur les routes migratoires traditionnelles utilisant le Maroc.
Le Royaume a longtemps été le principal pays de transit pour les migrants africains en route vers l’Europe, notamment via les îles Canaries. Cependant, les efforts accrus pour sécuriser les frontières marocaines et les accords de coopération avec l’Union européenne visant à contenir les flux migratoires rendent ce passage plus difficile. En conséquence, de nombreux migrants cherchent désormais d’autres chemins migratoires. La Mauritanie offre, pour ce faire, une nouvelle voie potentiellement moins surveillée.
Chiffres Clés
Entre janvier et mars, 12.400 migrants ont atteint les Canaries, contre 2.200 l’année précédente. Plus de 80% de ces embarcations ont transité par la Mauritanie. Nouadhibou, ville côtière de Mauritanie, est devenue un carrefour migratoire, abritant environ 30.000 migrants sur une population totale de 140.000 habitants
En effet, la route migratoire vers les îles Canaries passe de plus en plus par ce pays, malgré les efforts de l’Union européenne pour freiner ce flux. Les arrivées sur l’archipel espagnol ont fortement augmenté depuis le début de l’année, avec des départs souvent depuis les côtes mauritaniennes. Entre janvier et mars, 12.400 migrants ont atteint les Canaries, contre 2.200 l’année précédente.
La Mauritanie, en raison de sa position géographique stratégique, est dorénavant au centre de cette crise. L’UE s’efforce de contenir cette tendance en soutenant la Mauritanie. En avril, une aide de 210 millions d’euros a été octroyée à Nouakchott, dont 60 millions pour lutter contre l’immigration clandestine. Cependant, les défis restent considérables. Bruxelles, indéniablement, peine à établir des accords efficaces avec des pays comme la Tunisie et le Niger, compliquant la gestion des flux migratoires vers l’Europe.
Facteurs incitant à la migration
Bien des facteurs attirants font de la Mauritanie un choix stratégique pour les migrants. Sa position géographique et particulièrement sa proximité avec les îles Canaries permettent un passage plus accessible, notamment grâce aux contrôles moins rigides. Parce qu’effectivement et comparativement au Maroc, les routes migratoires via la Mauritanie sont actuellement moins surveillées, d’où l’attrait des côtes océaniques mauritaniennes.
Cela permet aux nombreux individus fuyant les conditions socio-économiques précaires dans les pays d’origine à chercher des routes alternatives pour atteindre l’Eldorado. En effet, avec le renforcement des contrôles migratoires au Maroc, la Mauritanie émerge comme une alternative pour l’épopée océane pour les migrants subsahariens cherchant à rejoindre l’Europe.
Réactions et mesures
Ce changement est alimenté par la stricte surveillance des routes traditionnelles et les accords de coopération entre le Maroc et l’Union européenne. Les autorités mauritaniennes, certes, en partenariat avec des organisations internationales, travaillent à renforcer les contrôles aux frontières et à améliorer les conditions d’accueil pour les migrants. Mais, malgré ces efforts, le flux migratoire vers les îles Canaries via la Mauritanie ne cesse d’augmenter.
Les autorités mauritaniennes, en collaboration avec des partenaires internationaux, s’efforcent de gérer ce flux migratoire croissant et la situation complexe qui en découle, en renforçant les patrouilles maritimes et en améliorant les infrastructures d’accueil des migrants dans le pays.
Conséquences pour le Maroc
De ce fait, la Mauritanie pourrait dès lors remplacer le Maroc comme principal pays de transit pour les migrants subsahariens en route vers l’Europe, à moins que des mesures supplémentaires ne soient prises pour contrôler cette nouvelle route migratoire. Celle-ci, bien que périlleuse, est de plus en plus empruntée en raison des contrôles renforcés sur d’autres voies traditionnelles.
Les défis sécuritaires et humanitaires liés à cette situation nécessiteront une réponse coordonnée et durable de la part des autorités locales et internationales tout en garantissant la protection des migrants et la stabilité régionale. Si cette tendance se poursuivait, sûr que la Mauritanie pourrait supplanter le Maroc comme principal pays de transit pour les migrants subsahariens. Cela aurait des implications sur les relations bilatérales entre le Maroc et l’Union européenne, ainsi que sur les dynamiques migratoires dans la région.
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