À Nouakchot, à Bamako, comme à Niamey, Ahmed Attaf a mis en avant les principes cardinaux de la diplomatie algérienne.
Attaf a remis un message du président Tebboune à son homologue nigérien Attaf a remis un message du président Tebboune à son homologue nigérien
Après avoir été en Mauritanie et au Mali, Ahmed Attaf s’est rendu jeudi dernier au Niger. Les trois étapes du ministre des Affaires étrangères ont en commun la volonté de l’Algérie de se tenir davantage informée de la situation qui prévaut sur ses frontières. D’autant plus que l’ensemble de la bande sahélienne est marquée par un regain de l’activité terroriste. À Nouakchot, à Bamako, comme à Niamey, Ahmed Attaf a mis en avant les principes cardinaux de la diplomatie algérienne. Cette dernière privilégie, en toute circonstance, la solution négociée au lieu et place de l’affrontement armé. Davantage au Mali, pays en quête d’institutions pérennes et en pleine lutte contre les groupes terroristes, et où l’Algérie défend l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Incontestablement, la mission de Ahmed Attaf dans le bourbier du Sahel est loin d’être facile.
Les zones de tension sont multiples et les belligérants sont actionnés, dans certains cas, par des forces occultes. C’est la raison pour laquelle l’Algérie a tout le temps plaidé la solution politique qui épargne au pays toute velléité d’interférences étrangères. Cette approche, élevée au rang de doctrine, a été accompagnée par d’autres options allant dans le sens de créer les conditions de la paix et de la sécurité. C’est ce qui est privilégié en ce qui concerne le Niger. Avec son homologue nigérien, Attaf a discuté de la concrétisation de projets vitaux au profit du Niger. Il s’agit, notamment de la réalisation d’une centrale photovoltaïque de production de l’électricité, l’encouragement de l’émergence de pôles d’industrie agroalimentaire, la réalisation d’un centre de formation professionnelle, outre l’ouverture d’une représentation de la Société algérienne des foires et Exportations (Safex) et d’une antenne de la Banque d’Algérie à Niamey. Les deux parties ont également convenu du programme des prochaines échéances bilatérales de la Grande commission mixte, du Comité bilatéral frontalier et du Conseil d’affaires algéro-nigérien.
Autrement dit, c’est l’objectif de développer économiquement la bande frontalière qui renforcera la convergence des positions des deux pays sur les moyens de faire face aux défis sécuritaires croissants dans la région. Alger et Niamey se sont félicités dans ce registre du niveau de leur coordination, tant sur le plan bilatéral à travers les mécanismes de coopération sécuritaire, que sur le plan multilatéral à travers le Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc). À Bamako où il a été reçu par le chef de l’État malien et président de la transition, Assimi Goïta, Ahmed Attaf a défendu l’impératif de réunir les conditions pour relancer la mise en oeuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. «Nous avons discuté ensemble sur la mise en oeuvre de l’Accord d’Alger et nous avons examiné de manière très précise et rigoureuse les conditions à réunir pour parvenir à sa relance effective et productive», a déclaré Ahmed Attaf. Ce dernier, porteur d’un message du président Tebboune à Goïta, a affirmé avoir discuté avec ce dernier de «la refondation politique qui est en cours au Mali et qui doit déboucher sur un référendum et des élections». Il y a aussi le Cemoc qui existe et à propos duquel nous discutons avec nos amis et frères maliens pour réadapter ce cadre multilatéral de coopération et de lutte contre l’insécurité et l’instabilité dans la région sahélienne, a déclaré Ahmed Attaf.
Ce dernier a affirmé avoir quitté le Mali «particulièrement encouragé» au vu de ce qu’il a entendu de la part des principaux responsables maliens. «Cela nous encourage aussi à considérer l’avenir avec beaucoup d’optimisme», a-t-il relevé.
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