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« Faire de la lutte contre la corruption un travail institutionnel efficace… »

« Faire de la lutte contre la corruption un travail institutionnel efficace, par lequel les ressources de l’État sont préservées, et les corrupteurs sanctionnés, conformément aux textes en vigueur », tel est l’objectif de la stratégie nationale de lutte contre la Corruption, objet d’un atelier, ouvert, vendredi à Nouakchott, par le ministère des Affaires Économiques et de la Promotion des Secteurs Productifs.

Supervisant l’évènement, le ministre des Affaires Économiques et de la Promotion des Secteurs Productifs, M. Ousmane Mamoudou Kane, a précisé que le document, élaboré selon un processus largement participatif, vient consolider les efforts consentis par notre pays à la lutte contre la corruption, et reflète l’engagement de la Mauritanie à lutter contre ce phénomène de manière séquencée et hiérarchisée.

Il a, ensuite, cité les propos du Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh EL-Ghazouani à l’occasion de son discours à la Nation le, 28 novembre 2021 : « Nous ne voulons pas que la lutte contre la corruption ne soit qu’un slogan, ou qu’elle se transforme, elle-même, en corruption, par la sélectivité, les règlements de comptes et l’atteinte à l’honneur des personnes sans présomption ni preuve. Nous voulons plutôt qu’il s’agisse d’un travail institutionnel efficace, par lequel les ressources de l’État sont préservées, et les corrupteurs sanctionnés conformément aux textes en vigueur ».

M. Kane a, également, parlé de la gravité du phénomène, et souligné qu’un Etat ne peut durablement se construire qu’avec la conviction partagée que la corruption est un fléau et un ennemi public. « Ce n’est pas que l’affaire du Gouvernement, même si celui-ci prendra toute sa part dans ce combat. C’est l’affaire de tous. Du secteur public, du secteur privé, de la société civile et de chacune et de chacun des citoyens de ce pays ».

Parlant des efforts entrepris pour moderniser davantage notre cadre juridique de lutte contre la corruption, le ministre a précisé que Gouvernement vient d’initier, avec l’assistance technique du Fonds monétaire international, une évaluation diagnostic de la gouvernance économique et financière du pays.

Cette évaluation, dit-il, vise à examiner les principales faiblesses sur le plan de la gouvernance et les facteurs de vulnérabilité liés à la corruption dans les domaines suivants :

i) la gouvernance budgétaire ;

ii) le dispositif de lutte contre la corruption ;

iii) l’application des contrats et des droits de propriété ;

iv) la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ;

v) la surveillance du secteur financier ; et

vi) la réglementation des marchés.

Parlant de la présente stratégie, prévue à l’horizon 2030, le ministre a précisé qu’elle met un point d’honneur sur l’intégrité, la responsabilité, la transparence et l’éthique en Mauritanie. « Elle a la vision d’une Mauritanie qui renforce l’intégrité et réduit significativement la corruption ».

Il a ajouté qu’elle vise quatre objectifs stratégiques : (i) rétablir la transparence et développer l’intégrité, (ii) créer un environnement hostile à la corruption, (iii) engager et renforcer les acteurs, et (iv) protéger les secteurs les plus vulnérables.

S’agissant de ses piliers, le ministre a cité :

• la bonne gouvernance;

• la prévention et la détection de la corruption;

• la répression;

• la communication et la sensibilisation ;

• la culture anti-corruption.

Enfin, le ministre a adressé ses remerciements à nos partenaires au développement, le PNUD en particulier, pour son appui à l’élaboration de cette stratégie, et à l’organisation de cet atelier de sa validation.

Pour sa part, le Représentant du PNUD à Nouakchott, M. Mansour N’Diaye, a salué les efforts déployés par le gouvernement mauritanien, afin, de se munir d’un dispositif de gouvernance efficace de prévention et de lutte contre la corruption.

Il a ajouté que les bonnes pratiques montrent qu’une vision concertée de lutte contre la corruption est le premier pas pour juguler ce fléau de façon efficace et durable.

M. N’Diaye a, enfin, cité trois facteurs qu’il juge clés et impératifs pour enrayer ce fléau, à savoir assurer une adhésion et une participation progressive de l’ensemble des parties prenantes, accompagner la stratégie de plans opérationnels s’appuyant sur des programmes clairs, chiffrés et déclinés en projets dont la mise en œuvre doit montrer des résultats tangibles et assurer la pérennité de la stratégie, à travers la mobilisation des ressources humaines et financières nécessaires.

La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence des ministres de la Justice et de la Transformation numérique et la Modernisation de l’Administration et le président de la Cour Suprême. ami