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En Mauritanie, l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz arrêté à la veille de son procès

L’ancien chef de l’Etat, qui a dirigé le pays de 2008 à 2019, est accusé d’avoir abusé du pouvoir afin d’amasser une fortune immense, estimée à 67 millions d’euros.

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz lors de la passation de pouvoir à son successeur, à Nouakchott, le 1er août 2019. SEYLLOU / AFP
La justice mauritanienne a fait arrêter l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, mardi 24 janvier, à la veille d’un procès où il est accusé d’avoir abusé du pouvoir afin d’amasser une fortune immense, a indiqué un de ses avocats. Après lui avoir demandé de se présenter à la police – ce que ses avocats ont refusé –, les policiers « sont venus le chercher chez lui » à Nouakchott avec un mandat, a dit à l’AFP Me Ciré Cledor Ly. Il devait donc passer la nuit en détention avant l’ouverture de son procès mercredi matin, a ajouté l’avocat. Son arrestation a eu lieu sans incident, a-t-il dit.

D’autres co-accusés ont également été convoqués par la police, ce qui laisse supposer que tous les mis en cause devaient être placés en détention en vue du procès, a indiqué un responsable sécuritaire s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. M. Ould Abdel Aziz, qui a dirigé la Mauritanie de 2008 à 2019, ainsi qu’une dizaine d’anciens premiers ministres, ministres et des hommes d’affaires, doivent répondre devant le tribunal de multiples chefs d’accusation, dont « enrichissement illicite », « abus de fonctions », « trafic d’influence » ou « blanchiment ». Ils sont soupçonnés de malversations dans la passation de marchés publics ou la cession du domaine immobilier et foncier de l’Etat.

Mohamed Ould Abdel Aziz, 66 ans, se serait constitué un patrimoine et un capital estimés à 67 millions d’euros au moment de son inculpation, en mars 2021. Il devient l’un des rares ex-chefs d’Etat à répondre d’enrichissement illicite devant la justice. Sans nier être riche, l’ancien président a refusé de s’expliquer sur l’origine de sa fortune et crie à la machination politique. Il se présentera au tribunal pour « défendre [son] honneur » contre des « accusations extravagantes, fallacieuses, concoctées par une équipe hybride sélectionnée au service de l’injustice », a-t-il écrit mardi dans une déclaration transmise par un de ses avocats.

Le Monde avec AFP