La mouvance islamiste dans sa composante principale incarnée par les "Réformateurs Centristes" vient de rendre publique un document intitulé : "Vision politique". C’est le Comite de suivi et de communication des Réformateurs Centristes comprenant 21 membres (dont Moctar Ould Mohamed Moussa et Jemil Ould Mansour) qui a rédigé ce document assimilable à une véritable déclaration de politique générale. Avec la mise en place de ce comité les islamistes mauritaniens entendaient se démarquer de leurs attaches politiques classiques dans lesquelles ils ont évolué depuis 1992.
Privés de cadre politique légal tout autant par les anciennes que les nouvelles autorités, sous prétexte que l’islam ne peut être l’apanage d’un parti, les islamistes dans leur version réformistes c’est-à -dire modernistes et prêts à participer au jeu démocratique, n’ont pas comme ils l’ont affirmé dans leur document l’intention de s’exclure du jeu politique et "d’arrêter le mouvement". Sortis d’une épreuve de force avec le président Ould Taya qui ne les a pas ménagé depuis mai 2003 et qu’ils n’ont guère ménagé eux aussi, bien avant 2003, allant jusqu’à intégrer pour certains d’entre eux, le mouvement armé des cavaliers du changement, les islamistes tout en étant les principaux bénéficiaires de la restructuration du 3 août suite à laquelle une vingtaine de leurs dirigeants ont été remis en liberté n’ont pas néanmoins bénéficié d’un cadre politique. Le PCD qui les regroupait ne sera reconnu que quand il se baptisera TEMAM …et sans eux. Seule l’autorisation des candidatures indépendantes dans les élections locales leur permettra d’exercer la politique, en dehors de la rethorique .Une perspective à laquelle les réformistes centristes se préparent déjà .Leur coordination a déjà mis en place des structures, pratiquement au niveau national. Dotés d’une redoutable capacité de mobilisation et drainant derrière eux un électorat fidèle et discipliné, les islamistes mauritaniens consituteront sans nul doute une révélation des futurs scrutions électoraux. Et ce n’est pour rien, si tous les partis politiques à une exception près, se sont opposés aux candidatures indépendantes qui ouvrent la voie à la participation politique des islamistes. Les candidatures indépendantes ne sont pas seulement comme prétendu un vecteur du fait tribal, elles ont surtout brisé "la domiciliation" du vote islamiste chez certains partis politiques. C’est dans ce contexte d’affirmation, que le comite de suivi et de communication des réformateurs centristes a publié la vision politique des islamistes mauritaniens que nous vous proposons de lire dans son intégralité dans nos pages 8 & 9.
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