Projet Mediterannéen de Sarkozy : Le Président Français en tournée dans la sous- région (à l’exception de la Mauritanie)    
08/07/2007

Pour son premier déplacement hors d’Europe, le président français Nicolas Sarkozy effectue les 10 et 11 juillet un court déplacement au Maghreb, amputé d’une étape au Maroc, visite surtout symbolique qui marque sa volonté d’ancrer plus fortement ces pays à l’Europe. M. Sarkozy, qui s’est beaucoup dépensé sur la scène européenne, se rend, pour la première fois depuis son accession à l’Elysée le 16 mai, au sud de la méditerranée, avant un probable voyage en Afrique sub-saharienne à la fin du mois.



Une troisième étape était prévue au Maroc mais la visite a été reportée à la demande des autorités marocaines, officiellement pour des raisons de calendrier. Celle-ci devrait finalement avoir lieu dans la deuxième quinzaine d’octobre, le Maroc souhaitant qu’il s’agisse d’une vraie visite d’Etat. L’objectif de cette visite est double, selon le porte-parole de la présidence David Martinon: réaffirmer "l’amitié profonde" de la France pour les pays du Maghreb et présenter le projet d’union méditerranéenne, un "axe majeur de sa politique étrangère". Aucun accord n’est attendu, mais les questions énergétiques (nucléaire civil, gaz), ainsi que le problème des visas devaient figurer dans les discussions. Nicolas Sarkozy, accompagné du ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner et de Rama Yade, secrétaire d’Etat aux droits de l’homme, entamera son déplacement mardi matin à Alger, avec un entretien suivi d’un déjeuner de travail avec son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika. Il se rendra dans la même journée à Tunis où il aura un entretien et un dîner de travail avec le président Zine El Abidine Ben Ali. Dans ces deux pays, il exposera son projet de faire de la méditerranée "un espace de solidarité et de coopération" dont les piliers seraient la lutte contre l’insécurité, le développement durable, l’intégration énergétique, le co-développement et la gestion concertée de l’immigration, selon m. martinon. Le porte-parole a insisté sur la volonté de "concertation" de M. Sarkozy qui "ne se rend pas au Maghreb avec un projet tout fait qui serait à prendre ou à laisser". Cette union a l’ambition de rassembler les pays du pourtour méditerranéen comme la Turquie qui, selon M. Sarkozy, n’ont pas vocation à intégrer l’Union Européenne mais à avoir avec l’Europe des liens privilégiés. L’Algérie ne s’est pas encore formellement prononcée sur ce projet, qui pourrait concurrencer l’Union du Maghreb Arabe (UMA - Libye, Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie), attendant d’en savoir davantage sur les objectifs politiques du président français. En Tunisie, le président Ben Ali s’est félicité du projet d’union qui consacre "l’importance toute particulière" de la Méditerranée. L’étape algérienne sera la plus délicate, en raison du caractère souvent passionnel des relations entre la France et l’Algérie, régulièrement ponctuées de tensions après des périodes d’embellies.
Jacques Chirac, auréolé de son opposition à la guerre en Irak, avait reçu en mars 2003 un accueil enthousiaste dans les rues d’Alger et d’Oran. Mais cette visite triomphale n’a pas débouché sur le "partenariat privilégié" qui devait être entériné par un traité d’amitié, à l’image de la réconciliation Franco-Allemande. Le traité a été mis en sommeil après la polémique, en février 2005, sur un projet de loi français évoquant le "rôle positif" de la colonisation.
Le porte-parole de l’Elysée a minimisé cet abandon, affirmant que l’amitié se manifeste "plutôt par des actes concrets que par des déclarations".
Cela passe en particulier par le renforcement des échanges, alors que la France est "le premier partenaire commercial de l’Algérie" et "le premier partenaire économique de la Tunisie".

A Dakar à partir du 25 juillet

Le président français Nicolas Sarkozy effectuera "à partir du 25 juillet" une "visite de travail" au Sénégal, a-t-on appris samedi à Dakar de source officielle. Le président sénégalais Abdoulaye Wade a annoncé lors du Conseil des ministres vendredi "la visite de travail que son Excellence Monsieur Nicolas Sarkozy, président de la République française effectuera au Sénégal à partir du mercredi 25 Juillet 2007", indique le communiqué du Conseil des ministres. M. Wade a demandé à son Premier ministre, Cheikh Hadjibou Soumaré, "de prendre toutes les dispositions pour que cette visite soit un grand succès", et a demandé aux populations sénégalaises "de réserver un accueil chaleureux à ce grand ami de l’Afrique".
"Un projet (de visite) est à l’étude", a indiqué samedi à l’AFP l’ambassade de France à Dakar qui ne confirme toutefois pas la date annoncée. La visite du président français fait également la une, samedi, du quotidien progouvernemental «Le Soleil». M. Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, s’était déjà rendu au Sénégal en septembre 2006 pour signer avec le gouvernement sénégalais un accord sur "l’immigration concertée" ou "immigration choisie". Cet accord, qualifié "d’historique" par M. Sarkozy prévoyait la délivrance plus facile de "visas de circulation" pour les hommes d’affaires, les artistes et les sportifs, et en contrepartie une simplification du rapatriement des clandestins sénégalais. Des accords similaires ont depuis été signés avec plusieurs autres pays africains, notamment le Bénin, où le ministre français de l’Immigration, Brice Hortefeux, s’est rendu le 21 juin. Le Sénégal est l’un des principaux points de départ des clandestins africains qui tentent de rejoindre l’archipel espagnol des Canaries. Les 10 et 11 juillet, le chef de l’Etat français doit se rendre en Algérie et en Tunisie. A Dakar, il effectuera sa première visite en Afrique sub-saharienne.


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