Le mollah Dadullah commandant en chef opérationnel des Talibans a été tué le jeudi 10 mai 2007 lors d’un accrochage avec les forces afghanes. Dadullah qui avait perdu l’usage de l’une de ses jambes au début des années 90 quand il faisait la résistance contre l’occupation soviétique de son pays, dirigeait les opérations menées par les Talibans dans le sud de l’Afghanistan
Son cadavre a été montré dimanche dernier à la presse par les autorités afghanes à Kandahar, dans ce qui s’apparente à une opération de déstabilisation psychologique du moral des Talibans. A plusieurs reprises ces dernières années, sa mort ou sa capture, ont été annoncées avant d’être démenties. Sa mort constitue un coup dur pour les Talibans qui combattent les forces étrangères et afghanes depuis que leur régime a été renversé par une coalition emmenée par les Etats-Unis en 2001, suite aux attentats du 11 septembre. Dadullah est le plus haut dirigeant Taliban tué depuis 2001. En décembre 2006, les forces de la coalition emmenée par les Etats-Unis avaient tué un responsable Taliban de second rang, le mollah Mohammad Akhtar Osmani, dans une frappe aérienne dans le sud du pays grâce à un renseignement fourni par le Pakistan. Le successeur sera tout autant redoutable Les Talibans ont reconnu le 14 mai la mort de Dadullah, affirmant néanmoins que des milliers de combattants étaient prêts à lui succéder. "Cela ne va pas ralentir le Jihad", a affirmé le porte-parole des Talibans, Yousuf Ahmadi, lisant par téléphone un communiqué attribué au leader spirituel des Talibans, le mollah Mohammad Omar. Le conseil de direction des Talibans a présenté ses condoléances à la famille de Dadullah, à ses compagnons moudjahidines, aux musulmans d’Afghanistan et aux musulmans du monde entier. "Il y a des centaines et des milliers de moudjahidines qui ont combattu aux côtés de Dadullah, et il y a des centaines et des milliers de moudjahidines qui sont très bien capables de le remplacer", a affirmé le porte-parole des Talibans. La mort du mollah Dadullah, considéré le Zarghawi de l’Afghanistan, constitue un grand revers pour les Talibans qui perdent un de leurs chefs militaires les plus déterminés et les plus redoutables. Mais rien n’indique que sa mort va avoir des conséquences sur la guérilla menée par les Talibans contre les forces afghanes régulières, appuyées par celles de la coalition. Il faut rappeler à titre d’exemple, que la mort de Nabil Sahraoui le chef du GSPC en novembre 2004 et celle de Eby Mouss’ a’bine Zarghawi en Irak, en juin 2006, n’ont pas eu des conséquences sur la poursuite des guérillas menées par les organisations salafistes jihadistes en Algérie ou en Irak. Bien au contraire. Aussitôt après la mort de Nabil Sahraoui, le GSPC a désigné Abou Moussaab Abdel Weddoud à la tête du GSPC, tandisqu’à la tête de branche d’Al Qaida en Irak, Abou Hamza El Misry alias Abdalla El Mouhajir, remplaçait Zarghawi, baptisé «l’Emir des Kamikaze » :(en arabe, Emirou El Istich hadiyine) par Ayman Dhawahiri le N° 2 d’Al Qaida. Les successeurs des deux symboles du salafisme-jihadiste tant au Machregh qu’au Maghreb, se sont révélés tout aussi redoutables que leurs prédécesseurs. IOM
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