Au plus fort de la contestation du Printemps arabe, les dirigeants de la COD avaient parié sur une stratégie de rassemblement tout azimut, allant jusqu’à solliciter l’appui politique de mouvements extrémistes comme «TPMN», «25-février» et «IRA». Rien n’y a fait, la COD ...
...est allée d’échec en déboire, à telle enseigne que, de guerre lasse, elle décide de renoncer à son scénario mal ficelé. Ce que les vieux dirigeants de la COD ne comprennent pas –et pour cause!-, c’est que leur modèle révolutionnaire est régi par le concept de «jeu à somme nulle». Imaginez cinq charretiers à âne, qui décident de cotiser mille ouguiya chacun et d’organiser un concours de course de charrettes à âne. Quelle que soit la manière dont ils repartiraient entre eux, à l’arrivée, l’argent collectée de cinq mille ouguiyas, la somme des gains ajoutée à celle des pertes sera toujours «nulle». C’est sur ce casse-tête qu’a buté la COD, sans pouvoir l’identifier. Les mouvements extrémistes ont été les premiers –c’est normal, car plus jeunes- à découvrir l’absurdité du «jeu» auquel s’adonnaient les vieux, ils décidèrent de fausser compagnie à leurs aînés et de se lancer, qui dans l’autodafé moyenâgeux, qui dans la surenchère aux relents ethniques; à ce stade du «jeu», la somme devient dangereusement «négative», obligeant les dirigeants de la COD à prendre la douloureuse décision de limiter les dégâts… L’incident du 13 octobre dernier, a sorti la COD de sa profonde torpeur estivale; ses dirigeants firent le tour des chancelleries occidentales accréditées à Nouakchott, en rangs dispersés, pour plaider leurs «visions» politiques respectives, devant des diplomates étrangers médusés… Ils pousseront leur «mission de bons offices» jusqu’à rencontrer l’UPR et certaines composantes de la majorité, pour se rétracter aussitôt la nouvelle du retour du Président de la République confirmée; la COD n’a pas tardé à hiberner à nouveau… Aujourd’hui, à la faveur de soubresauts fiscaux, la COD semble adopter une nouvelle tactique, consistant à passer du «jeu à somme nulle» vers celui des «diviseurs» ; le parti de la Convergence Démocratique vient d’ouvrir le bal, avec une marche-meeting de moins de quatre cent personnes… Il sera suivi par le RFD, HATEM et enfin TAWASSOUL. Il s’agit d’un nouveau «modèle» politique que l’on peut baptiser «modèle des diviseurs de zéro». Il consiste à se diviser dans l’espoir de …démultiplier les effets politico-médiatiques, en organisant des meetings séparés; sachant que la vraie compétition se passe entre ces partis et qu’aucun d’entre eux ne mobilisera «ses» militants, au profit de l’autre, l’échec sera, in fine, plus retentissant que par le passé et le «produit» de ces meetings sera, à nouveau, «nul». Pour sortir de ce petit jeu et pour l’avenir de la Mauritanie, le renouvellement de la classe politique doit être accéléré. Sidi Ould Ahmed
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