L’Opposition radicale mauritanienne, est, dans sa configuration actuelle, le fruit d’une recomposition du paysage politique, survenue à la veille de la tenue du dernier dialogue politique national ; des partis importants comme l’APP et Elwiam, avaient décidé, à l’époque...
...,de claquer la porte de la COD, pour prendre part à ce dialogue et les «Frères musulmans» de Tawassoul, avaient, à leur tour, décidé de quitter la «zone grise» politique, dans laquelle ils s’étaient complu depuis leur déroute (environ 4%) aux élections présidentielles de juillet 2009, en adhérant à la COD et en s’inscrivant dans la logique révolutionnaire du «Printemps arabe».
La COD est à présent réduite à une alliance contre nature, entre les «Frères musulmans» locaux, Tawassoul, les «socialistes» du RFD et de l’UFP, ayant oublié d’assumer publiquement leur ancrage idéologique, aux yeux de l’opinion publique national, vingt années durant, et qui ne s’y sont résolus qu’au lendemain de la victoire socialiste en France, et d’une pléiade de partis-cartables, animés par les ministres, les walis et autres proches collaborateurs de Taya.
Cette alliance islamo-socialo-opportuniste, constitue le nouveau visage de la vaine contre-révolution à l’œuvre en Mauritanie, en réaction au train de réformes courageuses, engagé sous l’autorité de l’actuel Président de la République, dans la foulée des changements politiques survenus en 2008-2009.
Les paris hasardeux de la COD L’Opposition radicale mauritanienne a décidé de jouer son va-tout, en choisissant de susciter un soulèvement de la rue, comptant cyniquement sur les hypothétiques réflexes de révolte de populations aux prises avec les conséquences ardues d’une année de grande sécheresse ; le «timing» des sit-in de la COD n’a pas obéi au hasard, car il a correspondu au pire moment de cette année déficitaire, à savoir l’éprouvante période de soudure avril-mai-juin.
Cette période de soudure est redoutée par tous les habitants du Sahel, en raison de l’épuisement des réserves céréalières, de la dégradation des pâturages, du desséchement des points d’eau, de l’élévation des températures et du déchainement des tempêtes de sable, et ce même durant les années à pluviométrie normale ou excédentaire.
La COD a également parié sur le malaise d’une jeunesse soumise au spectre d’un chômage planétaire, favorisé par un système éducatif ayant privilégié, de par le passé, la quantité au détriment de la qualité et dont les curricula ne favorisaient guère l’employabilité.
Cette jeunesse, piégée par une culture de la facilité véhiculée par les discours populistes irresponsables, les réseaux sociaux sur Internet et les programmes abrutissants de certaines chaines satellitaires arabes, en arrive à l’absurdité nihiliste qui suggère que pour transcender la condition humaine, il suffit de … changer le pouvoir en place, de préférence de manière antidémocratique.
L’Opposition radicale, la COD, a également parié sur un contexte sécuritaire régional inquiétant, de par la prolifération des réseaux de contrebande et de trafics, notamment de drogue, et de rapts de ressortissants occidentaux à l’effet d’obtenir des rançons mirobolantes, de l’émergence, au Sahel, d’un prosélytisme prétendument islamique, violent et antinomique des préceptes religieux locaux, pourtant millénaires.
La COD a aussi parié sur la bourrasque de ce qui est communément appelé «Printemps arabe», une bourrasque qui a plongé nombre de pays arabes dans des guerres tribales dévastatrices et des spirales infernales de règlements de compte, fragilisé leurs économies et favorisé l’accès au pouvoir d’une même loge politico-religieuse, les «Frères musulmans», ayant une vision archaïque et manichéenne du monde.
Pour maximiser ses chances d’accès immédiat au pouvoir, la COD a tenté de reproduire le blocage politique d’avant les «Accords de Dakar», et ce en demandant, par écrit, aux autorités du pays de surseoir à l’organisation des élections sénatoriales et générales, en attendant la tenue d’un dialogue politique auquel sa branche radicale (Tawassoul, RFD et UFP) renoncera à participer, pour crier ultérieurement sur tous les toits, que ces mêmes autorités ont été incapables de respecter le …calendrier électoral et que le pays se trouve, de fait, dans une situation de vide institutionnel parlementaire et municipal!
Et pour accentuer l’impression de vacuité institutionnelle, l’Opposition radicale a décidé de réclamer, à coup de manifestations parfois sauvages et toujours ratées, le départ d’un Président élu ; rappelez-vous la pathétique «prière sur la mort du pouvoir», objet de savoureux sarcasmes du Mauritanien lambda. Ayant constaté le succès inespéré du dialogue politique, la COD a engagé une vaine course contre la montre, pour s’opposer à la mise en œuvre de ses résultats; c’est dans cette perspective qu’il faut comprendre les interventions dilatoires et diffamatoires des élus de cette COD, lors des récents débats aux Sénat et à l’Assemblée nationale, deux institutions dont ils clament, de manière assourdissante, l’illégalité.
La COD a fait feu de tout bois, en instrumentalisant les problèmes de société, telle la question de l’esclavage ou en chevauchant la petite vague de contestation provoquée par des extrémistes, à la faveur de la mise en œuvre de la réforme vitale de l’état civil.
En effet, la COD et son allié le temps d’une manifestation, l’IRA, ont gravement porté atteinte à l’image de marque du pays, en suggérant que les autorités publiques actuelles étaient responsables de la survivance des pratiques esclavagistes dans le pays, que cette question ne concernait que notre pays dans la sous-région et qu’elle ne touchait qu’une seule de nos communautés nationales, ce que naturellement les historiens et les sociologues récusent, arguments rigoureux à l’appui.
Certains partis de la COD, ont poussé l’effronterie jusqu’à fêter la victoire de leurs alliés idéologiques supposés, dans des pays étrangers. Les Mauritaniens, ont ainsi appris, à la faveur de la victoire socialiste en France, que le RFD est un parti socialiste, alors que ni les textes de base de ce parti, ni les contenus de ses multiples campagnes électorales passées, ni les discours à l’emporte-pièce de ses dirigeants et députés, ni sa dénomination ou sa devise, ne mentionnent, ne serait-ce qu’une seule fois, le mot «socialisme».
Mais c’est toujours bon à savoir, le RFD est dorénavant un parti socialiste et donc laïc! Les dirigeants de ce parti, ses députés et ses animateurs devront, à mon sens, en tirer les bonnes conclusions, surtout sur le plan de la communication, ne serait- ce que par respect pour les citoyens de ce pays. Et ce n’est pas un communiqué du RFD, non signé et publié en catimini sur le site de l’Internationale socialiste, qui lèvera l’équivoque idéologique! Lors de la victoire, au second tour et à l’arraché, du Président Morsi en Egypte, la TVM a retransmis le discours d’un Jamil Mansour aux anges, au point de présenter, pour la première fois et sans les montrer vraiment, , les «Chiyoukh Al-Ikhwane» (les leaders historiques des «Frères») à une opinion publique mauritanienne médusée, car elle découvre, au détour des propos d’un Jamil en transe, que Tawassoul n’est pas seulement un parti, mais un hydre à têtes multiples!
En exultant de la sorte, à la faveur de la victoire de tel ou tel candidat dans un pays tiers, le RFD et Tawassoul ne font que rééditer des actes déplacés d’allégeance à l’étranger, actes qu’ils avaient, pourtant, reprochés aux amis politiques du défunt leader libyen Kadhafi (Hatem, Elvadhila, Démocratie directe, …etc.) et qu’ils avaient, à l’époque, promptement assimilés à une vulgaire indignité nationale.
Les fortes tensions qui secouent en ce moment l’exécutif tunisien, devrait faire réfléchir les partenaires de l’alliance islamo-socialo-opportuniste, s’ils s’intéressent à l’avenir de ce pays un tant soit peu; a fortiori, les voix en faveur d’un large gouvernement d’unité nationale, doivent réfléchir aux risques d’installation de la chienlit, au sommet de l’exécutif du pays.
Echec sur toute la ligne La COD a fondamentalement échoué parce qu’elle poursuivait un objectif antidémocratique, égoïste et dangereux pour l’existence du pays, à savoir le faire basculer dans l’inconnu institutionnel. Le succès du plan «Emel 2012» et la …remontée précoce du FIT, ont ruiné les espoirs de la COD, en ce qui concerne son pari sur la détresse des populations pour déclencher «sa» révolution. Aujourd’hui, au Guidimagha et au Hodh Charghi, des marres qui ne se remplissaient qu’à la faveur d’un cumul pluviométrique de toute une saison d’hivernage, sont déjà pleines à ras-bord et de vastes espaces reverdissent au grand bonheur d’éleveurs, ravis de renoncer aux aliments pour bétail à prix subventionné par l’Etat.
Les plans machiavéliques de la COD, ont également été contrariés par la faible mobilisation des jeunes, qui ont massivement déserté les rangs de l’UNEM de Tawassoul et boudé, pour ceux rares à y avoir initialement adhéré, la milice de Mohamed Jamil Mansour (MJM); l’année scolaire et universitaire touche à sa fin, quasiment sans encombre, au grand dam de l’UNEM...
Des partis exclusivement dirigés par des jeunes, s’activent, sans complexe, sur toute l’étendue du territoire national, répondant ainsi à l’appel du Président de la République en leur faveur. Un réseau dense d’ONG et d’initiatives diverses, propose aux jeunes Mauritaniens d’investir leurs énergies et leurs talents, pour venir en aide à leur pays, à l’abri de la violence aveugle et de l’autodestruction. La reprise du recrutement sur la base du mérite, au profit d’une fonction publique sclérosée par le vieillissement de ses ressources humaines et par l’impossibilité d’injection d’un sang neuf dans ses rangs, a permis d’embaucher ou d’envoyer sur les bancs de la formation professionnelle, des centaines de jeunes aux potentiels avérés.
Des programmes sociaux bien ciblés, notamment ceux en direction des zones périphériques (Kebbas et Gazras), ont réussi à alléger les souffrances d’une jeunesse, autrefois laissé-pour-compte. Les secteurs productifs, telle l’agriculture ou la pêche, accueillent, aujourd’hui, des centaines de nouveaux jeunes entrepreneurs, encouragés par des mesures fiscales et financières avantageuses, en application des engagements électoraux du Président de la République.
Le méga-meeting organisé par les femmes de la majorité, le lundi 25 juin, est venu confirmer la popularité record induite par de tels programmes. Des mesures anticipatives et des efforts réguliers d’entrainement et d’équipement, ont permis à l’Etat mauritanien la reprise en main de la sécurité sur tout le territoire national, un territoire dont de vastes étendues étaient autrefois soumises au diktat des contrebandiers, des trafiquants de drogue et des terroristes. Sur ce plan sécuritaire, les projections pessimistes de la COD sont à reconsidérer de fond en comble...
Le «Printemps arabe», en dehors de gesticulations électorales pourvoyeuses d’instabilité et d’extrémisme politiques, n’a jusqu’ici produit que paupérisation, insécurité et délitement social; la grande majorité des Mauritaniens, s’en méfie comme de la peste, car elle a eu le loisir d’en suivre les épisodes sanguinaires et d’en évaluer les retombées désastreuses en Tunisie, en Libye, au Yémen et en Syrie.
Sur ce plan, la tentative de mimétisme béat d’une COD aiguillonnée par un Tawassoul fébrile, a abouti à un flop retentissant. La COD a freiné des quatre fers, pour torpiller le processus de dialogue politique national, mais non seulement ce dialogue a réussi au-delà de tout espoir, mais ses résultats sont aujourd’hui intégralement mis en œuvre, avec des élections générales dans trois à quatre mois. Les incivilités dans les hémicycles du parlement, les invectives acerbes place Ibn Abass et les campagnes calomnieuses orchestrées par les sites de Tawassoul, «Alakhbar» et «Ciraj», n’y ont rien fait; la caravane est bel et bien passée, imperturbable...
La tactique qui consiste à s’afficher ostensiblement avec les vainqueurs politiques du moment, dans un pays étranger, fut-il arabe, dans l’espoir de suggérer à l’opinion publique nationale que l’on est du «bon côté», ne trompe personne en Mauritanie, car les citoyens de ce pays ont participé à de nombreuses élections pluralistes et ne sont plus politiquement influençables, contrairement aux suggestions de la COD...
Sur un autre plan, les Etats modernes n’ont que des «intérêts» à l’étranger, et disposent d’ «yeux» humains, techniques et technologiques, suffisamment entrainés pour apprécier le moindre «détail», sans avoir à souffrir la subjectivité d’hommes politiques à la recherche du pouvoir à tout prix ; certaines déclarations récentes de hauts responsables américains et européens, ne semblent guère encourageantes pour les partisans du chaos institutionnel et sécuritaire en Mauritanie.
Et si l’on reparlait du …renouvellement de la classe politique Il me semble que les dirigeants de la COD, ont décidé de sortir du référentiel démocratique, pour s’inscrire dans celui de l’arbitraire politique et de l’anarchie, en raison du succès indiscutable de l’action publique du Président de la république et de son gouvernement, particulièrement dans les volets de la préservation de l’unité nationale, de la promotion des libertés publiques, de l’assistance aux franges les plus fragiles de nos populations, de la lutte contre la gabegie, de la réduction du train vie de l’Etat,de l’instauration de la sécurité à nos frontières et de la réussite éclatante du dialogue politique national.
Mais au-delà des performances réelles en matière de gestion publique, le principal reproche de la COD au Président Aziz, est d’avoir appelé ouvertement au renouvellement de la classe politique, bien longtemps avant que des gérontocrates ne soient balayés par le «Printemps arabe».
Il suffit aujourd’hui de bien considérer le premier rang de la COD, pour comprendre à quel point il ne s’agit que d’hommes politiquement menacés par l’appel salutaire et du reste largement entendu, du Président de la République, en faveur du renouvellement de la classe politique mauritanienne. Les récentes initiatives malencontreuses des dirigeants actuels de la COD, donne davantage raison au Président de la République, quant à la nécessité impérieuse de rajeunir notre classe politique, eu égard, encore une fois, aux risques incalculables que les octogénaires de la COD ont osé prendre, par rapport à l’avenir de ce pays.
Sidi Ould Ahmed
Les opinions exprimées dans cette Tribune n’engagent pas nécessairement TAHALIL
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