Procès des Khmers rouges: un juge démissionne face aux pressions   
09/10/2011

Le juge d’instruction étranger du tribunal de Phnom Penh chargé de juger les Khmers rouges a annoncé sa démission lundi, en considérant que les pressions politiques du gouvernement dans deux dossiers en cours remettaient en cause sa mission. Evoquant des...



...déclarations de hauts responsables cambodgiens se prononçant contre la poursuite de ces deux affaires, le magistrat allemand a dénoncé dans un communiqué ce qui "sera perçu comme des tentatives d’ingérences de responsables du gouvernement" et a présenté sa démission à dater de samedi dernier (BIEN: samedi).

Les observateurs du tribunal parrainé par l’ONU craignent depuis longtemps l’abandon des poursuites dans ces deux affaires, qui concernent cinq cadres - dont des officiers - du régime (1975-1979) sous lequel environ deux millions de personnes sont mortes de faim, d’épuisement ou sous la torture.

Le Premier ministre cambodgien Hun Sen, lui même ex-cadre khmer rouge qui s’était finalement retourné contre le régime, répète régulièrement son opposition à la tenue d’autres procès après celui, en cours, des quatre plus hauts responsables encore vivants.

Tout en revendiquant le fait de ne pas se laisser influencer, le magistrat instructeur Siegfried Blunk estime que sa "capacité à résister à la pression des responsables du gouvernements et à assumer ses fonctions de façon indépendante pourrait toujours être mise en cause, ce qui mettrait aussi en cause l’intégralité des procédures des dossiers 3 et 4". Il précise avoir présenté sa démission au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.

Parmi les auteurs des pressions évoqués nommément dans le communiqué, figurent Hun Sen, ainsi que les ministres des Affaires étrangères Hor Namhong, et de l’Information Khieu Kanharith. L’organisation Human Rights Watch avait accusé la semaine dernière le juge allemand et son collègue cambodgien d’avoir failli à leur devoir en ne conduisant pas d’enquête "véritable, impartiale et efficace" dans ces deux dossiers. L’ex-ministre des Affaires étrangères des Khmers rouges Ieng Sary, l’idéologue du régime Nuon Chea, le président du "Kampuchea démocratique" Khieu Samphan et la ministre des Affaires sociales Ieng Thirith, répondent actuellement de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Mais leur procès, qui s’est symboliquement ouvert en juin et doit durer des années, est actuellement bloqué par des questions portant sur l’état de santé de deux prévenus. Un seul accusé à été pour l’instant jugé par cette cour. Kaing Guek Eav alias Douch, ex-chef de la prison de la capitale, a été condamné en juillet 2010 à 30 ans de prison. Il attend un verdict en appel.

 


Toute reprise totale où partielle de cet article doit inclure la source : www.journaltahalil.com
Réagir à cet article
Pseudo
E-mail
Commentaire
Entrer le code
La rédaction de Tahalil vous demande d'éviter tout abus de langage en vue de maintenir le sérieux et de garantir la crédibilité de vos interventions dans cette rubrique. Les commentaires des visiteurs ne reflètent pas nécessairement le point de vue de Tahalil et de ses journalistes.
Les commentaires insultants ou diffamatoires seront censurés.

TAHALIL 2006-2022 Tous droits reservés