Vague de départs à la tête de l’armée turque: risque réduit pour Erdogan   
30/07/2011

L’armée turque était plongée samedi 30 juillet dans l’incertitude au lendemain de la défection du chef d’état-major et des commandants des trois armes qui protestent contre la détention de 250 officiers accusés de conspirer contre le gouvernement du Premier ministre...



...Recep Tayyip Erdogan.

Le départ du général Isik Kosaner et des trois autres plus hauts gradés de l’armée (de terre, de l’air et marine) rebat les cartes pour les militaires, gardiens de la laïcité, et le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de l’islam politique.

Dans un communiqué, le gouvernement indique que les quatre généraux ont fait valoir leur droits à la retraite sans fournir plus d’explications. "Il est clair que cet extraordinaire développement a ouvert la porte à une grave crise de l’Etat", a réagi vendredi Devlet Bahceli, chef de file du Parti d’action nationaliste (MHP) d’opposition.

Dans un message d’adieu adressé à ses "frères d’armes", le général Kosaner, promu à son poste en août de l’année dernière, estime qu’il lui était impossible de poursuivre sa mission, étant dans l’incapacité de protéger les droits de militaires détenus dans des procédures judiciaires imparfaites. "Ils ont essayé de faire passer les forces armées turques pour une organisation criminelle et (...) des médias partiaux les ont encouragés dans ce sens avec toutes sortes d’histoires fausses, de diffamations et d’allégations", poursuit-il.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2003, Erdogan a mis un terme à la domination des militaires dans le pays par une série de réformes adoptées dans le cadre de la candidature d’adhésion d’Ankara à l’Union européenne.
Bien qu’embarrassantes, cette vague soudaine de départs ne comporte aucun risque politique pour le chef du gouvernement, estiment les politologues. Son parti AKP vient de remporter largement les élections législatives de juin, obtenant 50% des suffrages et décrochant un troisième mandat consécutif.

Le départ des quatre commandants pourraient même permettre à Erdogan de nommer des officiers en meilleurs termes avec son parti.

Le Premier ministre a posé un premier jalon dès vendredi, ses services annonçant la promotion du général Necdet Ozel, commandant de la gendarmerie, au poste de chef d’état-major de l’armée de terre et major général des forces armées. Il est désormais le numéro deux de l’Etat-major général.

Les généraux turcs étaient jusqu’alors plus connu pour leurs coups d’Etat que pour leur défection. La police a arrêté l’année dernière des dizaines d’officiers impliqués dans l’"opération Sledgehammer (Masse)", un complot présumé contre le gouvernement Erdogan qui aurait été discuté en 2003 au cours d’un séminaire militaire. Deux-cent cinquante militaires sont actuellement en prison (173 militaires d’active et 77 du cadre de réserve).

Les officiers affirment que l’opération Sledgehammer était guère plus qu’un exercice militaire et que les preuves utilisées contre eux ont été fabriquées. D’après des médias turcs, un procureur enquêtant sur un autre complot présumé aurait requis vendredi l’arrestation de 22 personnes, dont le commandant de l’armée d’Egée.

Au total, plus de 40 généraux d’active, soit un dixième du commandement militaire turc, sont détenus, accusés d’être impliqués dans des complots visant l’AKP.

Le Conseil militaire suprême, qui se réunit deux fois par an, se retrouvera comme prévu lundi pour décider de nouvelles promotions et dessiner les contours de la nouvelle chaîne de commandement de l’armée turque.(Reut)

 


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Commentaires
Ahmed
ahmed23@yahoo.fr
2011-07-30 17:45:13

le Kemalisme exige d’abord un Kemal Attaturk. maintenant depassé, l’armée qui controle le jeu sinon pourquoi pas aux Usa et en france? Y a plus de Kemal ya que des Dadis.

A-

2011-07-30 14:55:22

L’armee turque va reprendre le pouvoir. En Turquie, il est dangereux de remettre en cause l’ heritage de Kemal Attaturk. Une Turquie islamiste aux porte de l’ Europe, il faut oublier.

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