Mohamed Vall Ould Bellal: «Il y a une majorité, mais elle n’appartient à un parti ou un groupe politique»   
26/12/2006

Mohamed Vall Ould Bellal, ancien ministre des Affaires Etrangères qui vient de perdre d’un cheveu le siège de député à Magtalahjar devant le candidat du HATEM, a tenu une conférence de presse, l’après-midi du lundi à l’hôtel El Khater devant un parterre de journalistes de la presse nationale et internationale .



Une occasion d’échanger avec la presse sur les développements de la scène politique après les scrutins du 19 novembre et 3 décembre et dans la foulée des préparatifs de la présidentielle  prévue au mois de mars 2007.
Après avoir remercié la presse,  Ould Bellal dira qu’il avait hésité à la convoquer,  craignant que l’invitation ne soit interprétée comme l’expression d’une quelconque ambition  présidentielle. Le contexte -dira Ould Bellal- dicte qu’on parle des élections : comment se sont-elles déroulées ? Quelle lecture en faire ? Quelles perspectives ouvrent-elles  sur la base des résultats ?
Religieusement écouté par la presse -et cela va de soi quand on a en face, un virtuose du verbe comme  Ould Bellal- le conférencier a tenu d’abord à féliciter le peuple Mauritanien pour les acquis réalisés dans le calme et la serennité .Il félicitera également  l’administration et le conseil militaire pour leur respect des engagements de neutralité,  ainsi que les élus ayant gagné quelque soient leurs  familles politiques.
S’agissant des élections,  Ould Bellal dira qu’il faut reconnaître que l’électeur était préparé aux élections, qu’il n’a pas été surpris entre autres par l’encre indélébile . Concernant les résultats, il dira qu’il y a 54 députés appartenant aux forces politiques modérées ou les forces du centre, ainsi que 41 députés pour la coalition des forces du changement démocratique (CFCD). Il y a donc une majorité, mais elle n’appartient à un parti ou un groupe politique. Ce qui fait que l’alliance et la coalition demeurent indispensables. Ce qui exige une  nouvelle mentalité, une nouvelle manière de faire la politique. Ould Bellal ajoutera : «on a tendance à dire qu’il y une montée des forces du changement et un recul des forces de l’ancienne majorité  et que le vent du changement a tout emporté. Là, je tiens à souligner  que j’ai été personnellement surpris par la faiblesse de la CFCD au premier tour. Aucun parti de la CFCD  n’a obtenu à lui seul, à un résultat considérable au premier tour. Les 90 % des résultats ont été obtenus  en raison des jeux de coalition, au second tour ».


Les deux faces d’une même monnaie


Et d’ajouter : «je suis d’autant plus surpris, car je sais que depuis plus d’une année, les média, les forces politiques et la rue chantaient le changement. Depuis plus d’une année, les acteurs politiques de l’ancienne majorité se trouvent entre le marteau de la CFCD et l’enclume des autorités de la transition. Chacun avait intérêt à ce que l’ancienne majorité perde .Libre cours a donné, dira-t-il,  à la diffamation, avec des quolibets genre : «roumouz El vessad» savamment  distillés  et malgré tout,  il y a 54 députés appartenant aux forces modérées de l’ancien majorité. J’ai voulu dire cela -précise Ould Bellal- pour que l’on sache, que le changement voulu ne doit pas se limiter à un changement de personnes. Il doit viser mieux .Il doit englober, le style, les mentalités, les comportements et les approches. Et ça,  c’est le  changement voulu par tous a-t-il affirmé. Mohamed Vall Ould Bellal indiquera par ailleurs, que s’il est demandé à l’ancienne majorité de changer de vision, cela est  demandé aussi à l’ancienne opposition. «Eux et Nous,  nous sommes partie de l’ancien système. Nous étions sa majorité, ils étaient sa minorité Nous sommes les deux  faces d’une même monnaie.C’est ce que les élections ont prouvé, car si les mauritaniens ne veulent plus de l’ancien régime, ils ne veulent pas non plus, des autres. Nous devons  réfléchir  à cela pour que le changement puisse avoir lieu».
Par la suite, Ould Bellal lancera un appel en faveur de la constitution d’un large front politique ouvert à tous les partis, pour  soutenir un candidat indépendant aux présidentielles à mesure de former une large majorité lui permettant de gouverner en se plaçant au dessus de la mêlée, pour pouvoir jouer  l’arbitre. Ould Bellal répondra également aux questions des journalistes avant de prendre congé d’une assistance plutôt impressionnée par l’ incontestable talent du conférencier.
IOM


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