Opinion: RĂ©ponse au duo Hannena-Minni   
06/05/2011

De quelle démocratie parlez-vous? Ce qui a attiré l’attention, ces derniers jours, c’est la sortie, hors de saison, de Saleh Ould Hannena, président du parti Hatem, et de Ould Minni, député du rassemblement des forces démocratiques (RFD) d’Ahmed Ould Daddah.



Les deux hommes malgrĂ© leur appartenance Ă  des camps diffĂ©rents (la majoritĂ© et l’opposition), ont dĂ©veloppĂ© une mĂŞme thĂ©matique qui rappelle leur appartenance non lointaine Ă  une mĂŞme Ă©cole : celle des putschs sanglants.
En effet, le 08 juin 2003 n’est pas encore loin. Tous les mauritaniens se rappellent de cette tentative de prise de pouvoir par la force ; avec l’appui de l’extĂ©rieur et sans considĂ©rations aucune pour ce que cela peut en coĂ»ter, en termes de dommages humains et matĂ©riels pour le pays. Et personne n’est prĂŞt Ă  oublier que la tentative de coup d’Etat menĂ©e par les deux anciens officiers de l’armĂ©e mauritanienne, aujourd’hui « honorables Â» dĂ©putĂ©s, Ă  causĂ© pas moins de 15 morts dont celle du Chef d’Etat-major de l’armĂ©e nationale, Mohamed Lemine Ould Ndieyane brillant officier et homme intègre dont le dĂ©cès continue encore Ă  susciter mille et une interrogations. Sans trouver de rĂ©ponses.
Cette tentative folle pilotĂ©e depuis le Burkina Faso, dont la haine de la Mauritanie continue encore, on ne sait pourquoi, poursuivra encore longtemps les deux anciens « frères d’armes Â» devenus ennemis politiques parce que chacun voulait tirer la couverture Ă  lui. Ce qui prouve, Ă  contrario, que les intentions n’étaient pas si nobles qu’on le laisse croire. Qu’il y avait d’abord et surtout, des ambitions politiques de chacun de ces hommes qui ont fini par suivre des chemins sĂ©parĂ©s quand ils ont vu qu’il n’y pas un trĂ´ne pour deux.
Aujourd’hui encore, leurs chemins se rencontrent au niveau de la critique du pouvoir d’un homme, Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a rĂ©ussi lĂ  oĂą eux ont Ă©chouĂ© : en chassant Ould Taya du pouvoir ! Sans verser le sang des mauritaniens.
C’est Ă  ce niveau seulement que l’on peut comprendre cette sorte de « jalousie Â» qui tenaille les deux anciens compères dont la critique du pouvoir n’est rien d’autre que la rĂ©surgence, inconsciente peut-ĂŞtre, de cet Ă©chec flagrant.
MĂŞme au niveau de la politique, cet Ă©chec se lit Ă  travers les deux chemins sĂ©parĂ©s suivi par les deux hommes : un est aujourd’hui rangĂ© dans le camp de l’opposition, avec un homme dont la seule ambition est de rĂ©aliser son rĂŞve prĂ©sidentiel (Ahmed Ould Daddah), alors que l’autre s’est taillĂ© une place dorĂ©e Ă  l’AssemblĂ©e nationale, a peut-ĂŞtre « nĂ©gociĂ© Â» la nomination de son frère au poste d’ambassadeur de Mauritanie Ă  Bamako ! Curieuse volontĂ© de mener le changement quand on fait main basse sur tout ce qui est important et qu’on a tendance Ă  ne rien laisser aux autres. MĂŞme pas Ă  ceux qui sont avec vous dans le mĂŞme camp.
Maintenant, si les deux ex-officiers pensent pouvoir faire du chantage au pouvoir, ils perdent leur temps. Ils ont dĂ©voilĂ©, depuis longtemps, leur vrai visage. Eux-mĂŞmes l’ont peut-ĂŞtre compris quand ils ont « acceptĂ© Â» de se prĂ©senter Ă  un poste de dĂ©putĂ© alors que des leaders comme Ould Daddah et Ould Maouloud, bien que taillĂ© dans le mĂŞme moule de leur orgueil dĂ©mesurĂ© (une sorte de « moi ou rien), n’ont jamais acceptĂ© d’accaparer de « tels postes, les laissant plutĂ´t Ă  leurs lieutenants pour montrer aux autres que le pouvoir n’est pas l’objectif numĂ©ro Un de leur premier soulèvement contre Ould Taya.
Maintenant que les voiles sont tombés, Ould Abdel Aziz sait à quoi s’en tenir. Que Ould Hannena dise que la majorité n’est qu’un décor pour le pouvoir ne fait que confirmer sa volonté à tirer profit, tout le profit, de son soutien. Il a choisit, de la sorte, une porte de sortie de cette majorité qui, malgré tout, restera le plus grand soutien pour la mise en œuvre du programme électoral du président Mohamed Ould Abdel Aziz.
De toutes les façons, comme on le dit souvent, « les chiens aboient, la caravane passe Â».
Source: Houmoum Ennass

Les opinions  exprimĂ©es dans cette  Tribune n’engagent pas nĂ©cessairement TAHALIL


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