Sénégal:    
24/06/2010

 L’opposition au Sénégal a affirmé jeudi 23 juin, dans une "lettre ouverte" au président Nicolas Sarkozy, que les conditions de la nomination du nouvel ambassadeur de France à Dakar éveillaient la "suspicion", en redoutant qu’il ne soit "accommodant"...



...avec le président Abdoulaye Wade. La coalition d’opposition Bennoo Siggil Senegaal (qui dit regrouper 39 partis et organisations) évoquait ainsi, sans le nommer, le diplomate Nicolas Normand qui succédera, en juillet, à Jean-Christophe Rufin. Resté trois ans à Dakar, M. Rufin avait connu des périodes de tension avec le président Aboulaye Wade qui souhaitait son départ. Le courrier adressé au président de la République française, dont l’AFP a reçu une copie, évoque d’abord "l’annonce intempestive de cette nomination (de Nicolas Normand, ndlr), par voie de presse le 6 avril, au terme d’une rencontre entre le secrétaire général de l’Elysée (Claude Guéant, ndlr) et le fils du président Abdoulaye Wade", Karim Wade, à Paris. Cette nomination "soulève, maintenant qu’elle est officielle (...) une légitime suspicion", assure l’opposition, qui réaffirme qu’Abdoulaye Wade, au pouvoir depuis 10 ans et âgé de 84 ans, veut "imposer au peuple sénégalais un processus de succession dynastique, au profit de son fils". "Il ne serait pas souhaitable que le souci de nommer à Dakar un ambassadeur de France accommodant pour Abdoulaye Wade l’emporte sur le principe de non ingérence qui sous-tend les relations entre Etats souverains", ajoute la coalition, insistant : "Un diplomate français ne saurait se mettre au service d’un projet familial de dévolution dynastique du pouvoir". L’opposition termine en rappelant à Nicolas Sarkozy qu’il avait exprimé sa volonté "de mettre fin aux pratiques nocives, obscures et obsolètes de la Françafrique". Dans une interview, M. Rufin avait lui-même déclaré il y a deux semaines : "Non, elle (la famille Wade) n’a pas obtenu ma tête, mais c’est vrai que la tendance dans ce pays, en tout cas en ce moment et avec ce régime, est sans doute de s’en prendre aux ambassadeurs quand les choses ne vont pas". Il avait suggéré que "certaines interventions" de la famille Wade avaient peut-être eu lieu pour le choix de son successeur.(Afp)


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