Echos de mauvais traitements infligés à des détenus : A chacun son tour chez le coiffeur!   
11/07/2006

Des dizaines de femmes, (mères, épouses, sÅ“urs, filles et parentes) des détenus militaires et civils accusés d’avoir «planifié le sabotage du référendum du 25 juin» ont organisé le 4 juillet des sits-in devant la permanence du CMJD et l’ambassade de France .Devant les allégations de torture dont aurait été victime, au moins l’un des cinq détenus, les familles commencent à s’inquiéter. Et à juste titre d’ailleurs, car les services de sécurité traînent une sinistre réputation en la matière. 



Les familles du Colonel Ould Lekwar,  de l’ex-Colonel Ould Vaida, de Mini Ould Lekwar, de  Mohamed Ould Mohamed Ali et du grand écrivain Ahmed Ould Saleck, tous arrêtés le 18 juin, jugent leur détention arbitraire. L’épouse du Colonel Ould lekwar est d’autant plus inquiète qu’elle a réussi à établir le contact avec son fils détenu (Mini) qui lui a affirmé avoir été torturé au «jaguar», l’amenant à reconnaître des faits pour arrêter son supplice. D’autres sources citées par un journal de la place ont rapporté avoir vu Mohamed Ould Mohamed Ali l’ex ambassadeur de la Mauritanie à l’Unesco dans une posture attentatoire à la dignité humaine: vêtu seulement, de culotte. Et comme il n’y a pas de piscine dans les commissariats de police, gageons que ce n’était donc pas pour nager.

Ceci est d’autant plus inquiétant que les autorités n’ont pas apporté la moindre preuve pour étayer leur accusation. L’accusation de «planifier le sabotage de la Constitution» si on veut ainsi une mobilisation pour le Non, ne peut constituer un chef d’inculpation. Faire campagne contre la Constitution ou voter Non à la Constitution ne constituent pas un délit. Sinon, qu’attend la police pour arrêter les militants du PMDE et de l’AJD, ou les milliers de mauritaniens qui ont voté Non et qui ont glissé dans l’urne un bulletin blanc? Cette rafle opérée dans le milieu de la filiation de Ould Taya n’est pas sans rappeler celles qui avaient eu lieu en 1987, en 1990, en 2003 et 2004 après de réelles tentatives de déstabilisation, où il y eut dans l’une d’elles, usage d’obus de chars. La rafle rappelle également celles effectuées dans les milieux des islamistes quand la police embarquait des parents de personnes recherchées en lieu et place de ces dernières. Le summum du délit de parenté. Avec pour objectifs à ce qui semble, d’intimider la parenté de Ould Taya, de s’attirer la sympathie des victimes des aigris et autres frustrés de l’ère Ould Taya (et Dieu sait qu’elles sont nombreuses) qui verraient d’un bon Å“il une chasse aux sorcières. 

Ces interpellations en l’absence d’accusations claires et étayées sont un message que tous les mauritaniens ont décrypté : les parents de Maaouya peuvent être interpellés et maltraités. A chacun son tour chez le coiffeur!                                         

IOM


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