Moussa ‘Dadis’ Camara, le chef de la junte guinéenne qui était soigné au Maroc après avoir été blessé dans une tentative d’assassinat début décembre, est arrivé au Burkina Faso. Le chef de la junte guinéenne avait été évacué à Rabat peu après avoir été blessé par balle à la tête
à Conakry par le chef de la garde présidentielle le 3 décembre. L’état du capitaine Camara est depuis resté un mystère. Selon le numéro deux de la junte, le général Konaté, «sa vie n’est pas en danger. Mais il lui faudra du temps et de la patience pour récupérer complètement». Selon ce conseiller qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat, le capitaine Camara est arrivé mardi soir 12 janvier à Ouagadougou «parce qu’il a terminé son traitement médical» au Maroc. Il est "lucide", selon la présidence burkinabè. Il est arrivé par un vol spécial du Maroc à la base aérienne militaire 511 de la capitale du Burkina. "Il est lucide, il parle", a indiqué à l’AFP cette source à la présidence. Selon un journaliste local, le capitaine Camara était "soutenu par deux personnes" à la sortie de l’avion et "marche difficilement". Le capitaine Camara était soigné depuis le 4 décembre dans une clinique de Rabat après avoir été grièvement blessé à la tête par balle par son propre aide de camp au cours d’une dispute dans un camp militaire de Conakry. Depuis la tentative d’assassinat, il n’a fait aucun discours public. Il avait été transporté de Guinée au Maroc à bord d’un avion du Burkina. Le président burkinabè Blaise Compaoré est médiateur dans la crise guinéenne. Interrogé pour savoir si le chef de la junte allait rester au Burkina ou s’il était seulement en transit vers un autre pays, la source à la présidence burkinabè a répondu: "on ne sait pas encore, c’est lui qui va nous dire. Pour l’instant, il ne nous a rien dit" à ce sujet. Les Etats-Unis seraient "préoccupés" de toute tentative de retour en Guinée du chef de la junte, a très vite réagi mardi un responsable du département d’Etat. Mardi après-midi, avant le départ vers 18H00 du Maroc du chef de la junte, le président intérimaire, le général Sékouba Konaté, avait pour sa part appelé l’armée à aller "vers la démocratie". "Aujourd’hui, notre pays a des problèmes économiques, le pays est bloqué par le Fonds monétaire (international, FMI), la Banque mondiale. A l’instar des autres pays africains, je voudrais que nous partions vers la démocratie", a-t-il indiqué au camp militaire Alpha Yaya Diallo, le plus grand du pays. "Il nous faut une démocratie à l’image de celle prônée par la communauté internationale, il nous faut renouer avec la communauté internationale pour que la jeune génération puisse mieux vivre", a-t-il ajouté dans un discours diffusé mardi soir par les médias d’Etat. La crise en Guinée née du coup d’Etat du 23 décembre s’est brutalement aggravée après le massacre de plus de 150 opposants, selon l’ONU, par des forces de sécurité le 28 septembre dans un stade de Conakry.
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