Sommet de Copenhague : Les écologistes dénoncent un échec    
18/12/2009

Les écologistes français ont dénoncé vendredi soir l’échec de la conférence de Copenhague, où 26 pays industrialisés et émergents ont proposé un accord à minima sur la lutte contre le changement climatique. Les Verts et le rassemblement Europe Ecologie, auquel les premiers appartiennent,



ont déploré l’issue "lamentable" de discussions qui n’ont abouti ni à des engagements chiffrés, ni à un traité contraignant, renvoyés à 2010. "La conférence de Copenhague s’achève sur un fiasco. Le résultat est aussi désespérantque les enjeux étaient d’importance", écrit dans un communiqué Djamila Sonzogni, porte-parole des Verts. "L’absence de contrainte et le non transfert tant de nouvelles technologies que de moyens financiers du Nord vers le Sud font qu’en l’état, les experts prédisent une hausse de 3,5 C" des températures, ajoute-t-elle. Le projet d’accord conclu par 26 pays industrialisés et émergents confirme l’objectif de limitation du réchauffement de la planète à 2 C, niveau critique pour les experts du Groupement intergouvernemental sur le changement climatique (Giec). Pour Yannick Jadot, ancien responsable de Greenpeace, aujourd’hui député européen Europe Ecologie, "les dirigeants des grands pays ont échoué lamentablement". Dans un communiqué, l’élu présent à Copenhague durant les négociations dit regretter qu’aucun des points d’achoppement renvoyés à 2010 ne soit intégré au projet d’accord. Il dénonce en outre l’exclusion de la majorité des pays des discussions sur cet accord conclu par quelques grands Etats. "Plutôt que d’assumer leur échec devant les pays les plus vulnérables qui n’ont pas pris part aux discussions finales, (les dirigeants des grands pays) sont partis par la petite porte", accuse Yannick Jadot. "Pire: ils nous font croire à un ’succès’ en mentant à l’opinion publique", ajoute-t-il. Bien que jugé insuffisant par les chefs d’Etat et de gouvernement des pays industrialisés, l’accord a été qualifié par la plupart d’entre eux de premier pas important vers un texte plus fort et des engagements fermes. Il devait encore être approuvé par l’ensemble des 193 Etats présents dans la capitale danoise.
Les dirigeants de 26 pays ont tenu dans la nuit de jeudi à vendredi une réunion de crise à Copenhague à l’initiative des présidents français et brésilien pour tenter de débloquer les négociations sur le climat. Nicolas Sarkozy et Luiz Inacio Lula da Silva étaient notamment entourés par la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique Gordon Brown et la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton. Etaient également représentés au plus haut niveau des pays comme l’Ethiopie, le Japon, l’Indonésie, l’Afrique du Sud, l’Espagne, la Suède, le Danemark, le Soudan, la Corée du Sud, le Japon, le Bangladesh et les Maldives. Le président russe Dmitri Medvedev a rejoint ces dirigeants peu après minuit et demi (23h30 GMT). En revanche, selon des membres de la délégation française, les Premiers ministres indien et chinois, Manmohan Singh et Wen Jiabao, ne participaient pas à cette réunion à laquelle leur pays était cependant représenté. L’Union européenne était représentée par le président de la Commission, Jose Manuel Barroso, et l’Organisation des Nations unies par son secrétaire général, Ban Ki-moon. La réunion a débuté à 23h30 dans une salle du Bella Centre, le centre de conférence qui abrite le sommet sur le climat, dans la banlieue de la capitale danoise. Selon un membre de la délégation française, l’objectif de cette réunion était de s’accorder sur le principe d’un document politique de quatre à cinq pages qui chapeauterait les deux textes actuellement sur la table des négociations. Le premier de ces textes prolonge le protocole de Kyoto sur la lutte contre le réchauffement climatique, qui ne concerne que les pays industrialisés, le deuxième est le projet rédigé par le maltais Michael Zammit Cutajar, qui dirige les négociations sur les actions à long terme.
Selon le même diplomate français, ce texte "chapeau" devrait "ressembler à la position commune franco-brésilienne" publiée en novembre à Paris, "mais en plus précis". La France et le Brésil se sont efforcés de reprendre en main le sommet de Copenhague sur le climat en demandant cette réunion des principaux dirigeants présents pour tenter de parvenir à un compromis, sans attendre le président américain Barack Obama. Moins de deux heures après son arrivée dans la capitale danoise, Nicolas Sarkozy avait tapé du poing sur table, lors d’une intervention en séance plénière . "Il faut changer de braquet (...) ou nous allons droit à la catastrophe", avait lancé le président français, avant de demander à tous les pays participants, notamment les Etats-Unis et la Chine, de faire les concessions nécessaires. Son intervention a rompu la litanie de discours souvent convenus des chefs d’Etat et de gouvernement venus conclure le sommet de Copenhague, où le climat était au pessimisme après l’enlisement des négociations depuis plus de 48 heures.  Les divergences entre Washington et Pékin sur la mise en place d’un mécanisme de contrôle international des engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique sont considérées comme une cause de l’enlisement des négociations de Copenhague.


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