Un groupe de jeunes membres des Frères musulmans égyptiens a reporté mardi(24 novembre) un débat en ligne sur des projets de réforme, trahissant leurs divergences avec les membres plus anciens, déterminés à éviter un affrontement avec l’Etat.
Les jeunes avaient prévu de débattre sur internet afin d’éviter une réunion où les autorités risquaient d’arrêter des membres de cette formation interdite, seul groupe d’opposition capable en Egypte de mobiliser des centaines de milliers de partisans disciplinés. Les Frères ont remporté en 2005 un cinquième des sièges au Parlement en se présentant comme candidats indépendants, mais il leur serait pratiquement impossible, au vu des dispositions prises par le gouvernement du président Hosni Moubarak, de présenter un candidat à la succession du chef de l’Etat. "Nous avons décidé de reporter une conférence pour éviter des spéculations sur le groupe (des Frères) et pour nous donner davantage de temps afin de réunir des communications", dit un communiqué des jeunes membres du groupe. Ils avaient annoncé en octobre qu’ils préparaient la conférence, sans avancer de date précise. Les membres les plus jeunes réclament davantage d’initiatives à l’approche des élections législatives de 2010. "Nous repoussons la conférence face à la pression de membres plus âgés du groupe qui répriment le progrès", a déclaré l’un des organisateurs du débat. Les membres les plus jeunes souhaitent modifier les structures internes des Frères avant les prochaines élections afin, notamment, que les jeunes et les femmes y soient mieux représentés. "C’est un mouvement stagnant, sans plate-forme claire pour les prochaines élections, à la différence de celles de 2005", note Amr Hamzawy, du Carnegie Endowment for International Peace, de Washington. "Les Frères n’ont pas beaucoup de démocratie interne et sont très centralisés", ajoute-t-il en notant que les plus jeunes sont "exclus des prises de décisions". (Reuters)
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