La minute du procès des putschistes du 8 juin 2003   
03/02/2005

Avec  un retard de cinq  heures de temps, par rapport au calendrier prĂ©vu, le procès de plus de 180 prĂ©sumĂ©s putschistes impliquĂ©s dans les tentatives de putsch organisĂ©es ces quinze derniers mois en Mauritanie, a dĂ©butĂ© l’après-midi du dimanche 21 novembre 2004, Ă  quatorze heures GMT, dans la caserne de OuadNaga, transformĂ©e pour des raisons de sĂ©curitĂ©, en salle d’audience.



En dehors d’une certaine tension perceptible  autour de la caserne oĂą vont se dĂ©rouler les audiences et  des batailles de procĂ©dures ayant opposĂ© la Parquet de Rosso, aux avocats de la dĂ©fense, il a fallu au prĂ©alable organiser l’entrĂ©e des invitĂ©s et des parents des dĂ©tenus. Ces derniers repoussĂ©s matinalement Ă  un kilomètre de la caserne, ont Ă©tĂ© introduits dans les lieux,  Ă  bord de camions de la Gendarmerie Nationale. Un dispositif de sĂ©curitĂ© exceptionnel veillait sur le dĂ©roulement du procès.
Des gendarmes filtraient les accès à la salle d’audience du public composé en majorité des familles des accusés.
Au cours de cette audience  la Cour Criminelle de Rosso  doit examiner deux dossiers distincts concernant 167 militaires et 15 civils.
 Dans ce dossier figurent l’ex-Commandant Saleh Ould Hannena, considĂ©rĂ© comme le cerveau du  coup d’Etat  de juin 2003 et un de ses proches, l’ex -Capitaine Abderrahmane Ould Mini.
Les autres personnes poursuivies par la justice dans un autre dossier, le RP 140,  ont Ă  rĂ©pondre de leur participation supposĂ©e  Ă  deux autres tentatives de putsch  en aoĂ»t et septembre 2004. Au cours de l’audience le prĂ©sident de la Cour Criminelle prĂ©cisera Ă  la dĂ©fense que la procĂ©dure de Saleh Ould Hannena et Abderrahmane Ould Mini est dans le dossier RP 140.
Parmi les personnes dans ce deuxième dossier figurent trois dirigeants de l’opposition locale: l’ancien président Mohamed Khouna Ould Haidalla et les opposants Ahmed Ould Daddah et Cheikh Ould Horma, non présents à l’audience de dimanche tant que la procédure contre eux est pendante. De l’issue de cette procédure dépendra leur renvoi définitif ou non devant la Cour Criminelle de Ouad Naga.

Terrible  bataille de procĂ©dures
Parmi les causes principales du retard du procès, la  bataille de procĂ©dures qui  a opposĂ© les avocats de la dĂ©fense, au prĂ©sident de la Cour Criminelle de Rosso sur une sĂ©rie d’exceptions de procĂ©dure. Ces exceptions qui visaient Ă  obtenir la nullitĂ© du procès, avaient Ă©tĂ© soulignĂ©es   dans une requĂŞte  adressĂ©e jeudi dernier, au prĂ©sident de la Cour, aux juges et au procureur.  Les avocats  de la dĂ©fense avaient demandĂ© au prĂ©sident de la Cour Criminelle en charge du dossier, de renvoyer l’audience en raison de multiples vices de forme et sur le fond. Parmi les vices relevĂ©s  par les avocats, la constitution mĂŞme de la Cour qui comportait  deux jurĂ©s militaires (les Colonels Ndiaye Diawar et Moctar Ould Mohamed Mahmoud), dont la  prĂ©sence  rĂ©cusĂ©e par  les avocats qui l’estiment contraire aux dispositions de la loi.
Soulevant l’irrĂ©gularitĂ© de la composition de la Cour, les avocats de la dĂ©fense soutiennent  que la Cour Criminelle devant juger cette affaire,  a Ă©tĂ© formĂ©e sur la base d’un avis rendu par la Cour SuprĂŞme sur requĂŞte  du ministre de la Justice,  en exĂ©cution d’une demande prĂ©sentĂ©e par le ministre de la DĂ©fense,  alors que la crĂ©ation et l’organisation des juridictions est du domaine de la loi (article 57 de la Constitution ) et que cette organisation est dĂ©finie par la loi de 1999,  portant organisation judiciaire qui renvoie en son article,  au Code de ProcĂ©dure PĂ©nale qui prescrit que la Cour Criminelle est composĂ©e d’un prĂ©sident, de deux conseillers magistrats et de deux jurĂ©s choisis parmi les citoyens pour leur moralitĂ© et leur honorabilitĂ©. Ainsi pour les avocats, en violation de la constitution et du code de procĂ©dure pĂ©nale, la Cour SuprĂŞme dans son avis n° 13/04 du 10 mai 2004 rendu pour le compte- contrairement Ă  toute règle lĂ©gale - du ministère de la dĂ©fense Ă  la demande du ministre de la justice a  jugĂ© que les jurĂ©s doivent ĂŞtre des militaires comme si la Cour SuprĂŞme peut se substituer au lĂ©gislateur lorsque la Constitution prescrit que la crĂ©ation et l’organisation des juridictions sont  du domaine de la loi
Et les exceptions ne s’arrĂŞtaient pas lĂ . Les avocats de la dĂ©fense soulevaient Ă©galement  que le lieu et la date du procès n’ont pas Ă©tĂ© fixĂ©s par une ordonnance du prĂ©sident de la Cour  criminelle et que  les accusĂ©s et leurs plaideurs n’en avaient pas Ă©tĂ© informĂ©s  comme le prĂ©voient les textes quand la Cour dĂ©cide de se dĂ©placer de son siège naturel  pour la tenue de ses audiences.
Et enfin que deux des accusĂ©s, Saleh Ould Hannenna, cerveau prĂ©sumĂ© d’une sĂ©rie de putschs manquĂ©s, et Abderrahmane Ould Mini, n’ont pas reçu notification de leur comparution dans le cadre de ce  procès et, disposent encore d’un dĂ©lai pour faire appel.
Tard dans la journĂ©e et se basant sur l’article 331 du Code de procĂ©dure pĂ©nale,  le prĂ©sident de la Cour  Criminelle a refusĂ© les exceptions soulevĂ©es par la dĂ©fense dĂ©clarant qu’elles vont ĂŞtre examinĂ©es avec  le fond. Cependant  il a remplacĂ© un des deux militaires jurĂ©s -le Colonel Ndiaye Diawar - par son adjoint le Colonel Sidi Ould El Bou, tout en  maintenant la composition de la Cour, qui comporte toujours deux militaires.

L’ex-Commandant Ould Vall déclare:
" Je suis restĂ© lĂ©galiste, avant, au cours et après la  tentative de putsch "

Un groupe de quinze  prĂ©venus militaires comportant 12 caporaux et 3 soldats ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s en salle d’audience  et n’ont pas Ă©tĂ© entendus dans ce qui s’assimile Ă  une erreur de procĂ©dure. Après la prĂ©sentation de ce groupe,  ce fut le tour, de l’ex-commandant Ould Vall d’être prĂ©sentĂ© au box des accusĂ©s. 
RĂ©pondant Ă  une question du juge, sur son implication dans la tentative de putsch du 8 juin, l’ex-commandant Ould Vall a niĂ© toute implication dĂ©clarant qu’il Ă©tait restĂ© , avant, au cours et après la tentative de putsch du 8 juin 2003 dans la lĂ©galitĂ©. C’est Ă  ce titre, qu’il a dĂ©clarĂ© avoir informĂ© le Chef d’Etat major de l’ArmĂ©e Nationale dĂ©s le jeudi 6 juin 2003, de la prĂ©paration d’une tentative de putsch et d’avoir  confirmĂ© cette information l’après- midi du 8 juin2003 au Commandant El Hacen Ould Meguett, avant de dĂ©clarer  par la suite ,qu’a partir de 00 heures 30 mn le matin du 9 juin2003,  il avait regagnĂ© son poste Ă  la 6 eme rĂ©gion militaire, qu’il a sĂ©curisĂ© et que s’il avait apportĂ© la moindre assistance aux insurgĂ©s la situation aurait Ă©voluĂ© autrement.
InterrogĂ©  par le juge sur une Ă©ventuelle duplicitĂ© qui faisait qu’il Ă©tait  du cotĂ© des putschistes tout en affichant un respect de la lĂ©galitĂ©, Ould Vall a dĂ©clarĂ© ĂŞtre honnĂŞte et s’est  s’interrogĂ© pourquoi a -t-il Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© le 18 juin 2003, une dizaine de jours après la tentative de putsch et de rappeler  qu’en 1989, il avait informĂ©  la hierarchie d’une tentative de putsch et s’était vu emprisonnĂ©.
A souligner également qu’au cours de l’interrogatoire de l’ex -Commandant Ould Vall, un incident s’est produit entre les avocats et le procureur de Rosso. Ce dernier a expulsé d’ailleurs de la salle d’audience l’avocat Sidi Mohamed Ould Maham. L’ex-commandant Ould Vall a refusé de répondre aux questions de la Cour en l’absence de ses avocats. Finalement les avocats qui s’étaient solidarisés avec leur collègue expulsés ont regagné la sale d’audience et le procès a repris avec eux. Un procès qui s’est poursuivi jusqu’à 19H10, l’après midi du 21 novembre où la séance fut levée jusqu’au lundi 22 novembre.
A noter que dans l’audience du 22 novembre il est prĂ©vu d’auditionner les ex -officiers  Mohamed Ould Vall, Mohamed Lemine Ould Laghlal , Sidi Mohamed Ould Hamadi, Ahmed Ould Yacoub, Ahmed Ould Ahmed Abd, Chrif Ahmed Ould Krembelle, Ely Ould Maghlah, DiĂ© Ould Sidi Mohd, Tahar Ould Varwa et Sidi Ely Ould Mohamed Vall.

                        Grands moments de deux journĂ©es d’audience
Après cinq heures d’audience,  la première journĂ©e, d’un procès  qui concerne de plus de 180 prĂ©venus  accusĂ©s de tentatives de coup d’Etat, s’était achevĂ©e   dimanche 21 novembre,  Ă  19H00 GMT. Au terme de cette première journĂ©e marquĂ©e par une terrible bataille juridique  ayant opposĂ© le prĂ©sident de la Cour criminelle de Rosso aux avocats de la dĂ©fense sur des exceptions de procĂ©dures, un seul prĂ©venu aura Ă©tĂ© entendu. Ce dernier, Mohamed Ould Vall ex- adjoint au commandant de la 6 eme rĂ©gion militaire a niĂ© toute implication dans la tentative de putsch du 8 juin 2003 qui avait fait 15 morts et 68 blessĂ©s selon un bilan officiel. Ould Vall a dĂ©clarĂ© durant  son audition ĂŞtre restĂ© loyaliste avant la tentative, en informant sa hiĂ©rarchie de ses  prĂ©paratifs, au cours de  la tentative,  en fournissant l’appui aux forces loyalistes et après la tentative, en restant sur sa position qu’il avait contrĂ´lĂ© et sĂ©curisĂ© après "la fuite" de ses chefs. Cette première journĂ©e d’un procès qui s’annonce long et plein de rebondissements a Ă©tĂ© marquĂ©e par l’expulsion de M Sidi Mohamed Ould Maham,  un avocat de la dĂ©fense et secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Conseil de l’Ordre des avocats. L’avocat  avait regagnĂ© la salle d’audience après des palabres et une brève suspension de l’audience.

Ould Maham placĂ© sous mandat de dĂ©pĂ´t,  les avocats se retirent

La deuxième journĂ©e du procès a dĂ©butĂ© le 22 novembre Ă  9 heures GMT. Au cours de cette audience,   10 prĂ©venus devaient ĂŞtre auditionnĂ©s. Il s’agit  de Mohamed Ould Vall, Mohamed Lemine Ould Laghlal, Sidi Mohamed Ould Hamadi, Ahmed Ould Yacoub, Ahmed Ould Ahmed Abd, Chrif Ahmed Ould Krembelle, Ely Ould Maghlah, DiĂ© Ould Sidi Mohamed, Tahar Ould Varwa et Sidi Ely Ould Mohamed Vall.
Ould Laghlal
 Le premier Ă  ĂŞtre auditionnĂ© fut Mohamed Lemine Ould Laghlal qui a niĂ© lui aussi, toute implication dans la tentative de putsch. D’ailleurs, dans l’instruction menĂ©e Ă  son sujet,  les enquĂŞteurs ont mentionnĂ© qu’il a fut "sĂ©questrĂ©" par les putschistes qu’ils l’ont chargĂ© d’une opĂ©ration militaire mais  qu’il avait eut l’occasion de fuir, sans le faire. Ould Laghlal a dĂ©clarĂ© ĂŞtre un officier administratif et ĂŞtre montĂ© pour la première fois, sur un char, au cours de ces journĂ©es.
Ould Ahmed Abd
 Apres l’audition de Ould Laghlal ce fut le tour de Ould Ahmed Abd. Mais l’audition de ce dernier, fut perturbĂ©e par  une seconde friction  entre les avocats et le PrĂ©sident de Cour. RĂ©pondant Ă  une observation du PrĂ©sident  sur le comportement des avocats en pleine audience qui ne peuvent s’empĂŞcher de "sautiller" ( Irasfou !), selon le PrĂ©sident,  l’avocat Sidi Mohamed Ould Maham a rĂ©agi de façon vive, exigeant du PrĂ©sident,  de respecter les avocats et d’être plus de sĂ©rieux dans cette audience solennelle oĂą il est question de vies humaines. Qui est- tu pour parler ainsi?  lui a lancĂ© le PrĂ©sident. Je suis le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Ordre des avocats, rĂ©pond Ould Maham , et de poursuivre, ce n’est pas la Cour qui m’a dĂ©signĂ© , elle ne peut pas m’enlever  et je m’exprime au nom du bâtonnier absent ! Viens par lĂ  ! lui lanca le PrĂ©sident qui lui notifia sur le champ sa mise aux arrĂŞts. AussitĂ´t dit, aussi fait ! L’avocat est embarquĂ© manu militari Ă  la brigade de Gendarmerie de Ouad Naga, oĂą il a Ă©tĂ© placĂ© en garde en vue. Il Ă©tait 10 heures du matin, malgrĂ© le retrait de l’ensemble des avocats l’audience s’est poursuivie. Le PrĂ©sident a commis d’office "deux avocats"  MM Yero Sarr et Edded pour dĂ©fendre les prĂ©venus. Le premier est un ancien rĂ©fugiĂ© et le second, un fonctionnaire de la FĂ©dĂ©ration Nationale des Transports (FNT). Ould Ahmed Abd a aussitĂ´t  demandĂ© Ă  ces "avocats" commis, de se reposer,  car dit-il je ne les connais et je n’accepte pas d’être dĂ©fendu par eux et de poursuivre, l’un d’eux est en train de chanter les louanges de la Justice mauritanienne, alors que moi je n’ai pas de griefs contre la Justice, je veux tout simplement ĂŞtre dĂ©fendu par mes avocats. Tout au long de son audition Ould Ahmed Abd qui ne s’empĂŞchait pas  par moments de sourire,  ainsi que le PrĂ©sident de la Cour d’ailleurs, allait continuer Ă  exiger la prĂ©sence de ses avocats pour rĂ©pondre aux questions. Monsieur le PrĂ©sident dira t-il en dĂ©finitive, " ne perdons pas de temps, mes amis attendent sous le soleil,  je ne rĂ©pondrais qu’en prĂ©sence des mes avocats, je suis un militaire, je ne peux parler qu’en prĂ©sence de mes avocats car je ne connais rien au droit". "Cela se voit que vous ne connaissez rien au droit ", rĂ©pondit le  PrĂ©sident, avant de demander la prĂ©sentation d’un autre prĂ©venu.

Ould Hamadi Ă  la barre
Ce fut alors, le tour de Sidi Mohamed Ould Hamadi. Après avoir adressĂ© un geste Ă  la foule Ould Hamadi se tiendra en position de garde Ă  vous devant le PrĂ©sident. A toutes les questions relatives Ă  son identitĂ©, son cursus et sa situation sociale, Ould Hamadi acceptera  de rĂ©pondre solennellement. A la question relative Ă  son implication dans la tentative de putsch du 8 juin Ould Hamadi toujours en position de garde Ă  vous, comme s’il Ă©tait devant un GĂ©nĂ©ral  rĂ©pondra : " Monsieur le PrĂ©sident, Messieurs les jurĂ©s, Honorables Messieurs, je demande Ă  cette auguste Cour  de faire parvenir mon avocat pour qu’il puisse assurer ma dĂ©fense " Le PrĂ©sident marque un silence et s’adresse Ă  Ould Hamadi en ces termes : "parce que vous l’avez demandĂ© de la sorte, parce que vous marquez la diffĂ©rence, oui, j’accepte ! Je lève la sĂ©ance et j’espère que les avocats se prĂ©senteront demain pour dĂ©fendre leurs clients." Une telle  rĂ©action du PrĂ©sident de la Cour aux sollicitations d’un prĂ©venu avait fait penser Ă  un probable dĂ©gel avec les avocats. Mais on verra que tel ne sera pas le cas. A la levĂ©e de cette sĂ©ance du 22 novembre l’avocat Ould Maham Ă©tait toujours maintenu en dĂ©tention Ă  la brigade de Gendarmerie de OuadNaga, oĂą les avocats avaient organisĂ© un sit-in en guise de solidaritĂ© avec leur confrere.Aux environs de  18 heures la situation Ă©voluait vers  l’escalade. Ould Maham a Ă©tĂ© conduit manu militaru Ă  bord d’un vĂ©hicule militaire pour ĂŞtre placĂ© sous mandat de dĂ©pĂ´t  pour "outrage Ă  magistrat" Ă  la prison civile de Rosso, une ville situĂ©e Ă  250 Km de OuadNaga.

Les avocats réagissent
Les avocats ont déclaré lundi être humiliés et ont exprimé leur solidarité avec Me Ould Maham à la fin d’un sit-in devant la brigade de Gendarmerie où leur confrère était alors en garde à vue.
Me Malainine Ould Khalifa, bâtonnier de l’ordre national des avocats, a indiqué d’ailleurs qu’il avait essayé de trouver avec le président de la Cour " une solution à l’amiable".
Ce dernier lui a affirmé qu’il était déterminé à juger Me Ould Maham pour "son insolence".
Selon Me Ould Ebetty, "il s’agit là d’un précédent grave qui doit amener les avocats à discuter entre eux pour en tirer les conséquences pour leur participation à venir dans ce genre de procès où la loi est bafouée".
 Dans le communiquĂ© qu’ils ont rendu public et dont Nouakchott info a obtenu copie,  les avocats  ont soulignĂ© que Me Ould Maham par son intervention " conviait, en des termes courtois,  responsables et dĂ©fĂ©rents  toutes les parties et notamment les avocats et magistrats Ă  mesurer la gravitĂ© du moment et Ă  donner Ă  l’audience la solennitĂ© et  le respect  dus aux tribunaux singulièrement en pareilles  circonstances " et que l’incarcĂ©ration de leur confrère "constitue un prĂ©cĂ©dent dangereux et une violation manifeste des procĂ©dures judiciaires ; et mĂŞme si nous supposons que l’appel au respect de la procĂ©dure, Ă  la dignitĂ© et la sĂ©rĂ©nitĂ©  de la justice constitue un dĂ©lit d’audience, il eut fallu pour autant juger les faits sĂ©ance tenante. Tout report de l’examen de ces faits Ă  une audience ultĂ©rieure  rend nul et de nuls effets les poursuites".  Ainsi les avocats  ont  rejetĂ© cette mesure dans son fond et dans sa forme, exigĂ© la libĂ©ration immĂ©diate de Me Sidi Mohamed Ould Maham et soumis l’exercice de leur ministère devant la cour criminelle et devant toutes les autres juridictions du pays, Ă  la levĂ©e des mesures initiĂ©es Ă  l’encontre de leur confrère. Ce qui veut dire en termes clairs le boycott des toutes les audiences.

Audience du Mardi
Reprise avec un seul avocat, clôture par une réconciliation
 
L’audience de la Cour criminelle a repris mardi 23 novembre Ă  11H 3O mn Ă  OuadNaga,  en prĂ©sence d’un seul avocat,   Me Brahim Fall, avocat  du  prĂ©sumĂ© putschiste  Farah Ould Chkouna. L’audience a Ă©tĂ© boycottĂ©e par 64 avocats qui Ă©taient soit, Ă  Rosso pour marquer leur solidaritĂ© avec Me Ould Maham ou, Ă  l’extĂ©rieur de la salle d’audience.
Au cours de son audition,  Farah Ould Chkouna  qui s’est exprimĂ© en français, a plaidĂ© non coupable, comme ses collègues interrogĂ©s, affirmant au contraire, qu’il avait assurĂ© la dĂ©fense de l’état-major contre les putschistes, avec le blindĂ© dans lequel il se trouvait. Après Ă©puisement des munitions, il a dĂ»  dĂ©clare-t-il se rendre et avait Ă©tĂ© emmenĂ© avec le reste de l’équipage au siège du bataillon de blindĂ©s qui servait de quartier gĂ©nĂ©ral aux insurgĂ©s. Ould Chkouna  a affirmĂ© avoir Ă©tĂ© maltraitĂ©  durant les diffĂ©rentes phases de l’enquĂŞte militaire le concernant, et n’avoir jamais fait certaines dĂ©clarations figurant au procès verbal d’instruction.Après l’audition de Ould Chkouna,  ce fut le tour de DiĂ© Ould Abidine qui a plaidĂ© lui aussi non coupable et demandĂ© le report de l’audience jusqu’ Ă  la prĂ©sence de ses avocats. Le PrĂ©sident de la Cour lui a rĂ©pondu : " Je jure au nom d’Allah que je  rendrais la justice et la justice seulement,  mais je vous assure que vous pouvez tous ĂŞtre jugĂ©s sans avocats, que nous pouvons demander le concours d’avocats qui  seront tenus de vous dĂ©fendre, et que nous n’accepterons pas la surenchère !". DiĂ© Ould Abidine a niĂ© toute implication dans la tentative de putsch du 8 juin. Il a dĂ©clarĂ© qu’il Ă©tait chez lui quand le Capitaine Taher Ould Varwa l’avait contactĂ© pour l’amener Ă  la Direction de la Marine oĂą un autre officier lui a ordonnĂ© de contrĂ´ler l’entrĂ©e de la Base Marine et de ne laisser personne y accĂ©der Ă  condition qu’il ne soit pas armĂ©. Il est restĂ© selon ses dĂ©clarations, dans sa position jusqu’à la fin des opĂ©rations. D’ailleurs,  il a dĂ©clarĂ© qu’après l’échec du putsch,  le Colonel Abderrahmane Ould Yahya l’avait convoquĂ© pour le fĂ©liciter, qu’il eut une permission pour se rendre chez lui. Après quelques semaines il fut arrĂŞtĂ© et maintenu ligotĂ© et Ă  la merci  des moustiques et que certains enquĂŞteurs lui ont dit : "on sait que tu as bien travaillĂ©, mais tu es le parent de Mohamed Ould Cheikhna " . Et Ould Abidine de confirmer par l’occasion, qu’il n’a aucune relation avec Ould Cheikhna sauf la relation sociale qui les lie. A souligner que Ould Abidine  a reconnu avoir subi des traitements dĂ©gradants et  qu’à la fin de son audition il a refusĂ© de signer sa dĂ©position arguant que le secrĂ©taire de greffe de la Cour,  transcrivait de façon erronĂ©e ses propos. D’ailleurs il a portĂ© de sa propre main des  mentions sur acquiescement du PrĂ©sident de la Cour. Puis ce fut la pause qui marque le milieu de l’audience. Au retour de la pause, on notait la prĂ©sence du Bâtonnier Melainine Ould Khalifa et de l’avocat Sidi Mohamed Ould Aghrabatt. Après la rĂ©ouverture de l’audience, le Bâtonnier Melainine Ould Khalifa a pris  la parole pour demander le pardon et la libĂ©ration de  l’avocat Me Ould Maham incarcĂ©rĂ© sur ordre du PrĂ©sident de la Cour criminelle Ă  Rosso. En reponse aux sollicitations du Bâtonnier Melainine, le PrĂ©sident de la Cour criminelle a insistĂ© sur le fait que les avocats doivent avoir Ă  l’esprit le rĂ´le qui leur incombe dĂ©clarant  avoir pardonnĂ© Ă  Me Ould Maham. Ce Ă  quoi le Bâtonnier Melainine rĂ©pondra que du moment que la cause du boycott dĂ©cidĂ© par les avocats a Ă©tĂ© levĂ©e, il  demande le report de l’audience jusqu’à leur  prĂ©sence,  ajoutant qu’avec la prĂ©sence des avocats titulaires, il n y a plus de raison pour celle  des avocats commis d’office par la Cour. PrĂ©voyant, le PrĂ©sident de la Cour dĂ©crĂ©ta : " Je ne reviens pas sur la dĂ©signation Me Ould Aghrabbat et sur celle des autres que je pourrais dĂ©signer,  parce que les avocats peuvent encore boycotter donc  je maintiens les avocats commis d’office par la Cour". Sur ce, le PrĂ©sident leva l’audience, dont l’ouverture est prĂ©vue aujourd’hui Ă  9 heures.
Les Avocats regagnent le Prétoire, les prévenus défilent à la barre

Après avoir boycottĂ© l’audience de la Cour criminelle la journĂ©e du  mardi, suite Ă  l’incarcĂ©ration de Me Sidi Mohamed Ould Maham, les avocats ont assistĂ© mercredi 24 novembre  Ă  la nouvelle audience de la Cour criminelle qui se tient Ă  OuadNaga pour juger les prĂ©sumĂ©s putschistes accusĂ©s dans plusieurs tentatives de putsch. Le retour d’une  vingtaine   avocats en salle d’audience est intervenu  après le compromis trouvĂ© la veille, entre le prĂ©sident de la Cour Criminelle Mohamed El Hadi Ould Mohamed et le Bâtonnier Melainine Ould Khalifa, compromis, qui a abouti Ă  la libĂ©ration de l’avocat placĂ© en dĂ©tention Ă  la prison civile de Rosso. Et c’est dans la serennitĂ© cette fois, que cette audience du mercredi a   dĂ©butĂ© Ă  10 H35 mm. Une serennitĂ©,  un respect mutuel et une solennitĂ© qui doivent continuer Ă  prĂ©dominer,  dans l’intĂ©rĂŞt de la Justice et des justiciables,  au terme d’un procès ultrasensible.

Capitaine Taher Ould Varwa
Le Premier prĂ©venu Ă  comparaĂ®tre Ă  la barre fut  le Capitaine Taher Ould Varwa de la Base militaire de Jreida, situĂ©e au sud-ouest de Nouakchott.  Ould Varwa  a plaidĂ© non coupable et niĂ© avoir participĂ© Ă  la tentative de putsch du 8 juin. Il a dĂ©clarĂ© avoir Ă©tĂ© contactĂ© la soirĂ©e du 7 juin par le Capitaine de la Marine Sid’Ely Ould Mohamed Vall  qui  l’a informĂ© de troubles au niveau du bataillon blindĂ© (BB). Il est aussitĂ´t entrĂ© en contact avec la direction de la Marine .Mais avant de la regagner il a dĂ©clarĂ© ĂŞtre passĂ© par le BB oĂą il a  trouvĂ© des armes jetĂ©es Ă  la porte. Pourquoi n’a-t-il pas regagnĂ© son unitĂ© d’origine ? Ould Varwa a rĂ©pondu qu’il a reçu depuis le jeudi 5 juin 2003,  des instructions relatives Ă   des menaces terroristes qui planaient et qu’en cas de troubles, elles Ă©taient de regagner la base militaire,  la plus proche . C’est pour cela dit-il  qu’il est allĂ© Ă  la Base Marine d’oĂą il a regagnĂ© plus tard la Base de Jreida oĂą il a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© adjoint de Commandant d’UnitĂ©.

Commandant Sidi Mohamed Ould Hamadi
Après l’audition de Ould Varwa ce fut le tour du Commandant Sidi Mohamed Ould Hamadi qui avait sollicitĂ© et obtenu le 22 novembre du prĂ©sident de la Cour, le report de son audition jusque la prĂ©sentation de ses avocats. A son tour, Ould Hamadi après avoir prononcĂ© un verset du Saint  Coran et un Hadith a niĂ© toute implication dans la tentative de putsch, dĂ©clarant n’avoir jamais commis de faute durant sa carrière militaire et d’être victime d’une dĂ©lation. Il a dĂ©clarĂ© avoir Ă©tĂ© rĂ©veillĂ© au quartier "DoubaĂŻ" oĂą il Ă©tait,  pour ĂŞtre  informĂ© de troubles Ă  Nouakchott. Il a aussitĂ´t endossĂ©  l’uniforme et regagnĂ© l’état Major National,  oĂą il est venu voir le Colonel El Hadi Ould Seddigh qui l’a dĂ©signĂ© adjoint de  commandant d’une unitĂ© d’intervention venant de la 6eme rĂ©gion militaire et placĂ©e sous le commandement du Lieutenant Colonel  Ould Jiddou. C’est Ă  ce titre qu’il a menĂ© une mission de reconnaissance au " Carrefour Madrid " avant qu’on leur demande de se positionner au niveau du siège des sapeurs pompiers. A 6heures du matin il dĂ©clare ĂŞtre revenu Ă  l’état Major oĂą le Colonel Ould Seddigh l’a dĂ©signĂ© Commandant de l’unitĂ© en remplacement de Ould Jiddou et lui a confiĂ© la mission de se diriger vers la radio pur dĂ©truire trois chars sous contrĂ´le des insurgĂ©s. Sur se route pour rĂ©aliser la mission il a Ă©tĂ© attaquĂ© par la formation de chars stationnĂ©s devant la radio. Il dĂ©clare s’être aperçu du rapport de forces dĂ©favorable Ă  son unitĂ© : Trois chars contre trois vĂ©hicules lĂ©gers armĂ©s de  lances roquettes. D’ailleurs l’un des vĂ©hicules de son unitĂ© a Ă©tĂ© dĂ©truit par les mutins. Il s’est alors retirĂ© sous un dĂ©luge de feux qui a occasionnĂ© la dĂ©bandade de son unitĂ© et sautĂ© dans l’enceinte de la clĂ´ture situĂ©e entre Air Mauritanie et la Primature, oĂą il s’est rĂ©fugiĂ© chez une famille de gardiens en pleurs. Il est  restĂ© dans cette loge gardiens jusqu’au lendemain. Après, il dĂ©clare avoir  contactĂ© un officier pour lui demander de chercher des secours. Ce dernier l’a informĂ© que le chef d’état Major National a Ă©tĂ© assassinĂ©  par les mutins et que la situation Ă©tait perdue, lui conseillant de chercher un boubou pour fuir ou de se rendre Ă  Saleh Ould Hannena qui maĂ®trisait la radio. C’est ainsi qu’il a tĂ©lĂ©phonĂ© Ă  la radio et s’est prĂ©sentĂ© au Sous-Lieutenant Abdi Ould Ahmed Yacoub  pour demander Saleh Ould Hannena. L’officier a coupĂ© la communication. Quand Ould Hamadi a rappelĂ© une seconde fois, il s’est vu rĂ©pondre par quelqu’un qui s’est prĂ©sentĂ© comme Ă©tant le directeur de radio. Après il s’est fondu  au milieu des Ă©vadĂ©s de la prison civile que les mutins venaient de libĂ©rer. Il est parti chez lui pour revenir et  se mettre Ă  la disposition de Ă  l’état Major National. InterrogĂ© sur sa dernier rencontre avec Saleh Ould Hannena il dĂ©clare l’avoir rencontrĂ© il y avait trois ans. Quand Ă  Mohamed Ould Cheikhna il a dĂ©clarĂ© l’avoir rencontrĂ© deux semaines avant la tentative de putsch du 8 juin 2003.

Commandant Ahmed Ould Yacoub
Le  Commandant Ahmed Ould Yacoub du Centre de Formation de l’ArmĂ©e Nationale de Rosso a niĂ© toute implication dĂ©clarant avoir fait face Ă  cette tentative avec courage et bravoure. En tant qu’officier de renseignement il dĂ©clare avoir Ă©tĂ© chargĂ© par l’ex-chef d’état Major National, Feu le Colonel Ould Ndiayane   de se renseigner sur les organisateurs du putsch de juin 2003. C’est alors qu’il est parti au BB d’oĂą il eut l’information que le putsch Ă©tait dirigĂ© par Mohamed Ould Cheikhna et Saleh Ould Hannena . Il dĂ©clare ĂŞtre reparti pour rendre compte au chef d’état Major. Pendant qu’il Ă©tait avec ce dernier  ils reçurent un renseignement  confirmant la prĂ©sence de Saleh Ould Hannena Ă   la radio. Il dĂ©clare que l’ex -chef d’état Major l’a chargĂ© de contacter Saleh Ould Hannena et de lui demander ce qu’il veut. Après avoir rencontrĂ© Saleh Ould Hannena, ce dernier lui a ordonnĂ© de rebrousser chemin,  lui disant : " Tu n’es pas clair ! "  Il rĂ©pondit Ă  Saleh qu’il Ă©tait envoyĂ© en mission. Ce dernier lui a rĂ©pondu : "  Moi aussi, je suis en mission et mon chef, c’est Mohamed Ould Cheikhna.". De retour chez le chef d’état Major, il lui rendit compte avant de fuir après l’attaque menĂ©e le dimanche 9 juin au matin dans laquelle le chef d’état Major National a Ă©tĂ© assassinĂ©.
Ould Yacoub  affirme s’être  rendu Ă  la 6eme rĂ©gion militaire d’oĂą il a Ă©tĂ© chargĂ© par le Colonel El Hadi Ould Seddigh de faire le dĂ©compte des morts et blessĂ©s Ă  l’issue du putsch. Le commandant Ahmed Ould Yacoub a dĂ©clarĂ© ĂŞtre victime d’un règlement de comptes dans lequel il a indexĂ© nommĂ©ment le Colonel Cheikh Ould Chrouf après qu’il a eut Ă  dĂ©noncer deux jours après l’échec de la tentative de putsch,  la passivitĂ© au cours des Ă©vènements du 8 juin, de deux formations militaires : Le Bataillon de Commandement et de Services ((BCS) qui devait sĂ©curiser l’état Major National et la 6eme rĂ©gion militaire qui devait sĂ©curiser la ville de Nouakchott.

Capitaine Chrif Ahmed Ould Krembelle
Le Capitaine ChĂ©rif Ahmed Ould Krembelle a demandĂ© et obtenu Ă  la barre,  le report de son audition arguant l’absence de son avocat Me Hmalla Ould Regad . Le prĂ©sident de la Cour lui demanda : pourquoi n’acceptes tu pas ces avocats ? RĂ©ponse de Cherif Ahmed : Non je veux ĂŞtre dĂ©fendu par mon avocat.

Capitaine Die  Ould Sidi Mohamed
Ce dernier a plaidĂ© non  coupable dĂ©clarant qu’il habite Ă  proximitĂ© du BB et qu’il avait l’habitude d’attendre devant le bataillon, le bus de l’ArmĂ©e qui le recuperait pour l’amener Ă  l’état Major National oĂą il travaille. Alors qu’il attendait le bus, les mutins l’ont retenu en otage. Il dĂ©clare avoir sauvĂ© le directeur de l’Artillerie qui Ă©tait de passage au BB et qui faillit ĂŞtre retenu par les mutins. Il dĂ©clare ne s’être rendu compte de rien. C’est en voyant la blessure de Mohamed Ould Cheikhna au genou qu’il lui a demandĂ© : Qu’est ce qu’il  y a ?  Ould Cheikhna lui a rĂ©pondu : C’est un putsch ! DiĂ© dĂ©clare avoir rĂ©pondu : C’est dommage ! parce que  dit-il j’avais une grande considĂ©ration pour Ould Cheikhna . Il dĂ©clare ĂŞtre restĂ© au bataillon blindĂ© jusqu’à la dĂ©bandade collective.
Le Sergent Boubacar  Ould Ahmed
Ce sergent, est en service  au Bataillon blindĂ© qu’il a rejoint aux premières heures de la tentative de putsch. Il a affirmĂ©  avoir Ă©tĂ© embarquĂ© Ă  bord d’un char qui devait se diriger vers l’état Major National sur ordre  des officiers  Mohamed Ould Saleck et Abderrahmane Ould Mini qui ont dĂ©clarĂ©  que l’état Major National faisait l’ objet d’une attaque terroriste. Après avoir passĂ© par l’état Major et la radio,  le sergent Boubacar dĂ©clare avoir compris que sa mission n’était pas naturelle. Au niveau d’Air Mauritanie il dĂ©clara au l’équipage qu’une panne s’est dĂ©clarĂ©e dans le char . C’était l’occasion pour lui dit-il de prendre le large

Capitaine Ely Ould Maghlah
Le Capitaine Ely Ould Maghlah, un officier en service au Bataillon de Commandement et  de services a niĂ© toute implication   dans  la tentative de putsch. C’est Ă  El Mechrou Ă   Teyarett,  la matinĂ©e du 8 juin, qu’il en fut informĂ©. De retour d’Arafat oĂą il a dĂ©posĂ© sa famille, il fut interceptĂ© par des hommes armĂ©s qui lui ont tirĂ© dessus et l’ont amenĂ© Ă  l’intĂ©rieur du bataillon blindĂ© (BB).

A l’intĂ©rieur, les mutins lui ont demandĂ© : Es- tu avec nous ? Il dĂ©clare leur avoir  rĂ©pondu : Avec vous dans quoi ?  L’après- midi, suite Ă  une forte explosion au BB et la dĂ©bandade qu’elle a occasionnĂ©, il partit avec des fuyards Ă  bord d’un  vehicule oĂą il y avait un certain Mohamed El Mamy Ould Kaabache qui l’a dĂ©posĂ© chez lui. Il a niĂ© avoir scandĂ© des slogans favorables aux mutins et hostiles au rĂ©gime. Il dĂ©clare avoir vu le Capitaine BoddĂ© Ould Sidi descendre d’un char et d’avoir entendu Ould Hannena dire : " Nous avons voulu rĂ©aliser ce que les poltrons n’ont pu faire". C’était ainsi la dernière audition au terme de cette quatrième journĂ©e de ce procès.
A noter que les auditions des officiers  dont les noms suivent sont programmĂ©es pour l’audience du 25 novembre .Il s’agit du Capitaine Sid’Ely Ould Mohamed Vall, du  Capitaine Bodde Ould Sidi , du  Capitaine Mahfoudh Ould Sidi Mohamed, du  Capitaine Mahfoufdh Ould Beiba, du  Capitaine-pilote Mohamed Ould Saadbouh,  du Capitaine Sidi Mohamed Ould NĂ© et du  sergent El Ghassem Ould Dellal ,.

Les prévenus nient en bloc les accusations

Le capitaine Sid’Ely  Ould Mohamed Vall
Accusant un retard de quelques heures, cette 6ème journĂ©e du procès ne dĂ©marrera qu’à 12H45, avec l’audition du Capitaine de la Marine nationale Sid’Ely Ould Mohamed Vall qui a niĂ© en bloc les accusations retenues contre lui. Revenant en dĂ©tail sur ses mouvements dans les folles journĂ©es du 8 et 9 juin 2003, le capitaine Sid’Ely dira qu’il Ă©tait la veille du 8 juin avec le capitaine Taher Ould Varwa dans le domicile de ce dernier Ă  Arafat. En rentrant chez lui Ă  Teyarett oĂą il rĂ©side, il passa devant le bataillon des BlindĂ©s oĂą il aperçut des militaires armĂ©s lesquels l’informeront qu’il y a une rebellion Ă  l’intĂ©rieur de la caserne. C’est alors qu’il revĂ®nt vers Ould Varwa pour l’en informer et emprunter avec lui une tenue militaire pour regagner tous les deux la base de la Marine Nationale. Sur leur chemin, ils firent un tour au Bataillon des BlindĂ©s pour se rassurer de ce qui s’y passe et c’est alors qu’ils dĂ©couvrirent plusieurs armes Ă©parpillĂ©es au poste de garde dont ils en prirent 19 pièces de kalachnikov pour les garder. A la base de la Marine Nationale, il a remis ces armes Ă  la police militaire en donnant cinq armes d’entre elles aux soldats en poste de garde dont les armes Ă©taient dĂ©fectueuses et cela pour protĂ©ger l’unitĂ© qu’il ne quittera pas jusqu’à son arrestation le jeudi suivant. Au sujet des contacts qu’il a eu cette pĂ©riode avec le commandant Mohamed Ould Cheikhna, le capitaine Sid’Ely  Ould Mohamed Vall dira qu’il avait Ă©tĂ© officiellement chargĂ© et cela par notification du directeur de la Marine Nationale de rentrer en contact avec Mohamed Ould Cheikhna, chef adjoint du 1er bureau dans le cadre de la prĂ©paration d’un projet de crĂ©ation d’un Etat-major de la Marine nationale dont il est chargĂ©. Je suis entrĂ© en contact avec lui mercredi et il m’a donnĂ© rendez-vous dans son domicile le samedi soir pour me donner des Ă©claircissements sur la mission dont il est chargĂ©. Je suis allĂ© Ă  sa rencontre au sortir de la mosquĂ©e après la prière du Açr et c’est lĂ  qu’il m’a demandĂ© de reporter la rencontre. Il m’a dit qu’il rentrera en contact avec moi très bientĂ´t. Le capitaine Sid’Ely Ould Mohamed Vall niera avoir ouvert le feu sur le sous-lieutenant Mohamed Ould Taya et dira avoir Ă©tĂ© victime de toutes sortes d’humiliations et de tortures psychologiques durant son incarcĂ©ration, tout comme sa famille a Ă©tĂ© expulsĂ©e du logement qu’elle habitait.

Le Capitaine Chérif Ahmed Ould Krembelle
La seconde audition sera celle de Chérif Ahmed Ould Krembelle qui, l’on s’en souvient, avait demandé et obtenu à la barre, le report, mercredi dernier de son audition arguant l’absence de son avocat Me Hmalla Ould Regad. Comme son prédécesseur à la barre, le capitaine Chérif Ahmed niera en bloc les accusations portées sur lui affirmant qu’il s’était dirigé vers son lieu de travail le 8 juin 2003 au Bataillon des Blindés où il travaillait comme officier administratif. Il s’y rendait après avoir appris que des troubles secouaient le Bataillon des Blindés et une fois au poste de garde, un soldat lui refusa l’accès jusqu’à l’arrivée du capitaine Abderrahmane Ould Mini qui lui demanda de rester sous la tente dressée devant la porte d’accès au Bataillon des Blindés. Peu après, commence, dit-il, à arriver par vague, les officiers arrêtés, alors qu’une forte fièvre me terrassait déjà. Je suis monté dans une chambre qui se trouvait dans un étage supérieur du Bataillon avec un groupe composé du lieutenant-colonel Ould Znagui et j’ai retrouvé devant moi le lieutenant-colonel Cheikh Ould Chrouf qui m’a donné des gélules tranquillisantes. Il y avait aussi le colonel Hassen Ould Sambeïtt, le colonel Taleb Moustaph, le colonel Félix Négro, le lieutenant-colonel Brahim Vall Ould Cheibani, le capitaine Ahmed Ould Meyleh, l’adjudant chef Ould Bah de la Garde. Nous sommes restés dans une seule chambre jusqu’à 16H30mn, heure à laquelle un obus est tombé non loin de nous et nous sommes tous sortis. Je suis allé avec le sous-lieutenant Sidi Ould Salem et le sergent chef Zein Ould Chighali au domicile de Sidi Salem avant de rentrer chez moi à Teyarett. Le lendemain 9 juin 2003 je suis revenu au bataillon où j’ai trouvé des gardes de l’unité qui, ne me connaissant pas, m’ont refusé l’accès et je suis revenu à la maison malade jusqu’au matin du 10 juin, je suis reparti au bataillon et là on m’a laissé entrer pour être entendu par le commandant Sid’Ahmed Ould Taya et le colonel Moctar Ould Mohamed Lemine, un assermenté de la Cour. Je suis resté à mon poste de travail jusqu’au 16 juin, mon supérieur m’a informé que la chaîne Al Jezira a diffusé une liste de noms d’officiers de tribus concernés par le putsch où mon nom figurait, mais que je n’avais pas participé au putsch. Puis j’ai été convoqué à la Marine Nationale par les enquêteurs comme témoin et c’est là que l’on m’a menotté et j’ai été arrêté et remis au Commandant Ould M’Haimed.

Le Capitaine Mahfoudh Ould Beibe
La troisième audition sera celle du capitaine Mahfoudh Ould Beibe qui niera toutes les accusations retenues contre lui affirmant qu’il avait regagné le Bataillon des Blindés le 8 juin 2003 et avait trouvé que les putschistes avaient déjà maîtrisé la situation et qu’il y était resté jusqu’à 16H30mn quand un tremblement secoua le Bataillon occasionnant la fuite de tout le monde. Je suis resté au Bataillon pour ramasser les armes et les hommes et j’ai tiré sur le véhicule du capitaine Mohamed Ould Saleck pour l’empêcher de fuir parce que je considérai qu’il avait pris mes armes et mes hommes sans aucun droit. Puis j’ai contacté mon supérieur par téléphone et je lui ai dit que le Bataillon ne comptait plus personne et il m’a demandé de sortir du Bataillon les mains levées, moi et tous ceux qui étaient avec moi. A la porte le colonel Moctar Ould Mohamed Mahmoud m’a demandé de rentrer devant eux au Bataillon en compagnie du sergent chef M’Bareck Ould Enasri en soulignant que si quelqu’un ouvrait le feu sur eux de l’intérieur du Bataillon ils nous fusilleraient de dos. Lorsque nous sommes rentrés dans le Bataillon, je lui ai remis les armes et il a récupéré mon téléphone portable pour me conduire ensuite à la 6ème région militaire où je suis resté plus de trois mois coupé du monde extérieur. Au sujet du traitement qui lui a été réservé, le capitaine Mahfoudh dira qu’il a été torturé physiquement et moralement et que le lieutenant-colonel Cheikh Ould Chrouf avait manqué sa tribu et sa région qu’il avait qualifié de tous les mots, qu’il a été frappé sur le visage par le lieutenant-colonel Ould Vaida alors qu’il était ligoté, qu’il a été cagoulé et empêché de dormir plusieurs fois. Ce qui est intriguant, dira Ould Beibe, c’est que quelqu’un a appelé ma famille de mon portable pour leur dire que j’étais mort et ma famille est entrée en deuil pendant un mois avant de trouver une confirmation que je suis toujours en vie.
Pour la journée de mardi 30 novembre 2004, le procès se poursuivra avec l’audition de sept présumés putschistes que sont le commandant Mohamed Ould Abdi, les capitaines Sidi Mohamed Ould Né, Bedde Ould Sidi, les sous-lieutenant Mohamed Ould Cheibani, Didi Ould Mhamed, Mohamed Ould Hama Vezzaz et Moussa Ould Salem.
A tour de rôle, ces militaires présumés putschistes passeront devant la Cour pour nier en bloc leur participation au putsch des 8 et 9 juin 2003. Commençant par nier en bloc les accusations retenues contre eux et soulignant qu’ils ont été victimes de mauvais traitements, ils se cantonneront dans des plaidoiries de non coupable qui amèneront quelqu’un à se demander si il y a eu les 8 et 9 juin 2003 ont vraiment existé. Ces rejets des accusations viendront tour à tour de la bouche du commandant Mohamed Ould Abdi, puis du capitaine de la Garde Nationale Sidi Mohamed Ould Né, du capitaine Bedde Ould Sidi, du sous-lieutenant Mohamed Ould Cheibani et de tous les autres. Il en sera de même pour le sous-lieutenant Didi Ould Mhamed, qui reviendra sur ses aveux quand il avouait devant la presse qu’il n’avait pas été torturé lors de son rapatriement du Sénégal le 13 juin 2003. "Avant d’être livré à la presse pour dire que je n’ai pas été torturé et que j’étais en bonne santé et bien traité, j’avais reçu la visite du commandant Ould Mhaimed qui a passé avec moi un pacte dont la teneur était que si je disais à la presse exactement ce que je n’ai pas été torturé, que je me porte bien et que je suis en bonne santé, je serai remis renvoyé dans mon unité pour reprendre service car rien n’a été trouvé contre moi. Il m’a d’ailleurs donné une brosse à dent et un dentifrice pour faire ma toilette. Mais à peine cette rencontre avec la presse est-elle finie que j’ai été roulé par terre, déshabillé et remis en taule. J’avais fui au Sénégal parce que je savais que je serai arrêté rien que parce que je suis un cousin de Saleh Ould Hanena."
Pendant leurs auditions les sous-lieutenant Mohamed Ould Hama Vezzaz et Moussa Ould Salem nieront Ă©galement toute participation au putsch.

Les prévenus maintiennent l’argument des «attaques terroristes»

Au septième jour du procès de OuadNaga, l’ambiance Ă©tait quelque peu  dominĂ©e par la "grève de faim" annoncĂ©e par certains prĂ©venus  et la nouvelle  du dĂ©ferrement de neuf femmes, du collectif des familles des prĂ©sumĂ©s putschistes. Ces dernières ont Ă©tĂ© dĂ©ferrĂ©es  par  parquet de Rosso pour ĂŞtre incarcĂ©rĂ©es  mardi Ă  Nouakchott, Ă  la prison civile de Beila.
 Elles rĂ©pondront selon une source judiciaire de Rosso contactĂ©e par NouakchottInfo de plusieurs accusations dont "la menace de mort", "la possession de documents incitant Ă  la violence" et l’ "outrage Ă  magistrat". Des accusations qui tombent sous le chapiteau des articles 281, 282, 283 et 284 du Code PĂ©nal.
Ces femmes, dont des mères, des Ă©pouses et des soeurs d’accusĂ©s, avaient  Ă©tĂ© interpellĂ©es en deux vagues, entre les 21 et le 22 novembre Ă  Ouad Naga au moment de l’ouverture du procès.

Le 1er dĂ©cembre, les auditions des militaires et civils accusĂ©s de putschs se sont poursuivies  devant la Cour criminelle du Trarza.  Les prĂ©venus continuent Ă  nier toute implication dans la tentative de putsch du 8 juin 2003 dĂ©clarant avoir Ă©tĂ© entraĂ®nĂ©s par les dirigeants des mutins pour faire face Ă  attaques  terroristes, dans ce qui s’apparente de plus en plus  Ă  une  recherche de circonstances attĂ©nuantes. Retour sur la minute d’une audience.

 

Adjudant Chef Moustapha  Ould Mohamed Lemine

Le premier prĂ©venu Ă  ĂŞtre prĂ©sentĂ©  devant la Cour fut l’adjudant chef Moustapha  Ould Mohamed Lemine  qui a dĂ©clarĂ© avoir Ă©tĂ© entraĂ®nĂ© Ă  son insu dans la tentative de putsch, qu’il avait eu un parcours militaire modèle, accumulant une grande formation dans le domaine des blindĂ©s et que c’est le matin du 8 juin qu’il apprit  aux abords du "Carrefour Madrid" qu’un putsch  a eu lieu. Parti  au bataillon BlindĂ© (BB ) oĂą il est en service,  il fut accueilli par le Capitaine Ould Saleck qui lui dit : "l’Etat est attaquĂ©!" avant de le prĂ©senter au Capitaine Ould Mini qui lui a ordonnĂ© de prendre un char . Il s’est exĂ©cutĂ© avant de dĂ©couvrir que le char en question n’était pas opĂ©rationnel. Après il reçut des ordres de prendre des casques et de les amener Ă  l’état Major national. Mission qu’il n’a pu accomplir et il est retournĂ© au BB oĂą Ould Mini l’a blâmĂ© et  sanctionnĂ© de n’avoir pas menĂ© Ă  bien sa mission. L’après -midi, il dĂ©clare avoir Ă©tĂ© chargĂ© par Ould Mini de sĂ©curiser Ă  l’aide d’ un char, un coin du bataillon blindĂ© . Il dĂ©clare avoir fui et ĂŞtre revenu après l’échec du putsch pour se voir confier la mission de ramener les Ă©paves de chars dĂ©truites et la rĂ©paration  des chars endommagĂ©s. C’est le 13 juillet 2003 plus d’un mois après l’échec de la tentative de putsch  qu’il dĂ©clare avoir Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© après qu’il fut convoquĂ© par la commission d’enquĂŞte Ă  la base marine de Nouakchott.  Moustapha considère qu’il a rendu d’énormes services au bataillon blindĂ© quand il s’est privĂ© au cours d’une formation en chine d’acheter des cadeaux Ă  sa famille pour payer des ouvrages pour  les offrir Ă  son commandement.

 

Adjudant Naji Ould Mohamed Abdellahi

L’Adjudant Naji Ould Mohamed Abdellahi fut le deuxième prĂ©venu prĂ©sentĂ© Ă  la barre.  Son rĂ©cit devant la cour est tout simple : Infirmier Ă  la direction de l’armĂ©e de l’Air  il dĂ©clare avoir Ă©tĂ© convoquĂ© la nuit du 8 juin 2003 par le Capitaine Ould Ahmed Abd qui lui a dit qu’il y a des opĂ©rations terroristes en prĂ©paration avec des voitures piĂ©gĂ©es lui ordonnant de prendre  des Ă©lĂ©ments et de monter au poste d’observation. Le lundi matin il fut appelĂ© par le Capitaine Mahfoudh Ould SidM’Hamed qui   lui dit de venir. A son arrivĂ©e il fut cueilli par les Ă©lĂ©ments des Commandos Paras qui avaient  libĂ©rĂ© l’aĂ©roport militaire.

 

Lieutenant Sidina Ould Mboirick 

Après ce fut le tour du Lieutenant Sidina Ould Mboirick  qui se rendit dĂ©s les premières heures de la  tentative de putsch Ă  la direction de l’Air oĂą il travaille. Il dĂ©clare y avoir rencontrĂ© les capitaines Ould Ahmed Abd, Ould Saadboud et Ould SidM’hamed qui lui ont dit que Nouakchott est en proie Ă  des attaques terroristes. C’est le lendemain qu’il comprit dit-il qu’il s’agit d’un putsch et il dĂ©cida avec ses Ă©lĂ©ments de se rendre.  Il dĂ©clare porter plainte contre l’état major national parce qu’il a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© et maltraitĂ© Ă  tort.

 

Adjudant Mohamed  Ould Mohamed Cheikh Ould Abidine

A son tour, l’Adjudant Mohamed Ould Mohamed Cheikh Ould Abidine a dĂ©clarĂ© ĂŞtre venu au BB en provenance de Arafatt.  Au BB, il trouva Mohamed Ould Cheikhna qui lui dit que la ville Ă©tait sous une menace terroriste  et  lui ordonna de prendre deux chars pour aller sĂ©curiser l’état Major de la Gendarmerie Nationale. Un Ă©change de propos   assez vif, l’a l’opposĂ© au prĂ©sident de la Cour criminelle au sujet de ses  dĂ©clarations sur la situation de l’ArmĂ©e et sur le fait que "les dirigeants de l’état Major ont remis Nouakchott sur un plateau d’argent aux putschistes". Il dit avoir arrĂŞtĂ© le Colonel Cheikh Ould Chrouf "car il aurait  tenu des propos dĂ©faitistes devant moi" prĂ©cise-t-il . InterrogĂ© sur la libĂ©ration des prisonniers de droit commun de la prison civile de Nouakchott, il a niĂ© en ĂŞtre responsable, dĂ©clarant : " ce jour lĂ , Savwane et Ikimeh ont pris la fuite) : (Varra Savwanou We Varra Ikrimeh).Ould Abidine est revenu par la suite sur ses problèmes personnels dĂ©clarant que depuis quatre annĂ©es il Ă©tait  position d’évacuation sanitaire pour l’étranger et que chaque annĂ©e son Ă©vacuation Ă©tait dĂ©laissĂ©e pour absence de provision budgĂ©taire alors que dĂ©clare t-il, l’argent est mis Ă   la disposition des femmes, des enfants et des boys qui se promènent avec en Europe,  alors que nous vivons dans la misère !. D’ailleurs il dĂ©clare avoir Ă©crit dans la Presse locale, un article relatif Ă  la question sous le titre : "A qui profite du rĂ©gime du Colonel ? "  Et d’ajouter : " J’ai Ă©tĂ© alors mis aux arrĂŞts et traitĂ©  de  fou" . D’ailleurs le prĂ©sident de la Cour ne put s’empĂŞcher de lui demander s’il n’est pas encore fou ? RĂ©ponse de Ould Abidine : " Non je suis plutĂ´t un "Hajjab" (NDLR guĂ©risseur)", ajoutant Ă  l’adresse du prĂ©sident de la Cour: " Si vous avez un fou, amenez le moi ". En outre, Ould Abidine a dĂ©clarĂ© avoir mentionnĂ© sous la contrainte, dans son interrogatoire, des personnalitĂ©s civiles supposĂ©es ĂŞtre en relation avec les putschistes alors que tel n’est pas  le cas. C’est ainsi dit-il que je tiens Ă  dire que ces civils sont sans aucun rapport avec nous.

 

Adjudants Sidina Ould Ahmed Beya et Mohamed Lemine Ould Ahmed Taleb 

A son tour l’Adjudant Sidina Ould Ahmed Beya qui travaille au BB oĂą il s’est rendu après la tentative de putsch dĂ©clare brièvement avoir  retrouvĂ© Ould Mini qui l’a fait monter sur un char qu’il a abandonnĂ© pour se rendre au Colonel Ould Chrouf qui l’a mis aux arrĂŞts. Puis ce fut le tour de l’adjudant Mohamed Lemine Ould Ahmed Taleb  qui a aussitĂ´t tirĂ© une feuille de sa poche devant la Cour oĂą il Ă©nonçait des articles  de la loi militaire ordonnant l’obĂ©issance aux supĂ©rieurs .Contrairement Ă  ces prĂ©dĂ©cesseurs Ould Ahmed Taleb dĂ©clare avoir Ă©tĂ© informĂ© dĂ©s le dĂ©but par le Capitaine Ould Mini qu’il s’agissait bien d’un coup d’état. Il reconnaĂ®t avoir pris un char Ă  bord duquel se trouvait Saleh Ould Hannena qui s’était dirigĂ© directement Ă  la prĂ©sidence de la RĂ©publique. A la prĂ©sidence, Saleh descend du char pour des raisons inexpliquĂ©es et  Ould Ahmed Taleb dĂ©clare y ĂŞtre entrĂ© grâce Ă  une connaissance  pour demander de rentrer en contact avec la sĂ©curitĂ© prĂ©sidentielle ou avec le prĂ©sident de la rĂ©publique. A cet instant dĂ©clare-t-il le tĂ©lĂ©phone de l’un des Ă©lĂ©ments de la sĂ©curitĂ© prĂ©sidentielle a sonnĂ©. A bout du fil, il y avait le Colonel Mohamed Ould Abdi l’ex-aide de camp du prĂ©sident de la RĂ©publique auquel il rendu compte de la mise Ă  exĂ©cution d’un putsch lui demandant comment peut-il se tirer d’affaire ? Il dĂ©clare avoir Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© par la sĂ©curitĂ© prĂ©sidentielle. Ould Ahmed Taleb s’est plaint par ailleurs de sa situation personnelle dĂ©clarant que son salaire a Ă©tĂ© interrompu et que sa famille a Ă©tĂ© chassĂ©e du logement qu’elle occupait.

 

Adjudant Sid’Ahmed  Ould Deddach

Quand Ă  l’Adjudant Sid’Ahmed Ould Deddach, il dĂ©clare s’être rendu au BB oĂą il a trouvĂ© les Capitaines Mohamed Ould Saleck et Moustapha Ould Sidi et qu’il Ă©tait restĂ© au BB jusqu’à son occupation par le Colonel Moctar Ould Mohamed Mahmoud. Puis ce fut le tour du Sergent chef Mohamed Lemine Ould Abdel Haye qui reconnaĂ®t ĂŞtre allĂ© au BB après avoir entendu des dĂ©tonations pour retrouver le Capitaine Ould Mini qui lui a dit que la ville Ă©tait en proie Ă  une attaque terroriste. il a alors  reçu l’ordre de prendre un char et de suivre un autre dirigĂ© par Saleh Ould Hannena . Il a reconnu que son char a tirĂ© un obus. InterrogĂ© sur la cible de ce tir, il dĂ©clara ne pas la connaĂ®tre mais a donnĂ© le nom de l’équipage qui a effectuĂ©  le tir. Cet equipage comprenait Boubacar Ould Ahmed, Ahmed Ould Sidi et Ahmed Ould Mbareck. Après le tir, Boubacar Ould Ahmed a dĂ©clarĂ© Ă   Saleh Ould Hannena que le char Ă©tait tombĂ© en panne et est parti. Puis Ould Abdel Haye dĂ©clare lui aussi avoir fui.

 

Sergents Moctar  Ould Bilal et Cheikh  Ould Sid’El Abd

MĂŞme son de cloche chez  le Sergent Moctar Ould Bilal qui est montĂ© au BB oĂą il travaille pour rencontrer Ould Saleck qui lui dĂ©clarĂ© la fable de l’attaque terroriste et lui a ordonnĂ© de prendre un char pour sĂ©curiser des points nĂ©vralgiques. Après s’être rendu compte de la nature de sa mission  il dĂ©clare avoir regagnĂ© le BB oĂą il est restĂ© jusqu’à son arrestation. Puis ce fut le tour du Sergent chef  Cheikh Ould Sid’El Abd qui lui aussi est venu au BB pour se faire  informer de cette histoire d’attaques terroristes avant de se faire embarquer sur un char commandĂ© par le Lieutenant Moussa Ould Salem pour se rendre Ă  l’état Major National . A l’état Major il retrouvera le Sous lieutenant Saadna Ould Hamadi auquel il a Ă©tĂ© placĂ© sous ses ordres. A l’état Major ils ont Ă©tĂ© ravitaillĂ©s en munitions par une Toyota blanche . Au crĂ©puscule ils ont Ă©tĂ© pris sous le feu d’une terrible contre-attaque  des forces loyalistes .Après rupture des munitions il s’est repliĂ©  et a pris la fuite aux environs du BB. A noter que pour la journĂ©e du 2 dĂ©cembre il est prĂ©vu l’audition des Sous Lieutenants Tijani  Ould Mohamed Moussa , Seddoum Ould Bahhah, Saadna Ould Hamadi et des sergents Mohamed Ould Sid’Ahmed Vall,  Sidi Boubacar Ould Mohamed et Sid’El Moctat Ould M’Bareck.

 


Au 9ème Jour du Procès de OuadNaga :
Toujours le Niet aux accusations !

Le jeudi 2 dĂ©cembre, au neuvième jour  du procès de OuadNaga,  au cours de l’audience  de la Cour Criminelle du Trarza  siĂ©geant depuis le 21 novembre pour juger les prĂ©venus accusĂ©s de participation Ă  la tentative de putsch du 8 juin 2003, les accusĂ©s convoquĂ©s  Ă  la barre ont continuĂ© comme leurs prĂ©dĂ©cesseurs,  Ă  plaider non coupables et Ă  se prĂ©senter comme  victimes d’une manipulation par laquelle on leur avait fait croire, la nuit du 8 juin 2003, que les centres de dĂ©cisions  Ă©taient victimes d’attaques terroristes et qu’il leur Ă©tait demandĂ© de dĂ©fendre la RĂ©publique.
Aucun prĂ©venu parmi la quarantaine d’accusĂ©s ayant dĂ©filĂ©s Ă  cette date, devant la Cour,  n’a acceptĂ© d’assumer. Tous se prĂ©sentent comme de bons soldats ayant accompli leur devoir. Il s’agit vraisemblablement d’une stratĂ©gie concoctĂ©e avec la DĂ©fense en attendant le rĂ©quisitoire du Parquet qui doit fournir les preuves aux  graves accusations formulĂ©es contre les prĂ©venus.
Somme toute,  l’audience du 3 dĂ©cembre 2004 n’aura pas dĂ©rogĂ© Ă  la règle. Les prĂ©venus ont plaidĂ© non coupables et certains d’entre eux ont dĂ©clarĂ© s’être dĂ©solidarisĂ©s de l’action dĂ©s son dĂ©clenchement quand ils ont compris la tournure des Ă©vĂ©nements. Le premier prĂ©venu Ă  comparaĂ®tre cette  journĂ©e du 3 dĂ©cembre, fut le Sous Lieutenant Tijany Ould Mohamed Moussa du Centre de Formation  de l’ArmĂ©e Nationale de Rosso.

Sous Lieutenant Tijany Ould Mohamed Moussa :
Cet officier en service au Centre de Formation  de l’ArmĂ©e de Rosso a plaidĂ© non coupable. Il dĂ©clare avoir Ă©tĂ© Ă  Nouakchott la veille de la tentative de putsch dans le cadre d’une mission qui consistait Ă  ramener Ă  Rosso un câble GPS qu’il a pris le jeudi 5  juin 2003 des magasins de l’Eta Major National et qu’il fut  contactĂ© par Saleh Ould Hannena qui lui dit avoir besoin de lui, le rappelant le samedi soir,  pour l’entraĂ®ner  au Bataillon BlindĂ© (BB) oĂą il trouva un groupe d’officiers dont le Commandant Mohamed Ould Cheikhna qui lui ordonna de rentrer au BB, ce qu’il refusa avant de s’exĂ©cuter sous la menace d’une  arme. Il dĂ©clare avoir quittĂ© le BB une heure après le dĂ©clenchement de la tentative de putsch, qu’il essaya d’entrer en contact avec son supĂ©rieur hiĂ©rarchique sans rĂ©ussir Ă  le joindre, qu’il est allĂ© Ă  la gare routière de Riyadh oĂą il est restĂ© toute la nuit, avant de prendre un taxi tĂ´t le matin du 8 juin,   pour revenir Ă  Rosso  aux environs de midi.  A Rosso,  il dĂ©clare ĂŞtre allĂ© directement rendre compte Ă  son chef pour rester par la suite  sur son lieu de travail jusqu’à son arrestation.. Ould Mohamed Moussa a indiquĂ© que des officiers supĂ©rieurs en charge de l’enquĂŞte lui ont dit : " Nous savons que tu es innocent mais ton problème, c’est que tu es parent Ă  Saleh Ould Hannena" avant de souligner qu’il a Ă©tĂ© torturĂ© et d’indexer Ă  ce sujet, le Commandant Ould M’Haimed. A signaler que le Sous lieutenant Tijany avait Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© le 20 juin 2003 Ă  Rosso et qu’il  est accusĂ© d’avoir pris part Ă  l’organisation de  la tentative de putsch du 8 juin. En effet,  le procès verbal de la commission d’enquĂŞte mentionne qu’il a pris part Ă  la rĂ©union prĂ©paratoire qui s’est tenue la soirĂ©e du 7 juin  2003, dans le domicile du Capitaine  Ould Mini au Bataillon BlindĂ©. Les enquĂŞteurs ont mentionnĂ© qu’au cours de la dite rĂ©union le sous lieutenant Tijany avait  "un sachet contenant une tenue militaire Ă  la main".

Sous Lieutenant Saadna Ould Hamadi :
Le Sous Lieutenant Saadna Ould Hamadi commandait une unitĂ© au Bataillon du Commandement et des Services (BCS). Il a niĂ©  toute implication dans la tentative de putsch dĂ©clarant qu’il Ă©tait chez lui quand il entendit des dĂ©flagrations et qu’il a aussitĂ´t rejoint son unitĂ© Ă  l’état Major National  oĂą il retrouva son chef le Lieutenant Colonel Cheikh Ould Chrouf en compagnie de plusieurs autres officiers. Il dĂ©clare ĂŞtre restĂ© sous les ordres de son chef, jusqu’au dĂ©clenchement de l’offensive menĂ©e par les mutins contre  l’état Major National suite Ă  la quelle tous les officiers dont le Lieutenant Colonel Cheikh Ould Chrouf,  les Colonels Limam Ould Toueilib et le Ndiaye Ndiawar  ont pris la fuite, selon les dires de Ould Hamadi et qu’il a cherchĂ© vainement son chef le Lieutenant Colonel Cheikh Ould Chrouf qu’il dĂ©clare avoir retrouvĂ© terrĂ© dans une minuscule pièce de rĂ©paration de pneus.Il dĂ©clare que malgrĂ©  cette  attitude,  il est restĂ© sous ses ordres et lui a demandĂ© la conduite Ă  tenir. Selon ses dĂ©clarations, ce dernier lui a donnĂ© l’ordre de rassembler les hommes en attendant que le Colonel El Hadi Ould Seddigh leur envoie des chars. Et d’ajouter : " Au moment oĂą je m’apprĂŞtais Ă  exĂ©cuter les ordres, je  constatais que Ould Chrouf Ă©tait en train d’escalader le mur sĂ©parant l’état Major National et  celui de la Gendarmerie et que ses habits Ă©taient restĂ©s suspendus aux barbelĂ©s".Il dĂ©clare Ă©galement  que le Colonel Moctar (l’un des jurĂ©sde la Cour Criminelle ) qui avait libĂ©rĂ© Ould Chrouf ,le samedi 8 juin au soir du BB oĂą il Ă©tait dĂ©tenu,   peut tĂ©moigner que la tenue militaire de Ould Chrouf Ă©tait dĂ©chirĂ©e .Le PrĂ©sident de la Cour criminelle lui rĂ©torqua : " Ould Chrouf a fui Ă  cause de toi !". RĂ©ponse de Saadna : " Regardez moi, est ce que je suis en mesure de faire fuir Ould Chrouf ?" Par la suite, le Sous lieutenant Saadna Ould Hamadi Ă  dĂ©clarĂ© avoir Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© de façon humiliante le dimanche  matin, qu’il a Ă©tĂ© torturĂ© par Ould Chrouf au cours de l’enquĂŞte prĂ©liminaire, qu’il n’a jamais rencontrĂ© Saleh Ould Hannena depuis sa radiation l’annĂ©e 2000 et qu’il n’avait pas arrĂŞtĂ© Ould Chrouf le 8 juin 2003.
Des dĂ©clarations qui s’inscrivent donc en porte- Ă - faux contre les conclusions de l’enquĂŞte prĂ©liminaire menĂ©e par la commission d’enquĂŞte sur le putsch du 8 juin. Le Sous lieutenant Saadna Ould Hamadi est accusĂ© par cette commission  d’avoir Ă©tĂ© en contact avec Saleh Ould Hannena avant le dĂ©clenchement du putsch, qu’il avait pris le contrĂ´le de l’état Major National durant plus de vingt quatre heures et qu’il avait sĂ©questrĂ© plusieurs officiers.

Sergent Chef Mohamed  Ould Sid’Ahmed Vall :
Ce sous -officier en service Ă  la Direction de l’Air (DirAir) n’a pas Ă©tĂ© prolixe: " j’ai Ă©tĂ©  convoquĂ© par le Capitaine Mahfoudh Ould Sid M’hamed qui m’a confiĂ© la garde du magasin de munitions oĂą je suis restĂ© jusqu’à  mon arrestation"  et de poursuivre : " je n’ai pas tirĂ© une seule balle".

Sergent Chef Sidi  Boubacar Ould Sidi :
Ce très vieil sous-officier Ă©tait en service Ă  la Dir Air. La nuit du 8 juin, il dĂ©clare avoir Ă©tĂ© appelĂ©  par le Capitaine Ould Ahmed Abd Ă  la Direction de l’Air oĂą il lui a retirĂ© son portable avant de l’informer qu’il y avait des voitures piĂ©gĂ©es recherchĂ©es. Il dĂ©clare que le Capitaine Mahfoudh Ould SidM’hamed lui a donnĂ© une arme lui ordonnant de rester dans la base aĂ©rienne. Il y est restĂ© jusqu’à  son arrestation. Par la suite, ce  vieil homme qui a Ă©mu la salle a dĂ©clarĂ© devant la Cour que deux de ses enfants sont morts durant sa dĂ©tention :  Faute de soins. Le prĂ©sident de la Cour lui a rĂ©pondu : "Tu es responsable de leur mort, tu t’es engagĂ© dans des opĂ©rations illĂ©gales qui ont entraĂ®nĂ© ton emprisonnement, tu as donc privĂ© tes enfants de ton assistance!".

Sergent Chef Sid’El Moctar Ould M’bareck:
Son rĂ©cit est simple. Evidement, il nie toute implication. Il dĂ©clare que son chef,  le Capitaine Mohamed Ould Saleck lui a ordonnĂ© de prendre un char et de partir avec une formation de trois chars commandĂ©e par le Lieutenant Moussa Oud Salem pour libĂ©rer la PrĂ©sidence, l’état Major et la Radio occupĂ©s par des groupes terroristes et de riposter en cas d’attaque. Ce qu’il fit dit-il en tirant en l’air. Il est revenu, toujours selon ses dires, avec son char au BB, le dimanche  matin pour repartir chez lui. Le lundi matin il est revenu au BB se faire arrĂŞter.
Naturellement les conclusions de la commission d’enquĂŞte qui sont la base de l’accusation retenue par le Parquet, sont toutes autres. Au terme des ses conclusions, le sergent chef Sid’El Moctar Ould M’Bareck Ă©tait artificier Ă  bord d’un char appartenant Ă  la formation dirigĂ©e par le Lieutenant Moussa Ould Salem .C’est Ă  ce titre qu’il aurait effectuĂ© un tir de couverture pour couvrir la progression des chars vers l’état Major National. Son char est supposĂ© par la commission ĂŞtre l’auteur de la destruction du mur de clĂ´ture du Bataillon de Commandement et des Services(BCS)  et de plusieurs autres tirs effectuĂ©s  sur le restaurant du BCS.  La commission d’enquĂŞte souligne en outre que le sergent Chef Sid’El Moctar  ne s’est pas "Ă©mu" de la mort du Chef d’Etat Major National et qu’il n’a pas rendu compte Ă  son chef de  cet Ă©vènement.

Sous Lieutenant  Seddoum Ould Bahah:
Comme ses predecesseurs, le Sous lieutenant Seddoum Ould Bahah a plaidĂ© non coupable. Il dĂ©clare qu’il Ă©tait l’officier de permanence au BB, la nuit du 8 juin, que le Capitaine Ould Mini avait insistĂ© Ă  deux reprises qu’il vienne dĂ®ner avec lui et qu’arrivĂ© au domicile de ce dernier, il trouva chez lui,  un groupe d’officiers dont le Capitaine Mohamed Ould Saleck qui lui ont dit, qu’ils sont sur le point de mettre Ă  exĂ©cution un putsch dirigĂ© par les meilleurs officiers de l’ArmĂ©e. Il dĂ©clare avoir pris la nouvelle pour une plaisanterie ! D’ailleurs, le Capitaine Ould Mini l’avait confirmĂ© dans son audition devant la commission d’enquĂŞte sur le dossier RP 140 relatif aux tentatives de putsch depuis le 8 AoĂ»t 2004. Ould Mini avait bien dĂ©clarĂ© au cours de son interrogatoire Ă  l’école de police : " Quand j’ai informĂ© l’officier de permanence Ould Bahah du dĂ©clenchement du putsch, il l’avait pris pour une farce : (MOUZHA)". Ould Bahah a en outre dĂ©clarĂ© qu’après la reunion-diner, le groupe d’officiers est sorti du domicile de Ould Mini pour se diriger vers les  hangars des armements .Ould Mini lui a alors confisquĂ© son tĂ©lĂ©phone portable et l’a obligĂ© sous la menace d’une arme Ă  les accompagner. Il dit avoir donnĂ© ordre Ă  un sous- officier d’aller prĂ©venir Ould Moilih, mais ce sous- officier est revenu pour lui dire que les putschistes l’ont prĂ©cĂ©dĂ© et que Ould Moilih a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©. Il ordonna de nouveau Ă  ce sous- officier d’aller prĂ©venir l’adjoint au Commandant du BB Sid’Ahmed Ould Abdellahi. D’ailleurs, il affirme avoir pris le portable du sergent Sidi Ould Salem avec lequel il a contactĂ© l’adjoint au Commandant du BB pour le tenir informĂ© de la situation qui prĂ©valait au niveau du BB.  Pourt


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