La Fédération de Rugby de Mauritanie a organisé des rencontres amicales le samedi 24 mai dernier au stade Olympique de Nouakchott. Etaient invitées, les équipes sénégalaises des Baobabs et des Jambars XV de Dakar, champion du Sénégal 2008. M. Diallo Amadou (notre photo), du club Nouakchott Rugby et l’un des meneurs de jeu de notre équipe de rugby, les Fennecs d’Amoukrouz. Il a été le maître d’œuvre de cette organisation.
Avec le manager Christophe Reilhac, Diallo Amadou et compagnie ont tenu, depuis trois ans maintenant à œuvrer pour la promotion du rugby mauritanien dans la sous région. En organisant cette fête du rugby, la fédération a invité ses voisins du Sénégal pour marquer l’évènement qui s’est déroulé sous les auspices de M. Ngaïdé El Houssein, chef service sport au Ministère de la Jeunesse et des Sports, de Bekaye Ould Teyah, président de la Fédération de Rugby de Mauritanie, de Mohamed Ould Laghlal son secrétaire général et du directeur du stade M. Ahmedou Ould Bock. Trois matchs étaient au menu de la manifestation. En levée de rideaux, il y a eu une rencontre opposant deux jeunes équipes de 10 ans de l’Asc Lycée Français Théodore Monod. Une rencontre qui s’est soldée par un score de 15 points à 10 en faveur des bleus. Ce score à vrai dire était obtenu à l’arraché, juste dans les dernières secondes de jeu. Les jeunes ont montré leur talent de jeunes joueurs et la rencontre était palpitante. Le second match a opposé l’équipe réserve des Fennecs d’Amoukrouz et les Baobabs de Dakar. Un score de 15 à 10 également a été obtenu en faveur des Baobab mais les Mauritaniens, il faut le souligner, n’ont pas démérité. L’on a constaté la détermination de l’équipe de réserve en dépit de sa défaite. Les Sénégalais, eux, étaient encore frais car ils venaient de terminer le championnat de rugby alors que Nouakchott Rugby n’a qu’à peine 30 joueurs d’effectifs. Ce qui prouve qu’on ne peut encore organiser un championnat digne de ce nom et se frotter avec les autres visiblement très en jambe. Le troisième et dernier match a mis aux prises notre équipe A et l’équipe des Jambars XV de Dakar. Amadou Diallo et coéquipiers ont dès les premières minutes, montré leur détermination à en découdre avec leurs homologues sénégalais pour sauver l’honneur. Mais les Sénégalais étaient mieux outillés, bien en forme et mentalement forts. Ils se sont imposés devant nos Fennecs d’Amoukrouz sur le score de 24 à 0 alors qu’à la mi-temps le score était de 12 à 0. Mais, pour les Mauritaniens, bien que déterminés, ce n’est pas le résultat en fin de match qui compte mais plutôt l’appui et le soutien du Sénégal pour développer le rugby en Mauritanie. Cela corrobore avec les affirmations de M. Diallo Amadou, coordonnateur de Nouakchott rugby : «Aujourd’hui c’est la fête de rugby parce que tous les championnats sont finis dans la sous région. Nous avons fait venir l’équipe des baobabs et des Jambars champions du Sénégal pour faire la fête de la grande famille du rugby. Vous savez le rugby connaît des difficultés en Mauritanie. C’est maintenant qu’on a commencé à pratiquer ce genre de sport dans les écoles et il faut que les autorités sportives soutiennent le rugby surtout que nous n’avons pas tout le matériel nécessaire qu’il nous faut, pour pouvoir bien avancer. Il y a également le manque de structures. Nous lançons un appel aux autorités compétentes pour qu’ils soutiennent ce sport d’humilité et de fraternité. C’est un sport où quand on est sur le terrain il n’y a pas de couleurs encore moins de grands. On est tous les mêmes ».
En dépit du manque d’intérêts des autorités pour ce sport, Diallo Amadou la ferme volonté de valoriser, développer et promouvoir le rugby dans le pays. Pour l’heure, lui et ses amis disent ne ménager aucun effort pour sortir le rugby de ses cendres. Pour ce faire, il est envisagé des matchs amicaux au niveau de la sous région. «Il faut une visibilité pour que le rugby soit vécu comme une fête qui permette de rassembler des gens qui ont envie de s’amuser et de mouiller leurs maillots…. On veut donner l’idée d’un rugby moderne dans le pays, faire vivre les valeurs de solidarité et de cohésion », estime Christophe Reilhac, manager de Nouakchott Rugby. Ibou Badiane
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