Quand la démocratique torpille le dialogue/El Wely Sidi Haiba   
15/09/2015

’’Le prophète voit les anges, mais l’incrédule les fait voir au public’’ Honoré de Balzac’’
 Si tant la démocratie est de rivaliser d’idées en théorie sur les bonnes thèses de gouvernance à observer pour la conduite bienveillante des affaires de la République, les dirigeants politiques de toutes mouvances et de tous bords dans la majorité et ...



... au sein des oppositions confondues, n’en sont-ils pas en Mauritanie et de bien loin les chantres en puissance ?
En puissance certes, parce que théoriciens talentueux au verbe facile, sans commune mesure avec quiconque se prête à la rivalité, champions sans égaux de la rhétorique et poseurs d’équations subtiles, déroutantes  mais hypothétiques. Quant à l’action concrète sur le terrain, les traces occasionnelles et motivées par les mouvements et échéances de votes,  sont à peine visibles.
L’anarchie démocratique qui sévit, sans débordements en conséquence, donne bien à réfléchir à plus d’un observateur ému à la fois et déconcerté, dans une contradiction inconfortable hélas, par un réel constat de l’existence effective et dynamique de celle-ci à travers :
•        la pléthore de partis qui cohabitent, toutes obédiences confondues sans, pourtant chose louable, frictions obscènes ni relents de refus ou de négation affichés, annoncés ou débordants,
•        l’activisme tous azimuts d’une société civile bondée à l’explosion, sans en arriver à là, d’orientations diverses, de préoccupations multiples, de combats éparses et de visées complémentaires et divergentes sans plafonds ni limites.
Les observateurs, d’ailleurs comme de l’intérieur, débordés par ce cocktail vaseux, sont sidérés à force de se trouver tout en face de résultats maigres en terme de libertés efficientes, d’efficacité politique constructive, en conclusion sur ce terrain, à travers des résultats probants portant sur la notoriété populaire ainsi que la bonne appréhension des grandes questions et leurs enjeux que sont l’unité nationale, les droits humains, la cohabitation sereine, la sécurité, la bonne gouvernance, l’équitable répartition des biens nationaux et le développement harmonieux.
Mais que peut expliquer une telle contradiction sinon que les fondements même de cette démocratie, venue à la faveur de la dislocation du bloc communiste et de la cessation de la guerre froide, ne répondent pas aux normes rigoureuses de celle-ci; Fondements d’autant plus incommodants et alarmants qu’ils continuent de peser nuisiblement encore sur un tissu social toujours maintenu dans ses frustrations et inégalités pernicieuses par une structuration sociale têtue et persistante.
C’est à l’image de cette structuration fossile issue de la ’’Seïba’’ et de la structuration en ’’castes’’ de toute la société, incompatible avec l’ère du temps, et en tirant toute la quintessence requise, que  l’anarchie politique vécue y puise toute son énergie négative et fonde ses contradictions déconcertantes.
Mais c’est bien là aussi que le dialogue scandé par tous se trouve forcément enlisé et perdu dans cette cacophonie persistance qui, semble t-il, rythme le mouvement d’ensemble de tous les acteurs de la nébuleuse de partis à la poursuite  de leurs aspirations incongrues, et de l’ensemble des composants hétéroclites de la société civile qui ne déroge pas à cette même règle de l’incrédule.


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