Une journée d’échanges sur la couverture des affaires de défense et de sécurité   
02/05/2012

En partenariat avec le Ministère de la Communication et la Direction de la Communication et des Relations Publiques de l’Etat Major National (EMN), le Regroupement de la Presse Mauritanienne (RPM), a organisé le 25 avril à l’hôtel El Khater un atelier...



...sur «la couverture des affaires de défense et de sécurité» marqué par la présence de trois ministres du Gouvernement, en l’occurrence, les ministres de la Communication, et ceux de la Défense et de l’Intérieur. L’atelier a vu la participation d’officiers supérieurs des différents corps (Armée, Gendarmerie, Police, Garde et Douanes) ainsi que des journalistes des principaux medias privés.

 

Le président du RPM M. Sy Mamoudou a remercié dans son allocution de bienvenue le Ministère de la Communication pour sa contribution, et salué la disponibilité des officiers des forces armées et de sécurité, et principalement ceux, la direction de la Communication de l’EMN qui ont accepté encore une fois, de venir échanger et débattre avec les médias. M. Sy, a souhaité que l’atelier permette de faire ressortir des recommandations dans le sens d’une meilleure compréhension des missions des forces armées et celles des journalistes.

 

Ouvrant les travaux le ministre de la Communication Me Hamdi Ould Mahjoub a indiqué que l’atelier est le deuxième du genre à aborder une problématique cruciale parcequ’en relation avec des points sensibles comme la défense de l’intégrité du pays, sa souveraineté territoriale, le terrorisme et le crime organisé. «Il est d’autant plus important, avec l’évolution de la situation dans le sous-région et la nature de ses défis en termes de sécurité et de stabilité» a dit le ministre ajoutant que la presse peut constituer «un support et un trait d’union» pour les forces armées dans la transmission des éléments relatifs à leur noble mission tout en préservant les spécificités de l’activité militaire et en se refusant de publier les informations susceptibles de profiter Ã  l’ennemi, nuire ou influencer «d’une manière ou d’une autre», le moral des éléments des forces armées.

 

Sept présentations ont suivi la cérémonie d’ouverture. La première celle que j’avais présentée et qui était relative aux «attentes des journalistes vis-à-vis des sources en matière de Défense et de sécurité». J’y ai souligné que dans un contexte national et sous-régional  en ébullition, où les événements se juxtaposent, s’imbriquent et se superposent, les journalistes qui traitent l’information sécuritaire verront leur mission rendue plus facile si les supports médiatiques des services de Défense et de Sécurité, étaient rendus accessibles sur le Web.
L’accessibilité, la rapidité, et la précision des sources en période événementielle aident les journalistes que nous sommes. Pour nous, l’accessibilité passe par la détermination des sources autorisées et leurs contacts, la rapidité par la réactivité à l’événement et la précision enfin, est fondamentale car les informations fournies doivent être exactes et si possible, vérifiables.
Loin des clichés et préjugés, l’Armée et les medias peuvent en Démocratie avoir des rapports sains, transparents et complémentaires, bâtis au service d’un double objectif : la dignité et la liberté du citoyen surtout  que la défense du territoire, la sécurité des citoyens, leur droit à l’information et à l’expression, concourent à cet objectif-double.

 

La seconde présentation relative à « la consolidation du sens sécuritaire Â» a été présentée par le Lt-Colonel Abou Sow de la Direction de la Communication et des Relations Publiques de l’EMN. Pédagogique et précise, la présentation a défini des concepts importants pour les journalistes, à savoir la définition même de la sécurité (des individus, des biens, et dans la pratique du culte) ainsi que le rôle de l’Etat et du citoyen dans le maintien de la sécurité avec l’apport de l’armée nationale et celui du citoyen et enfin la problématique des medias et de la question sécuritaire avec accent particulier sur le rôle de l’armée dans la communication sécuritaire. Soulignant que les medias sont les acteurs principaux dans la transmission de l’information sécuritaire le Lt-Colonel Sow a souhaité qu’ils fassent preuve de retenue notamment pour ce qui est des plans et opérations en planification, les chiffres décrivant l’emplacement, la puissance et l’effectif, les règles d’engagement, la provenance ou l’origine (aviation), les méthodes et résultats des activités du renseignement militaire, les détails concernant les mouvements d’unité, les ceux concernant les opérations de sauvetage ou relatifs aux faiblesses d’une opération ou des opérations qui ont été annulées ou repoussées à plus tard.

 

Une troisième présentation sur Â«l’accompagnement par la Gendarmerie des exigences de Défense et de Sécurité» a été présentée par le Lt-Colonel Ahmed Amou Ould Jiddeine qui a donné un bon Ã©clairage sur la modernisation des moyens de la Gendarmerie Nationale son déploiement sur l’étendue du territoire national, sa vigilance, sa proximité ainsi que le Numéro Vert rendu accessible aux citoyens.

 

«Le rôle de la presse face aux défis sécuritaires» a été le thème de la quatrième présentation faite par leCommandant Ahmed Salem Ould Lekbeid de l’Etat Major de la Garde Nationale qui après avoir expliqué les missions de ce corps et son implication à tous les niveaux du système national de défense et de sécurité, n’a pas manqué de soulever et de manière poétique la dialectique de l’information entre les journalistes et les militaires. Les premiers cherchent à l’avoir et les seconds à ne pas la donner.

La communication relative à «la gestion du flux migratoire» présentée par le Commissaire Divisionnaire Mohamed Abdellahi Ould Taleb Abeidi dit «Ould Adda», Directeur de la Surveillance du Territoire (DST) à la Direction Générale de la Sureté Nationale (DGSN). Plutôt appréciée par l’assistance cette cinquième communication a donné un aperçu sur le flux migratoire, sa typologie, ses statistiques ainsi que sur le programme de renforcement des capacités avec les nouveaux postes frontaliers mis en place par les autorités. L’on apprendra que la Mauritanie a cessé d’être un pays de transit et d’attente pour devenir un pays d’accueil depuis que les européens ont verrouillé leurs frontières via l’Espagne.
Les immigrants dont le nombre est en constante évolution seraient présentement au nombre de 50.000 en attente de départ pour l’Europe. Jeunes et sans qualifications, ils s’installent dans les villes Mauritaniennes et exercent une pression démographique sur les infrastructures sanitaires et éducatives.

 

Les Douanes n’étaient pas en reste lors de cette journée d’échanges avec la communication placée sous le thème du «Rôle des Douanes dans la lutte et la prévention des grands trafics» présentée par l’Inspecteur Mohamed Abderrahmane Ould Sidné qui a dressé un bilan de l’activité douanière en matière de lutte contre le trafic de la drogue, des armes et le blanchiment, ainsi que sur plusieurs autres aspects de grande importance.

 

Le thème de «la Défense de l’intégrité du Territoire» a fait l’objet d’une excellente présentation faite par le Capitaine Sidi Mohamed Ould Heddeid de la direction de la communication et des relations publiques de l’EMN. Ould Heddeid , un chouchou des journalistes, a axé sa contribution sur le renforcement des capacités opérationnelles de l’Armée nationale, sa puissance de feu, sa mobilité, sa surveillance terrestre, aérienne et maritime des frontières du pays, ainsi que sa stratégie défensive matérialisée par ses groupes spéciaux d’intervention (GSI). Un développement qui tranche avec la situation d’avant 2005-2008, quand les organisations terroristes prenaient la Mauritanie pour le maillon faible de la sous-région et grâce auquel le champ de bataille a été porté en dehors du territoire national, faisant que la peur a finalement changé de camp. Parallèlement à cela, l’Armée nationale a développé sa stratégie de communication à travers ses revues périodiques, son contact permanent avec les medias et les visites guidées organisées au profit des journalistes de la presse nationale et étrangère.

Après les présentations, les journalistes ont posé leurs questions, fait part de leurs critiques et appréhensions avant d’obtenir des réponses jugées satisfaisantes. «Nous n’imposons aucun diktat aux journalistes, nous faisons seulement appel à leur éthique et leur esprit patriotique pour les questions sensibles relatives à des opérations militaires quand elles sont en cours» a répondu le Colonel Tiyeb Ould Sneiba patron de la communication et des relations publiques de l’EMN, Ã  l’un des journalistes. 

L’atelier qui fut une occasion d’échanges entre les sécuritaires et les journalistes, s’est terminé dans la bonne humeur et la convivialité, avec la recommandation formelle et consensuelle de poursuivre ce genre de rencontres et de mettre sur pied une commission Armée/RPM pour étudier la conception d’un manuel et d’un code éthique, pour la couverture médiatique des affaires de défense et de sécurité.

IOM


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