Tout le Nord-Mali est presque tombé aux mains des rebelles Touareg. Il ne reste plus que Tombouctou dont la chute est imminente. L’armée malienne a bien perdu le contrôle du nord du pays. Après avoir pris vendredi le contrôle de Kidal, le Mouvement National...
...de Libération de l’Azawad (MNLA) a revendiqué dans la soirée du 30 mars la prise de la ville d’Ansongo, située à 95 km de Gao. L’armée malienne a annoncé dans la soirée, avoir évacué Ansongo et Bourem (nord) pour se regrouper et "renforcer" ses positions à Gao", (à 350 kilomètres au sud-ouest) où se trouve son état-major régional. Mais il semble que les militaires maliens commandés par le Colonel Major El Hadj Gamou et qui devraient défendre Gao ont finalement rallié la rébellion.
Plusieurs groupes de rebelles touareg ont pénétré samedi 31 mars à Gao (nord-est) et tentaient en fin de matinée de prendre le contrôle de deux camps militaires de la ville, rapporte le correspondant de l’AFP à Bamako citant des sources concordantes. "Les rebelles sont en ville. Ils tentent actuellement de prendre les deux camps de la ville, mais sans succès pour le moment. Les militaires (gouvernementaux) sont dans les deux camps (militaires), ils se battent", a déclaré à l’AFP un témoin, interrogé au téléphone depuis Bamako. "Parmi les rebelles, il y a certains qui crient Allah Akbar (Dieu est grand). Ils ont de longues barbes. Ils ont cassé deux buvettes de la ville", a précisé ce témoin. "J’entends des coups de feu, vers le Camp 2. Les rebelles tirent, les militaires aussi", a affirmé de son côté Oumar Oud Machoud, membre du Haut Conseil islamique local. "Des gens criaient Ansar Dine! Ils avaient un drapeau noir, de longues barbes, ils ont défoncé la porte de ma buvette", a affirmé le tenancier d’un bar, qui a pris l’initiative de contacter l’AFP. "Il y avait parmi les rebelles deux islamistes mauritaniens. Ils parlaient Hassania (arabe parlé notamment utilisé en Mauritanie)", a raconté un autre commerçant. "Ils m’ont dit qu’ils sont là pour Dieu. Qu’ils aident le Cheikh Iyad Ag Ghaly (chef du groupe islamiste Ansar Dine) à accomplir la volonté de Dieu", a précisé cet autre témoin. Des tirs d’armes lourdes ont éclaté au cours de la matinée à Gao, où des rebelles touareg ont pu pénétrer malgré l’intervention d’hélicoptères de l’armée. A environ 1.000 km au nord-est de la capitale Bamako, Gao est la principale ville du nord du pays et abrite l’état-major de l’armée pour toute la région septentrionale
La Cédéao, l’organisation politique ouest-africaine (15 pays membres) a "mis en alerte une force armée de 2.000 hommes" après la prise vendredi par les rebelles touareg de la ville malienne de Kidal, a affirmé samedi son président en exercice, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara. "Nous avons mis en alerte les forces d’attente au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest" (Cédéao), a déclaré M. Ouattara à la télévision publique ivoirienne, disant vouloir "préserver à tout prix l’intégrité territoriale du Mali". "Nous avons 2.000 hommes dans ces forces. Nous avons des équipements. Nous avons demandé à la communauté internationale de nous appuyer, d’appuyer le Mali" a poursuivi le président ivoirien, soulignant toutefois vouloir "éviter la guerre". "Notre souhait est d’éviter la guerre. Si la légitimité est rétablie et que ces mouvements armés s’aperçoivent qu’il y a une mobilisation régionale et internationale, ils quitteront Kidal tout de suite", a-t-il déclaré.
Une délégation de la junte est arrivée dans la nuit de vendredi à samedi à Ouagadougou pour rencontrer le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne. La délégation de trois militaires est conduite par le colonel Moussa Coulibaly comprenant également le capitaine Adama Diarra et le lieutenant Amadou Konaré, porte-parole de la junte. Pour la première fois, des membres du Conseil national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE, junte) vont rencontrer M. Compaoré. La Cédéao a menacé jeudi la junte au pouvoir au Mali depuis le 22 mars d’"un embargo diplomatique et financier" faute d’un retour à l’ordre constitutionnel "dans un délai maximum de 72 heures", soit lundi "au plus tard".
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