En raison du déficit pluviométrique 2006-2007, la situation pastorale dans les deux wilayas du nord (Dakhlet Nouadhibou et le Tiris Zemour) a atteint un niveau critique. Ces deux régions se trouvent dans une situation d’urgence car il y est observé une détérioration du statut alimentaire des habitants et de leur cheptel, une situation inquiétante qui interpelle les autorités.
Les pluies qui tombaient généralement en décembre et janvier, n’étaient pas au rendrez-vous et les nomades redoutent que la situation ne se détériore davantage. L’eau est rare dans cette région du fait des faibles précipitations enregistrées ces dernières années. Les pâturages sont également rares et le bétail est en train de mourir par manque de pâturages. Pour un bon nombre de nomades, cela signifie la perte de leurs ressources alimentaires et de leur principale source de revenus : leurs bétails. «Les gens et le bétail sont dans une situation tragique. L’Etat doit intervenir pour éviter un désastre humanitaire », prévient un nomade de Tasiast au milieu de ses chameaux. Cette situation a entraîné des déplacements massifs des nomades dans les communes du Couloir: (Boulenouar, Inal, Choum, Tmeimichatt…), à la recherche de nourriture, et du blé pour sauver leur cheptel. Les informations en provenance de ces communes rurales décrivent une situation où, en raison du manque des pâturages et du blé, le bétail qui a survécu est trop maigre pour être vendu, la production de lait a chuté alors que le prix du blé s’est en revanche envolé à plus de 140.000 UM la tonne alors qu’elle se négociait à 80 000 UM. Le blé est un aliment de base du cheptel en cas de manque de pâturage. Là où la population essentiellement pastorale obtenait une tonne de blé pour le prix d’un chameau, il lui en faut deux chameaux actuellement pour une seule tonne. «C’est la période difficile où généralement la population dispose de faibles réserves alimentaires. Les autorités doivent nous éviter une crise semblable à celle des années 70 en s’attaquant à ce problème dès maintenant» lance Hamdi Ould Sid’Ahmed, un éleveur. Pour contrecarrer efficacement une catastrophe qui s’annonce, des observateurs estiment qu’il faudra que le Commissaire à la Protection Sociale et à la Sécurité Alimentaire (CPSSA), fasse beaucoup plus dès maintenant en disponibilisant sur les marchés en quantité suffisante du blé à des prix compétitifs, et en dissuadant les commerçants qui spéculent sur cette denrée. BARRIKALLAH CP/Nouadhibou
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