Dans le nord de la Mauritanie : Une situation pastorale inquiĂ©tante   
27/02/2008

En raison du dĂ©ficit pluviomĂ©trique 2006-2007,  la situation pastorale  dans les deux wilayas du nord (Dakhlet Nouadhibou et le Tiris Zemour) a atteint un niveau critique. Ces deux  rĂ©gions se trouvent dans une situation d’urgence car il y est observĂ© une dĂ©tĂ©rioration du statut alimentaire des habitants et de leur cheptel, une situation inquiĂ©tante qui interpelle les autoritĂ©s.



Les pluies qui tombaient gĂ©nĂ©ralement   en  dĂ©cembre et janvier, n’étaient pas au rendrez-vous et les nomades redoutent  que la situation ne se dĂ©tĂ©riore davantage.  L’eau est rare dans cette  rĂ©gion du fait des faibles prĂ©cipitations enregistrĂ©es ces dernières annĂ©es. Les pâturages  sont Ă©galement  rares  et le bĂ©tail est en train de mourir par  manque de pâturages. Pour un bon nombre de nomades, cela signifie la perte de leurs ressources alimentaires et de leur principale source de revenus : leurs bĂ©tails. «Les gens et le bĂ©tail sont dans une situation tragique. L’Etat doit intervenir  pour Ă©viter un dĂ©sastre humanitaire », prĂ©vient un nomade de Tasiast  au milieu de ses chameaux.
Cette situation a entraĂ®nĂ© des dĂ©placements massifs des nomades dans les communes du Couloir: (Boulenouar, Inal, Choum, Tmeimichatt…), Ă  la recherche de nourriture, et du blĂ© pour sauver leur cheptel. Les  informations en provenance de ces communes rurales  dĂ©crivent une situation oĂą, en raison du manque des pâturages et du blĂ©, le bĂ©tail qui a survĂ©cu est trop maigre pour ĂŞtre vendu, la production de lait a chutĂ© alors que  le prix du blĂ© s’est en revanche envolĂ©  Ă  plus de 140.000 UM la tonne  alors qu’elle se nĂ©gociait Ă  80 000 UM. Le blĂ© est un aliment de base du cheptel en cas de manque de pâturage. LĂ  oĂą la population essentiellement pastorale obtenait une tonne de blĂ©  pour le prix d’un chameau, il lui en faut deux chameaux  actuellement pour une seule tonne.
«C’est la pĂ©riode  difficile oĂą gĂ©nĂ©ralement la population dispose de faibles rĂ©serves alimentaires. Les autoritĂ©s doivent nous Ă©viter une crise semblable Ă  celle des annĂ©es  70 en s’attaquant Ă  ce  problème dès maintenant» lance  Hamdi Ould Sid’Ahmed,  un Ă©leveur.
Pour contrecarrer  efficacement une  catastrophe  qui s’annonce, des observateurs estiment qu’il faudra que le  Commissaire Ă  la Protection Sociale et Ă  la SĂ©curitĂ© Alimentaire (CPSSA),   fasse  beaucoup plus dès maintenant  en disponibilisant   sur  les marchĂ©s  en quantitĂ© suffisante du  blĂ© Ă  des prix compĂ©titifs, et en dissuadant  les commerçants qui spĂ©culent sur cette denrĂ©e.
 
BARRIKALLAH
CP/Nouadhibou


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