M. Ismail Ould Bodda ministre mauritanien de l’urbanisme, de l’habitat, a indiqué lors d’un entretien accordé le 2 juillet à la Télévision de Mauritanie (TVM) que le gouvernement œuvre à faire accéder les fonctionnaires ...
...mauritaniens à la propriété foncière. Et pour preuve, le ministre a parlé d’un projet de décret portant concession d’une réserve foncière de 632 lots, à Nouakchott, au profit des professeurs de l’enseignement supérieur ! M. Ould Bodde aura ainsi proposé du bidon! Car ce sera la deuxième fois, en moins d’une 6 ans, que les professeurs du supérieur auront eu accès à la propriété foncière. N’avaient-ils pas bénéficié d’un lotissement dans la «Zone Université» à Tevragh Zeina en 2003?. Par la suite les professeurs du Sup (mais jamais ceux du secondaire ou les enseignants du primaire) ont bénéficié d’autres lotissements et d’autres avantages, dit-on. En ciblant de nouveau ces fonctionnaires, l’Etat fait du "double emploi" et de la ségrégation et ce, pour plusieurs raisons. Sur un plan général, les fonctionnaires sont une faune de 40 000 âmes seulement, parmi 3000.000 d’habitants et en constituent une catégorie de privilégiés. Ils sont salariés, ils ont une assurance-maladie, ils sont les auteurs et les bénéficiaires des vagues successives de gabegie et ils ont une pension à la retraite. La majorité des fonctionnaires est riche et possède des logements et des propriétés ou des complexes immobiliers. Ce sont seulement quelques fonctionnaires «qui n’ont pas compris» qui se retrouvent dans la déchéance à la retraire. Et la retraite n’est pas une fin de carrière pour le fonctionnaire mauritanien. Elle est le début d’une nouvelle. Ceci est valable aussi bien pour les fonctionnaires mauritaniens issus du militaire que du civil. Privilégier donc les fonctionnaires qui sont déjà privilégiés, dénote d’une méconnaissance de la réalité sinon d’un cynisme ou de la recherche de thèmes demogogiques et politiquement instrumentalisables. Au lieu de cibler les fonctionnaires pourquoi ne pas le faire pour les diplomés chomeurs, les jeunes couples qui entament la vie conjugale, les émigrés qui suent loin des siens, les femmes chefs de foyers, les locataires, les sans domiciles fixes (SDF), les SMIC-ards, les détenus qui ont purgé leurs peines, les terroristes repentis ou les travailleurs du privé ou de l’informel? Pourquoi commence-t-on avec des Profs du supérieur, du reste, pantoufflards et cumulards? est-ce parce que le ministre de l’Habitat est lui-même Prof du supérieur? Ou est ce parcequ’il est membre du bureau executif de l’UPR et qu’ il compte ainsi attirer les Profs à la veille du congrés de ce parti, prevu le 9 juillet?IOM
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