Teodorin Obiang, fils du président de Guinée équatoriale, a accepté vendredi de renoncer à 30 millions de dollars d’avoirs aux Etats-Unis, dans le cadre d’un accord passé avec le gouvernement américain qui le poursuivait pour corruption.
Aux termes d’une accord entériné vendredi par un tribunal californien, Teodorin Obiang, qui est aussi deuxième vice-président de Guinée Equatoriale, a accepté de vendre sa somptueuse villa de Malibu en Californie, une Ferrari et six statues grandeur nature de Michael Jackson, selon un communiqué du ministère de la Justice. Le fruit de la vente ira, pour 20 millions, à une organisation caritative active en Guinée équatoriale, et, pour 10,3 millions, en amende aux Etats-Unis qui les redistribueront au peuple équato-guinéen en fonction de la législation, ajoute le communiqué. Le gouvernement américain l’accusait d’avoir acheté tous ces biens avec de l’argent issu de la corruption dans son pays. En échange, le quadragénaire pourra conserver son avion d’affaires Gulfstream, un yacht de luxe et la majorité de sa collection d’objets ayant appartenu à Michael Jackson, dont des gants blancs incrustés de cristaux. Mais ces biens pourraient être saisis s’ils étaient transportés aux Etats-Unis, a prévenu le ministère américain. Selon des documents de justice, le vice-président percevait un salaire de 100.000 dollars par an mais usait de son influence pour "amasser plus de 300 millions de dollars d’avoirs par la corruption et le blanchiment d’argent, en violation de la loi de Guinée équatoriale et des Etats-Unis". "Cet accord force Nguema Obiang, à renoncer à des avoirs d’une valeur estimée à 30 millions de dollars et l’empêche de dissimuler aux Etats-Unis tout autre argent volé", a déclaré la ministre adjointe Leslie Caldwell. Teodoro Nguema Obiang Mangué, surnommé Teodorin, est également visé par une enquête en France pour blanchiment de détournement de fonds publics, d’abus de biens sociaux et d’abus de confiance, dans le cadre de l’enquête dite des biens mal acquis. Deux juges d’instruction français enquêtent depuis décembre 2010 sur les conditions dans lesquelles trois chefs d’Etat africains - Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang et le défunt président gabonais Omar Bongo - ont acquis un important patrimoine immobilier et mobilier en France.
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