Le Maroc rejette totalement la décision de l’Union africaine (UA) de désigner un "envoyé spécial" pour le dossier du Sahara, indique mardi 1er juillet le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, précisant que le Royaume "ne se sent aucunement concerné par cette décision unilatérale".
"Le Royaume du Maroc, partie fondamentale et incontournable à ce différend régional, ne se sent aucunement concerné par cette décision unilatérale qu’il rejette totalement", précise le ministère des Affaires étrangères et de la coopération dans un communiqué, réaffirmant que "le processus de recherche d’une solution politique définitive au différend régional au sujet du Sahara marocain est du ressort exclusif de l’ONU". "L’UA n’a aucune base juridique ni fondement politique ou légitimité morale pour intervenir de quelque manière que ce soit dans ce dossier", souligne le ministère. En raison de "son parti pris radical et injustifié", l’attitude de l’UA dans ce dossier demeure "pleinement anachronique". L’UA est, en effet, la seule organisation régionale et internationale au monde à avoir intégré une "entité fantoche en son sein, en violation totale de la légalité internationale et en déphasage avec la position des deux tiers de ses propres membres", ajoute la même source. Le communiqué poursuit que "les positions de cette organisation sont en contradiction avec le processus onusien en cours. De ce fait, elle ne peut prétendre à aucun rôle dans ce dossier, alors qu’elle s’aligne aveuglement sur les positions des autres parties et ignore complètement les résolutions pertinentes du conseil de sécurité". "Au moment où le Continent africain est confronté à de nombreux défis liés à la paix et au développement, certaines parties connues pour leur anti-marocanisme primaire, prennent en otage l’agenda de l’organisation panafricaine", fait remarquer le ministère. Le Maroc, conclut le communiqué, appelle l’ONU et les membres du Conseil de Sécurité à ignorer cette décision et à soutenir la facilitation menée sous l’égide des Nations Unies.(MAP) Le Maroc s’est retiré de l’UA (alors OUA, ndlr) en 1984 pour protester contre la reconnaissance par cette instance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), et ne l’a pas réintégrée depuis. L’UA vient de se doter d’un "envoyé spécial" pour le sahara occidental en la personne de l’ancien président mozambicain Joaquim Chissano, "un fervent défenseur de la thèse séparatiste", selon le site d’informations marocain Au Fait. Rabat contrôle la majeure partie du sahara occidental, vaste territoire de moins d’un million d’habitants, depuis les années 1970 et le départ du colonisateur espagnol. Il lui propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté qui est rejeté par le Front Polisario. Soutenus par Alger, ces indépendantistes continuent de réclamer un référendum d’autodétermination. L’ONU compte une mission sur place (Minurso), essentiellement chargée de surveiller le cessez-le-feu depuis 1991. Quant aux efforts de médiation de l’envoyé personnel de Ban Ki-moon, Christopher Ross, auquel le Maroc avait un temps retiré sa confiance en 2012, ils semblent dans l’impasse.(agences)
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