Mali: les rebelles touareg et arabes reprennent les discussions avec Bamako   
05/10/2013

Les rébellions touareg et arabe ont annoncé samedi soir qu’elles reprenaient les négociations de paix avec le gouvernement malien, portant notamment sur les territoires du Nord où vivent essentiellement ces communautés, neuf jours après les avoir suspendues unilatéralement.



L’annonce, effectuée par Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, le chargé des relations extérieures du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), au sortir d’une audience à Ouagadougou avec le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la crise malienne, relance le processus de paix, alors que des violences avaient repris dans le nord du Mali.
   "DĂ©sireux de crĂ©er un climat de confiance rĂ©ciproque pour la poursuite du processus de paix, rĂ©affirmant notre attachement Ă  l’esprit de l’accord prĂ©liminaire Ă  l’élection prĂ©sidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali, (nous) dĂ©clarons la levĂ©e de la suspension de notre participation au sein des organes de l’accord", a lu M. Assaleh devant la presse.
   Les rebelles ont indiquĂ© avoir pris "acte des engagements rĂ©cemment pris par les nouvelles autoritĂ©s maliennes et la main tendue d’(...) Ibrahim Boubacar KeĂŻta en vue d’une pleine et entière mise en oeuvre des mesures de confiance prĂ©vues par l’accord".
   Après dix-huit mois de crise politico-militaire, les mouvements rebelles touareg ont signĂ© le 18 juin Ă  Ouagadougou un accord avec Bamako visant Ă  permettre l’organisation de la prĂ©sidentielle du 28 juillet Ă  Kidal, ville situĂ©e au nord-est du Mali sous contrĂ´le des groupes armĂ©s touareg, après l’intervention française qui a chassĂ© du nord du Mali les groupes djihadistes alliĂ©s Ă  Aqmi.
   Après plusieurs mois de collaboration, qui avaient notamment permis l’élection d’Ibrahim Boubacar KeĂŻta Ă  la tĂŞte du Mali en aoĂ»t, les rebelles avaient suspendu les nĂ©gociations avec Bamako le 26 septembre parce que les autoritĂ©s maliennes ne respectaient pas leurs engagements, a expliquĂ© samedi Ă  l’AFP Mahamadou Djeri MaĂŻga, le vice-prĂ©sident du MNLA.
   "Depuis l’investiture du nouveau prĂ©sident, on a l’impression que pour le nouveau pouvoir la paix est retrouvĂ©e, que le terrain a Ă©tĂ© conquis et que donc il n’y a plus de problème. Mais la vĂ©ritĂ© est autre", a dĂ©clarĂ© M. MaĂŻga.
   "L’accord (de Ouagadougou) n’est que prĂ©liminaire. C’est maintenant que les discussions sĂ©rieuses vont dĂ©marrer et c’est Ă  travers ces discussions que nous saurons quel type de statut nous aurons pour l’Azawad", a-t-il poursuivi, dans un entretien avec l’AFP.
   La question de l’autonomie des territoires du nord du Mali (nommĂ©s +Azawad+ par les touareg) est la principale pomme de discorde entre les deux parties. Voulue par les insurgĂ©s, elle se heurte Ă  un refus inflexible de Bamako, pour qui l’intĂ©gritĂ© territoriale du pays ne saurait ĂŞtre remise en cause.
   La rupture des nĂ©gociations avait provoquĂ© une Ă©ruption de violence instantanĂ©e au Mali.
    Dès le 27 septembre, deux militaires maliens Ă©taient blessĂ©s dans un attentat Ă  la grenade Ă  Kidal (nord-est), oĂą des Ă©changes de tirs, parfois nourris, ont eu lieu entre soldats maliens et rebelles touaregs le 29 et le 30 septembre.
Mercredi, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a répété qu’il gardait la main "tendue" vers les touareg, alors que vingt-trois prisonniers arrêtés "sur le théâtre des opérations" militaires dans le nord ont été libérés dans le cadre de l’accord de Ouagadougou.
   "Le problème de l’Azawad ne saurait ĂŞtre un problème de terrorisme et de dĂ©veloppement, a observĂ© Mahamadou Djeri MaĂŻga. C’est un problème politique qu’il faut gĂ©rer. Les uns et les autres doivent le comprendre."(Afp)


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