L’armée tunisienne a lancé vendredi 2 aout une offensive aérienne et terrestre contre les groupes armés islamistes retranchés dans le Djebel Chambi, un massif montagneux prés de la frontière algérienne, après de violents combats la nuit dernière dans cette région.
Cette opération militaire intervient en pleine crise politique à Tunis, à la suite de l’assassinat fin juillet de l’opposant laïque Mohamed Brahmi. L’opposition réclame la démission du gouvernement conduit par les islamistes modérés d’Ennahda et la dissolution de l’Assemblée nationale constituante (ANC). Lundi dernier, huit soldats tunisiens ont été tués, et certains ensuite égorgés, par des "terroristes" dans le djebel Chambi, qui culmine à plus de 1.500 mètres dans l’ouest du pays. Des affrontements ont lieu dans ce secteur depuis décembre dernier. Des témoins ont fait état vendredi de bombardements aériens contre des grottes qui serviraient de refuge aux islamistes. "Une importante opération militaire avec la participation d’unités terrestres et aériennes a débuté vendredi à l’aube", a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense, Taoufik Rahmouni. Il a précisé qu’entre 15 et 20 membres d’un "groupe terroriste" étaient cernés par les soldats. "L’armée a maintenant établi un cordon de sécurité autour de la région et elle mène des fouilles dans les localités voisines. On ne dénombre pour l’instant aucune perte ou arrestation", a ajouté le porte-parole. A Kasserine, au pied des monts Chambi, les forces de sécurité ont mené une opération dans une mosquée et arrêté 12 salafistes, a cependant rapporté un témoin. Selon une source au sein des services de sécurité algériens, des Tunisiens, des Algériens et des Libyens figurent parmi les militants islamistes du djebel Chambi. "Ils sont lourdement armés, probablement avec du matériel venant de Libye. Nous faisons de notre mieux pour aider la Tunisie mais nous ne pouvons intervenir sur son territoire", a-t-on ajouté de même source. Le ministère de l’Intérieur a annoncé vendredi l’arrestation d’un militant salafiste qui confectionnait un engin explosif dans la ville de Menzel Bourguiba, à 60 km au nord de Tunis. Selon les médias locaux, l’homme a eu une main arrachée par l’explosion de la bombe qu’il était en train de préparer et a été hospitalisé. Un autre salafiste a trouvé la mort déchiqueté par l’explosif artisanal qu’il était en train de fabriquer é son domicile, a ajouté le ministère de l’Intérieur. Son épouse a été blessée dans l’explosion qui a eu lieu à La Manouba, à la périphérie de la capitale.
|