Le régime du président tchadien, Idriss Déby, affirme avoir déjoué une tentative de déstabilisation menée par un "groupuscule, qui conspirait depuis plus de quatre mois" et "cherchait à mener une action contre les institutions".
Une fusillade qui a fait "plusieurs morts et une quinzaine de blessés" aurait éclaté entre les conspirateurs et les forces de l’ordre venues les arrêter, mercredi, dans le quartier d’Atrone, dans la banlieue de N’Djamena, selon une source anonyme citée par l’AFP. Aucun bilan officiel n’était disponible dans l’immédiat. Certaines sources policières parlent de "six" morts, d’autres de "huit dont trois membres des forces de sécurité".
"JE CONNAIS CEUX QUI PILOTENT CES MERCENAIRES"
Un communiqué officiel affirme que les soldats tchadiens "ont fini par les neutraliser et les mettre totalement hors d’état de nuire", soulignant que "les principaux auteurs arrêtés ont été confiés au procureur de la République pour les besoins de l’enquête". Le chef de file de l’opposition tchadienne, le député Saleh Kebzabo, a fait état de nombreuses arrestations à N’Djamena, dont celle d’un député d’opposition.
Interrogé par RFI au cours du week-end, le président Déby avait déclaré que "beaucoup de mercenaires se promenaient à Benghazi" en Libye, en affirmant qu’il y avait dans cette région un camp où étaient "en train de se regrouper des Tchadiens". "Je connais ceux qui pilotent ces mercenaires", avait insisté M. Déby.
LA FRANCE APPELLE AU CALME
Depuis qu’il a renversé l’ancien président Hissène Habré il y a vingt-deux ans, M. Déby dirige le pays d’une main de fer, mais a dû faire face, notamment en 2008 et 2009, à de nombreuses rébellions aujourd’hui inactives ou presque. S’il avait signé en 2007 un accord devant mener à la démocratisation du régime, l’opposition a dénoncé les élections présidentielle et législatives de 2011, en les qualifiant de "mascarade".
La France, qui considère le Tchad comme "un partenaire important en Afrique", a appelé "les autorités tchadiennes et l’opposition à poursuivre un dialogue politique serein et constructif". "Ce pays participe activement à la lutte contre le terrorisme au Mali et joue un rôle stabilisateur dans la région", rappelle le Quai d’Orsay. Les quelque 2 000 soldats tchadiens au Mali ont commencé à se retirer progressivement. Le Monde.fr avec AFP et Reuters Source : lemonde.fr
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