DĂ©marches pour la consolidation du pouvoir en Tunisie   
15/11/2012

Les autorités tunisiennes sont à pied d’œuvre pour la consolidation des fondements du pouvoir et des principes de la démocratie pour mettre fin à la transition à travers notamment la finalisation de la nouvelle constitution et l’organisation d’élections législatives et présidentielle.



Face aux pressions et critiques de l’opposition qui exige un calendrier pour la gestion de la transition, la troïka a proposé une feuille de route pour la prochaine étape articulée autour de l’organisation des élections le 23 juin prochain après le projet relatif à l’instance supérieure indépendante pour les élections soumis à l’examen au niveau de l’assemblée constituante.
Plusieurs partis politiques ont souhaité un accord rapide autour de la formation de cette instance loin de la logique des tiraillements.
Il s’agit selon, eux de permettre à cette structure d’entamer la mise en place d’une stratégie pour l’organisation du scrutin dans un climat qui favoriserait, à terme, le parachèvement de l’ébauche de la nouvelle constitution, étape nécessaire avant le passage à l’élection des nouvelles autorités.
A cet effet, les membres de l’assemblée constituante ont planché sur l’examen de l’ébauche de la nouvelle constitution dans un contexte de vive polémique où l’opposition accuse la coalition gouvernementale de "retarder" l’élaboration du nouveau texte fondamental pour faire perdurer la transition.
Le dossier de la justice transitionnelle qui a fait l’objet d’un large débat au niveau des structures de base dans les différentes régions du pays a été pris en charge par le gouvernement provisoire qui à son tour l’a soumis aux délibérations générales de l’assemblée constituante.
Le dossier porte sur les concepts liés aux enquêtes sur les crimes perpétrés par le régime déchu, la préservation de la mémoire, la réhabilitation des victimes, la mise en place de mécanismes de poursuites judiciaires et l’élaboration de lois pour la lutte contre la corruption loin des scénarios de dépassements et de violations des droits.
Dans ce même contexte, des voix s’élèvent pour exiger des remaniements au niveau du gouvernement pour garantir la neutralité des ministères de souveraineté et confier des portefeuilles de souveraineté à des personnalités politiques indépendantes
Le parti du Congrès Pour la République (CPR) a même conditionné son maintien dans la troïka par l’adoption d’un remaniement ministériel.
Pour les observateurs, l’attachement de l’opposition à cette exigence à laquelle a adhéré un partenaire de la troïka au pouvoir contraindra le gouvernement à s’y plier pour mettre fin aux pressions et critiques qu’il essuie.
Mais le gouvernement conduit par le mouvement Ennahda doit faire face aux accusations de l’opposition qui lui reproche de fermer l’oeil devant la violence salafiste et exige une position ferme face aux agressions commises par des salafistes contre les forces de sécurité, les intellectuels et les artistes.
Ces tensions politiques sont exacerbées par les troubles enregistrées sur le front social par les grèves, sit-in et manifestations appelant à la concrétisation des programmes de développement et autres revendications socioprofessionnelles.
Le patronat a tiré a sonnette d’alarme face à la gravité de la situation socio-économique avec la dégradation du climat d’investissement et les difficultés rencontrées par les entreprises économiques nationales et étrangères.
Les troubles sociaux qui ont accompagné la révolution qui a renversé l’ancien régime ont entraîné la fermeture de prés de 200 sociétés occasionnant la perte de quelque 150.000 emploi et un taux d’inflation de 5,4%. Le chômage a atteint 18 % avec 800.000 sans emploi.
Beaucoup reste à faire pour le gouvernement tunisien pour mener à bien la transition notamment la mise en place de l’instance indépendante de la magistrature et celle relative à l’information pour garantir l’indépendance de ces deux secteurs au regard de leur rôle sensible dans cette phase que traverse le pays. (APS)


Toute reprise totale où partielle de cet article doit inclure la source : www.journaltahalil.com
Réagir à cet article
Pseudo
E-mail
Commentaire
Entrer le code
La rédaction de Tahalil vous demande d'éviter tout abus de langage en vue de maintenir le sérieux et de garantir la crédibilité de vos interventions dans cette rubrique. Les commentaires des visiteurs ne reflčtent pas nécessairement le point de vue de Tahalil et de ses journalistes.
Les commentaires insultants ou diffamatoires seront censurés.

TAHALIL 2006-2022 Tous droits reservés