Le Pen et Bourgi s'affrontent au tribunal Ă  coup de diffamation   
08/11/2012

Le président d’honneur du Front national Jean-Marie Le Pen et Robert Bourgi, ancien conseiller Afrique de Nicolas Sarkozy, se sont affrontés jeudi dans la même affaire de diffamation devant le tribunal correctionnel de Paris, l’un et l’autre passant du statut de prévenu à celui de partie civile.



M. Bourgi avait affirmé sur BFM-TV en septembre 2011 que Jean-Marie Le Pen avait été reçu par le feu président du Gabon Omar Bongo et qu’il avait financé une partie de sa compagne électorale présidentielle en 1988. M. Bourgi avait également déclaré peu avant que Dominique de Villepin et Jacques Chirac avait reçu des mallettes sans en apporter aucune preuve.
Jean-Marie Le Pen lui avait répondu que ses propos étaient "ridicules": "Je crois d’ailleurs que la source doit être la même que celle qui dit que M. Bourgi fait des passes au Bois de Boulogne, mais je ne l’ai jamais cru. Compte tenu de la tête qu’il a, je pense qu’il ne ferait pas de clients", avait-il ensuite ironisé.
L’avocat de Jean-Marie le Pen, Me Wallerand de Saint-Just, a estimé que "M. Bourgi n’avait aucune base à ces accusations" alors que Me Eric Dupond-Moretti, le conseil de Robert Bourgi, a considéré que l’ancien président gabonais n’aurait eu "aucune raison de lui dire cela si ce n’était pas vrai".
"Le président Bongo m’a dit: ’Le Pen, il a été content de partir avec l’argent d’un nègre’", avait affirmé M. Bourgi sur BFM-TV.
Le ministère public a considéré que M. Bourgi n’avait pas agi en toute bonne foi, ses accusations ne pouvant pas être prouvées.
Changeant leur place, Jean-Marie Le Pen se retrouvait ensuite prévenu pour sa phrase sur le bois de Boulogne. Me Dupond-Moretti a préféré ironiser sur le cas de l’ancien président du FN qui est "tellement drôle". "Vous êtes tellement irrésistible que je me reproche même de vous avoir assigné", a-t-il lancé à un Jean-Marie Le Pen semblant passionné par les débats.
Me Louis Aliot, l’avocat du président d’honneur du FN, a plaidé "le contexte" et "la bonne foi" de son client pour des propos "extravagants", "tout comme ceux de Bourgi sur Le Pen". "L’ironie ne peut pas être diffamatoire", a-t-il poursuivi.
La représentante du parquet s’est dit "assez réservée sur la diffamation". "C’est plus de l’injure publique que de la diffamation", a-t-elle précisé.
Jean-Marie Le Pen poursuivait également sur le même sujet la journaliste Caroline Fourest pour avoir repris la phrase de Robert Bourgi sur France Inter et un ancien du FN, Lorrain de Saint-Affrique, pour avoir confirmé les accusations de M. Bourgi dans Marianne2.
Me Richard Malka, l’avocat de la journaliste, a rappelé qu’elle était la seule poursuivie alors que beaucoup de journalistes avaient repris les déclarations de Robert Bourgi et qu’elle ne parlait que d’hypothèse. "Elle a dit: ’si Robert Bourgi a raison’", a-t-il plaidé.
Le tribunal a mis les décisions en délibéré au 13 décembre.


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