Wade propose une élection présidentielle anticipée   
14/07/2011

Le président sénégalais Abdoulaye Wade a proposé jeudi 14 juillet à l’opposition d’organiser une élection présidentielle anticipée, la date normalement prévue du premier tour étant fixée au 26 février 2012. Si "l’opposition est pressée et certaine" de l’emporter...



..."je peux envisager une élection présidentielle anticipée, si cela est nécessaire pour la cohésion sociale et la concorde nationale", a déclaré M. Wade lors d’un discours prononcé à Dakar devant les membres de son gouvernement et des élus. Il a indiqué que la constitution prévoit l’organisation d’une présidentielle anticipée dans un délai "de 60 jours maximum et de 40 jours minimum". "Si l’opposition le veut, dans 40 jours nous pouvons faire une élection", a-t-il dit, tout en affirmant qu’il restait "attaché au respect du calendrier". "Si à l’issue d’élections anticipées, le peuple confie le pouvoir à un autre que moi, je le féliciterai: mais dans les deux cas (anticipée ou calendrier prévu) je crains que le vainqueur ne soit un autre que moi", a-t-il ajouté sous les applaudissements d’une audience qui lui était acquise. "J’entrerai dans l’arène et je gagnerai", a-t-il ajouté en dénonçant l’opposition qui "a fait le tour des chefs religieux" et est allée dire en Europe que sa candidature "serait source d’instabilité". Il s’est néanmoins déclaré "prêt à entamer un dialogue qui n’exclut aucun sujet" et même "à associer l’opposition à l’exercice du pouvoir". Il s’agit "d’une volonté d’ouverture et non d’une obligation", a affirmé M. Wade en soulignant que son objectif était d’aboutir à "des élections apaisées". Il a par ailleurs exclu de céder le pouvoir à son fils Karim, comme l’en ont accusé ses opposants. "Etant moi même arrivé au pouvoir par les urnes je ne saurai envisager d’autre moyen" pour y parvenir, "y compris le leg à mon fils. Je l’exclue totalement", a-t-il dit, ajoutant: " c’est de la médisance". Son discours est intervenu trois semaines après des émeutes qui avaient fait une centaine de blessés le 23 juin. Elles s’étaient produites alors que l’Assemblée nationale examinait un projet de loi controversé du chef de l’Etat à faire élire au scrutin de 2012 un président et un vice-président avec un minimum de 25% des voix au premier tour. Sous la pression de la rue et des critiques à l’étranger, le texte a finalement été retiré. "Il est probable que n’ayons pas suffisamment expliqué" ce projet de loi, a reconnu le président Wade qui a affirmé qu’il avait en le présentant une "intention sincère de renforcer les bases institutionnelles de notre démocratie". "Nous n’avions pas pensé que les manifestations", qui sont "l’expression normale de la diversité d’opinion", puissent "déboucher sur la violence" et "c’est pourquoi j’avais demandé au ministre de l’Intérieur de ne pas interdire les manifestations". Ce fut "une erreur d’appréciation", a-t-il reconnu. D’autres émeutes avaient suivi quatre jours plus tard, des habitants de Dakar et de la banlieue, excédés par les innombrables coupures de courant, ayant incendié plusieurs bâtiments publics, dont ceux de la Société nationale d’électricité (Sénélec). Au sujet de ces dernières émeutes, parlant de "brasiers, incendies, saccages et pillages", le chef de l’Etat a affirmé que "tout laisse croire qu’il s’agit d’une opération planifiée par des groupes de vandales". "Si on peut comprendre l’exaspération" suscitées par les coupures de courant "rien ne peut justifier un tel vandalisme", a-t-il ajouté. "Je continuerai à tenir le gouvernail de notre pays contre vents et marées", a dit le président Wade, ajoutant: "je mets en garde ceux qui voudraient continuer à troubler l’ordre public, nous ferons face aux velléités de déstabilisation de notre pays".

 


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