France/procès du cannibale: la prison souffrait de surpopulation   
23/06/2010

La prison où était incarcéré """"le cannibale de Rouen"""" (ouest de la France) accusé d’avoir tué en 2007 un homme partageant sa cellule avant de dévorer son poumon souffrait d’une """"surpopulation chronique"""", selon un rapport cité mardi 22 juin ...



...au deuxième jour du procès. """"Cet établissement évoluait dans un contexte de surpopulation chronique qui sans atteindre le chiffre de 140% de détenus relevé en 2004 atteignait les 119,31% au premier janvier 2007"""", selon ce rapport administratif réalisé juste après les faits et cités devant la Cour d’assises, à Rouen. Dans cette prison, prévue pour les courtes peines et les détenus en attente de jugement - trois détenus pouvaient se retrouver dans des cellules de 11 m2. C’était le cas de celle occupée par Nicolas Cocaign, 36 ans, et de sa victime Thierry Baudry, 31 ans, qui hébergeait un troisième détenu qui n’avait pas osé intervenir et s’est suicidé plus tard. Le 2 janvier 2007, """"obéissant à un pulsion d’agressivité"""", celui que la presse surnomme """"le cannibale de Rouen"""" et qui attendait d’être jugé pour une tentative de viol a frappé à coups de poingss, de pieds et avec une lame de ciseaux son codétenu, avant de l’achever en l’étouffant avec des sacs poubelles. Il a ensuite découpé le thorax de sa victime dans l’intention de prendre son coeur. Mais c’est un morceau de poumon qu’il a prélevé et mangé pour une part crue avant de faire cuire le reste avec des oignons sur un réchaud de fortune. """"Je voulais prendre son âme"""", a-t-il expliqué au juge. Me Etienne Noël, l’avocat de la famille Baudry, estime que l’administration pénitencière n’a pas tenu compte dans ce regroupement de la """"dangerosité"""" de l’accusé et de la """"vulnérabilité"""" de la victime signalée lors de son incarcération. Yves Bidet qui était directeur de la prison au moment des faits a admis que ce placement constituait une """"erreur"""" même si les trois hommes avaient demandé à être regroupés. Sandrine Flao, chef de la division où le crime a été commis, a reconnu que l’administration répondait plutôt favorablement à ces demandes de regroupement, compte-tenu de la surpopulation. Les enquêteurs ont par ailleurs pointé l’absence de circulation de l’information qui n’a pas permis aux services de la prison de connaître la """"dangerosité"""" de l’accusé. Cette dangerosité avait conduit Nicolas Cocaign à faire l’objet d’une mesure d’hospitalisation d’office, à la demande de ses parents adoptifs, à sa sortie en 2005 d’une autre prison où il venait de purger une peine de cinq ans de prison pour des faits de violence. Elle avait été signalée à nouveau quelques mois plus tard par un psychiatre qui examinait Nicolas Cocaign dans le cadre d’une affaire d’agressions sexuelles. """"Il se construit un monde délirant, s’estimant avoir des droits sur les autres et débordant des limites des interdits"""", disait ce psychiatre, insistant sur la caractère """"dangereux"""" du sujet qui pourrait """"aller jusqu’au crime"""". Cette mesure d’hospitalisation d’office n’avait pas été signalée à la maison d’arrêt tandis que les conclusions du psychiatre avaient bien été déposées au greffe de l’établissement mais n’avaient pas été exploitées. Les enquêteurs ont souligné que ce manquement était """"potentiellement dommageable"""" tout en indiquant qu’il n’existait pas d’obligation dans la réglementation. Ce procès doit se poursuivre mercredi avec l’interrogatoire de l’accusé sur les faits et le témoignage des experts psychiatres dont une majorité juge Nicolas Cocaign accessible à une sanction pénale en estimant que son discernement était """"altéré"""" mais pas """"aboli"""" au moment du crime. Le réquisitoire de l’avocat général, la plaidoirie de la défense et le verdict sont attendus pour jeudi.


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