Une prière et des larmes ont conclu vendredi 14 novembre les travaux de la longue commission d’enquête sur le massacre de Marikana, dont les images de policiers tirant sur la foule hantent l’Afrique du Sud démocratique depuis le 16 août 2012. Le rapport de la commission...
...n’est pas attendu avant mars, mais plus de deux ans après la fusillade, la pire bavure policière depuis la fin du régime raciste d’apartheid il y a vingt ans, l’émotion n’est pas retombée. C’est en larmes que les familles de victimes ont participé à une prière vendredi, appelées à "déposer leur fardeau et essayer de pardonner". "Nous espérons que la vérité finira par sortir", a prié Noshile Ngweyi, l’une des veuves. Trente-quatre mineurs en grève illégale à la mine de platine de Marikana, furieux contre leurs délégués syndicaux et leurs salaires, avaient été abattus par la police anti-émeute, et plus de 70 autres blessés. Le drame avait exacerbé la grève dans tout le secteur clé des mines et a durablement terni l’image de la jeune démocratie sud-africaine. A ce jour, aucun responsable de la police n’a été sanctionné ou jugé mais la commission d’enquête pourrait recommander des mises en examen, ce qui a suscité par avance un tir de barrage de l’avocat de la police, Ishmael Semenya. De bout en bout, la police a plaidé la légitime défense, notant que les grévistes étaient armés de machettes. Dans les jours précédant le massacre, la grève sauvage avait fait dix morts, dont deux policiers déchiquetés à la machette. "On ne peut pas tolérer en Afrique du Sud que le mécontentement public s’exprime par des gens armés et prêts à en découdre", a exposé M. Semenya.
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