Depuis quelque mois, l’opposition politique radicale s’enflamme au rythme de l’actualité insurrectionnelle dans les pays arabes et cherche à transposer, dans notre paysage, des idées de révolution incongrue et des hypothèses d’émeutes impossibles.
On peut jalouser, bien entendu, les privilèges des autres, mais on ne peut vraiment pas voler leur histoire et reproduire, chez soi, leurs malheurs et leurs mauvais sorts. Cette lubie d’opposants mauritaniens commence à charrier, dans son lit, des extrémistes, sautant en rapaces sur l’opportunité et vomissant tous azimuts des vélléités haineuses et des discours au vitriol. Cette folie de l’imitation, faut-il le dire, tombe comme une feuille morte, et ne s’accorde pas avec la grande unisson qui marque sur les frontières, contre l’AQMI, l’engagement bravissime de nos forces armées. Je me demande bien si l’amour du pouvoir peut bien justifier, dans la tête de certains, des manœuvres de déstabilisation interne, à un moment où la Nation se mobilise pour écraser sur le front externe des ennemis coriaces, blottis au guet d’une faiblesse ou d’une baisse de vigilance. Il ne faut pas oublier que la démocratie et ses principes attenants sont pratiqués, en toute évidence, au sein d’un Etat souverain et libre. A cet égard, je me permets de poser, au nom de tous mes compatriotes, rien que pour « faire notre démocratie », le besoin d’un Etat dépourvu de haine, de racisme et de débordements. Oublions ce qui se passe dans certains pays arabes ! Le printemps arabe est un déclic attendu, survenu en toute logique dans des dictatures rongées par les ans et sapées, bien scientifiquement, par la rouille de la démesure et la bestialité de la gouvernance. Ce printemps, tout en sang et tout en larmes, n’est pas une saison climatique qui s’étendrait logiquement, ou naturellement, à toutes les terres et à tous les cieux ! Admettons, pour ne pas être fous et pour gagner du temps, qu’il s’agit d’un phénomène lointain et d’une équation intransposable dans notre contexte! La Mauritanie, terre de concorde, ne s’abaissera jamais pour importer les malheurs et glaner, dans des coins perdus, les chaos et les misères ! Je ne peux que sourire quand j’apprends que l’opposition, avec une fermeté qu’elle doit dénoncer au fond et dont elle rougirait en privé, prend l’habitude de jouer du théâtre dans l’enceinte de la Mosquée Antique…..la Mosquée Ibn Abass ! Tel un enfant qui vient de regarder un film dangereux, elle croit pouvoir imiter l’histoire des autres et cherche à répéter, avec toute l’inconscience puérile, les actes gauche d’une subversion impossible. Mohamed Ould Abd AL AZIZ est un Président de la République légitime, dont le mandat électoral court toujours. Il s’affiche comme le parrain des plus grands chantiers de l’histoire national et conduit, avec une honnêteté qui dérange, la réforme inédite des procédures et des habitudes administratives ! Il s’attaque aux mentalités et tient tête, avec beaucoup de témérité, aux contre-courants de la magouille et de la facilité !
En Mauritanie, par singularité climatique, le printemps n’existe pas…n’a jamais existé ! Mais si, étourdis par la mode des chaos, des hommes rêvent cependant de pouvoir, il y a lieu de rappeler que des obstacles, infranchissables, empêchent de copier la révolution tunisienne et interdisent de reproduire, heureusement, le soulèvement égyptien. Certes, la chaîne Al Jazeera, premier ingrédient de la colère, diffuse sur Arabsat….et entre, chaque jour, dans les foyers mauritaniens ! La Mosquée Ibn ABASS, lieu de culte toutefois, servirait, elle, de place symbole…..comme la place Tahrir au Caire…et l’avenue Bourguiba à Tunis ! Avec toutes les réserves que m’inspirerait la comparaison, au plan religieux et stratégique, je me permets d’explorer davantage la passion naïve qui gagne, comme un virus, des hommes et des femmes, allumés par quelques médias étrangers et lancés, tels des automates, aux trousses d’un rêve qui ne leur appartient pas.
L’opposition mauritanienne, pour faire sa révolution, ne dispose que d’une chaîne de télévision qui ne lui appartient pas et d’une place contiguë à une mosquée qui, elle aussi, ne lui appartient pas ! Une révolution se lève contre des antivaleurs et contre un système accablé par son passif : j’ai l’impression que Mohamed Ould Abd AL AZIZ n’a aucune goutte de sang sur les mains…et que son règne, démocratique , débride les opinions et fonctionne, sans aucun complexe, à prisons vides ! Cet homme est au pouvoir depuis seulement trois ans…..alors que Maouiya y est resté 21 ans, Ablaye Wade 10 ans, Kadhafi 42 ans, Moubarak 38 ans, Ben Ali 34 ans……… !
Le Régime en place, avec Ould Abd AL AZIZ à sa tête, ne traîne alors aucun passif humain….ou politique ! Il engage, à la barbe de ses détracteurs, des chantiers immenses et remet les pays, pour la première fois, sur les rails de la croissance.
Dans un environnement mondial bouillonnant et des crises qui terrassent, à tour de rôle, des vieilles nations, la Mauritanie garde le cap, toute fière à côté d’un Mali qui éclate, d’une Algérie qui saigne, d’une Tunisie qui se recherche et d’une Libye trébuchante !
Ce régime, celui de Mohamed Ould Abd AL AZIZ, n’a pas encore suffisamment duré pour susciter un ennui…ou justifier, tout au moins, un certain ras-le-bol ! Je me demande si l’opposition nationale ne serait pas en train de nous faire rire….. et d’y prendre goût, simplement, sous le regard étonné d’un monde qui la juge puérile.
Les opinions exprimées dans cette Tribune n’engagent pas nécessairement TAHALIL
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