On ne falsifie pas le printemps/par Mohamed Mahmoud Ould Bah   
14/05/2012

Depuis quelque mois, l’opposition politique radicale s’enflamme au rythme de l’actualitĂ© insurrectionnelle dans les pays arabes et cherche Ă  transposer, dans notre paysage, des idĂ©es de rĂ©volution incongrue et des hypothèses d’émeutes impossibles.



On peut jalouser, bien entendu, les privilèges des autres, mais on ne peut vraiment pas voler leur histoire et reproduire, chez soi, leurs malheurs et leurs mauvais sorts.
Cette lubie d’opposants mauritaniens commence à charrier, dans son lit, des extrémistes, sautant en rapaces sur l’opportunité et vomissant tous azimuts des vélléités haineuses et des discours au vitriol.
Cette folie de l’imitation, faut-il le dire, tombe comme une feuille morte, et ne s’accorde pas avec la grande unisson qui marque sur les frontières, contre l’AQMI, l’engagement bravissime de nos forces armĂ©es.
Je me demande bien si l’amour du pouvoir peut bien justifier, dans la tĂŞte de certains, des manĹ“uvres de dĂ©stabilisation interne, Ă  un moment oĂą la Nation se mobilise pour Ă©craser sur le front externe des ennemis coriaces, blottis au guet d’une faiblesse ou d’une baisse de vigilance. Il ne faut pas oublier que la dĂ©mocratie et ses principes attenants sont pratiquĂ©s, en toute Ă©vidence, au sein d’un Etat souverain et libre. A cet Ă©gard, je me permets de poser, au nom de tous mes compatriotes, rien que pour « faire notre dĂ©mocratie Â», le besoin d’un Etat dĂ©pourvu de haine, de racisme et de dĂ©bordements.
Oublions ce qui se passe dans certains pays arabes !
Le printemps arabe est un dĂ©clic attendu, survenu en toute logique dans des dictatures rongĂ©es par les ans et sapĂ©es, bien scientifiquement, par la rouille de la dĂ©mesure et la bestialitĂ© de la gouvernance. Ce printemps, tout en sang et tout en larmes, n’est pas une saison climatique qui s’étendrait logiquement, ou naturellement, Ă  toutes les terres et Ă  tous les cieux ! Admettons, pour ne pas ĂŞtre fous et pour gagner du temps, qu’il s’agit d’un phĂ©nomène lointain et d’une Ă©quation intransposable dans notre contexte! La Mauritanie, terre de concorde, ne s’abaissera jamais pour importer les malheurs et glaner, dans des coins perdus, les chaos et les misères ! 
Je ne peux que sourire quand j’apprends que l’opposition, avec une fermetĂ© qu’elle doit dĂ©noncer au fond et dont elle rougirait en privĂ©, prend l’habitude de jouer du théâtre dans l’enceinte de la MosquĂ©e Antique…..la MosquĂ©e Ibn Abass ! Tel un enfant qui vient de regarder un film dangereux, elle croit pouvoir imiter l’histoire des autres et cherche Ă  rĂ©pĂ©ter, avec toute l’inconscience puĂ©rile, les actes gauche d’une subversion impossible.
Mohamed Ould Abd AL AZIZ est un PrĂ©sident de la RĂ©publique lĂ©gitime, dont le mandat Ă©lectoral court toujours. Il s’affiche comme le parrain des plus grands chantiers de l’histoire national et conduit, avec une honnĂŞtetĂ© qui dĂ©range, la rĂ©forme inĂ©dite des procĂ©dures et des habitudes administratives ! Il s’attaque aux mentalitĂ©s et tient tĂŞte, avec beaucoup de tĂ©mĂ©ritĂ©, aux contre-courants de la magouille et de la facilitĂ© !

En Mauritanie, par singularitĂ© climatique, le printemps n’existe pas…n’a jamais existĂ© ! Mais si, Ă©tourdis par la mode des chaos, des hommes rĂŞvent cependant de pouvoir, il y a lieu de rappeler que des obstacles, infranchissables, empĂŞchent de copier la rĂ©volution tunisienne et interdisent de reproduire, heureusement, le soulèvement Ă©gyptien.
Certes, la chaĂ®ne Al Jazeera, premier ingrĂ©dient de la colère, diffuse sur Arabsat….et entre, chaque jour, dans les foyers mauritaniens ! La MosquĂ©e Ibn ABASS, lieu de culte toutefois, servirait, elle, de place symbole…..comme la place Tahrir au Caire…et l’avenue Bourguiba Ă  Tunis ! Avec toutes les rĂ©serves que m’inspirerait la comparaison, au plan religieux et stratĂ©gique, je me permets d’explorer davantage la passion naĂŻve qui gagne, comme un virus, des hommes et des femmes, allumĂ©s par quelques mĂ©dias Ă©trangers et lancĂ©s, tels des automates, aux trousses d’un rĂŞve qui ne leur appartient pas.

L’opposition mauritanienne, pour faire sa rĂ©volution, ne dispose que d’une chaĂ®ne de tĂ©lĂ©vision qui ne lui appartient pas et d’une place contiguĂ« Ă  une mosquĂ©e qui, elle aussi, ne lui appartient pas ! Une rĂ©volution se lève contre des antivaleurs et contre un système accablĂ© par son passif : j’ai l’impression que Mohamed Ould Abd AL AZIZ n’a aucune goutte de sang sur les mains…et que son règne, dĂ©mocratique , dĂ©bride les opinions et fonctionne, sans aucun complexe, Ă  prisons vides ! Cet homme est au pouvoir depuis seulement trois ans…..alors que Maouiya y est restĂ© 21 ans, Ablaye Wade 10 ans, Kadhafi 42 ans, Moubarak 38 ans, Ben Ali 34 ans……… !

Le RĂ©gime en place, avec Ould Abd AL AZIZ Ă  sa tĂŞte, ne traĂ®ne alors aucun passif humain….ou politique ! Il engage, Ă  la barbe de ses dĂ©tracteurs, des chantiers immenses et remet les pays, pour la première fois, sur les rails de la croissance. 

Dans un environnement mondial bouillonnant et des crises qui terrassent, Ă  tour de rĂ´le, des vieilles nations, la Mauritanie garde le cap, toute fière Ă  cĂ´tĂ© d’un Mali qui Ă©clate, d’une AlgĂ©rie qui saigne, d’une Tunisie qui se recherche et d’une Libye trĂ©buchante !

Ce rĂ©gime, celui de Mohamed Ould Abd AL AZIZ, n’a pas encore suffisamment durĂ© pour susciter un ennui…ou justifier, tout au moins, un certain ras-le-bol ! Je me demande si l’opposition nationale ne serait pas en train de nous faire rire….. et d’y prendre goĂ»t, simplement, sous le regard Ă©tonnĂ© d’un monde qui la juge puĂ©rile.

 

Les opinions  exprimĂ©es dans cette  Tribune n’engagent pas nĂ©cessairement TAHALIL

 


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