MEMOIRES (suite): Par Mohamed Abdellahi Ould Kharchi   
08/11/2008

La Mauritanie  peut «s’enorgueillir» d’avoir aujourd’hui deux PrĂ©sidents et il n’y a pas beaucoup de pays qui peuvent se payer ce luxe! Un PrĂ©sident Actuel DĂ©mocratiquement Elu (PADE), en chĂ´mage forcĂ©, et un PrĂ©sident AutoproclamĂ© (PAUT) qui «s’ingĂ©nie» Ă  nous «gouverner», si le mot peut convenir, impropre, se faisant «aider», paraĂ®t-il, de certains  de ces «gĂ©nies civils spĂ©ciaux» que les Mauritaniens connaissent bien.



En temps normal ce que suggère, conseille ou initie «un gĂ©nie» devrait ĂŞtre «gĂ©nial» ! Or quand on se penche sur la « gestion » de ce cauchemar que les Mauritaniens vivent depuis trois mois, on est perplexe et on ne manque pas de se poser des questions, beaucoup de questions,  une multitude de questions !  Et je souhaite que le  PAUT n’ait pas ses « rĂ©actions habituelles »  car mon intention est de  placer ces questions dans le cadre d’un dĂ©bat entre  Mauritaniens  conscients , authentiques et prĂ©occupĂ©s par la Catastrophe vers laquelle,  « LA GHADDARA LLAH»  cette «gestion» de 3 mois semble vouloir nous mener inexorablement ! La tĂŞte baissĂ©e.
J’entends par «rĂ©actions habituelles», entre autres, celle qu’il a eu quand le PADE l’a limogĂ© et celle qu’il a eu quand Isselmou Abdel Kader a parlĂ© du Basep lors d’une une Ă©mission de la TĂ©lĂ©vision Nationale. On dit que celui qui vise les « grandes choses «  dans la vie ne devrait ĂŞtre ni «vindicatif» ni «colĂ©reux» ! C’est ce que dit un «vers» Arabe vieux comme le Monde!Bref !    
Cette cacophonie depuis le 6 Août le PAUT la joue-t-il tout seul ?
 Les autres membres du HCE y sont-ils associĂ©s ? Leur avis est-il requis ? OĂą donnent-ils carte blanche au « Chef » ! C’est quand mĂŞme une très, très lourde responsabilitĂ© devant ALLAH, devant l’Histoire et devant le peuple Mauritanien. On comprendra que je « mĂŞle » ALLAH Ă  cette histoire, comme le dĂ©conseillerait un ami Ă  moi, mais comme je ne suis ni « athĂ©e » ni Libre Penseur ni mĂŞme Baathiste ou « Terroriste », je crois,  comme beaucoup d’hommes sur cette Terre, Ă   un jugement dernier oĂą chacun aura Ă  « rendre des comptes » !
Y a-t-il une StratĂ©gie de base Ă  cette «gestion» des 3 mois ? Qui en est l’IdĂ©ologue, le Penseur, le ThĂ©oricien, le STRATEGE ou simplement le Guide, mĂŞme «non Ă©clairé» ?    
 Après ces 3 mois a-t-on seulement, ne serait-ce qu’envisagĂ© d’évaluer la  Situation globale au plan IntĂ©rieur et Diplomatique ?                                      
  Ne pouvant rĂ©pondre Ă  ces questions, on continue Ă  se « creuser les mĂ©ninges » pour  s’en poser d’autres.
Quelle est la finalité visée par cette Stratégie non définie aux yeux des Observateurs Mauritaniens ou Etrangers ?
 Est-ce l’intĂ©rĂŞt du Pays ou l’AVENIR de quelques  INDIVIDUALITES qui n’ont pas la patience d’attendre que le PADE termine un mandat « trafiquĂ© » dès le dĂ©part, puisqu’il n’avait aucune possibilitĂ© d’user des droits que lui donne la CONSTITUTION ? MĂŞme avec cette situation,  ne pouvait-on pas attendre ? Au moins pour faire « les choses Ă©lĂ©gamment » et rendre le «  remède plus  avalable » pour les Mauritaniens et pour la CommunautĂ© Internationale ! Il faut croire qu’il y a une très grande  URGENCE!!!! Et quelle est cette Urgence ? Je ne conseille Ă  personne de s’aventurer Ă  chercher rĂ©ponse Ă  cette question !
 Ces IndividualitĂ©s Ă©ventuelles -on dit bien Ă©ventuelles- hĂ©siteraient-elles encore entre se «dĂ©marquer», se «situer» ou simplement «officialiser» leurs intentions ? Je ne parle pas, Ă©videmment, des « naĂŻfs  qui ont Ă©tĂ© piĂ©gĂ©s » pour la quatrième ou cinquième fois et entraĂ®nĂ©s ainsi dans cette mascarade qui leur «miroite  l’intronisation»,  chaque fois qu’on les «piĂ©ge». Au moins les gens qui font l’expĂ©rience du mirage ne s’y trompent qu’une fois !!C’est dommage  pour l’Histoire et pour l’Avenir qu’il ne faut jamais insulter! 
 Que personne ne se trompe ou oublie que depuis 2005 les Mauritaniens ont Ă©voluĂ© par rapport Ă  la pĂ©riode Taya et  son «Système».Les consĂ©quence de la transition de 2005 seront inestimable dans ce domaine et les Mauritaniens n’avaleront plus «l’inavalable» et la CommunautĂ© Internationale non plus ! Ils ont goĂ»tĂ© Ă  quelque chose qu’ils dĂ©fendront, mĂŞme par le sacrifice.
On ne parle Ă©videmment pas des Ă©ternels applaudisseurs «motivĂ©s» ou «motivables». Et ceci ne correspond pas, non plus, dans mon esprit, Ă  une  conviction que l’ExtĂ©rieur «rĂ©glera» les problèmes des Mauritaniens Ă  leur place ou pour « leurs beaux yeux » !
Aucun Pays n’agit  qu’en fonction de ses propres intĂ©rĂŞts,  bien compris et  dĂ©finis. C’est pour cela qu’on est simplement «dĂ©solé», pour ne pas dire autre chose, d’entendre que ceux qui se prennent pour nos «gouvernants» aujourd’hui, attendent un changement d’attitude d’un Grand Pays, suite Ă  une « relation personnelle» d’un Mr X « applaudisseur Mauritanien » avec un Monsieur Y ou une Mme  Z, quelque part en Occident ! Ou de croire que les rĂ©sultats des Ă©lections PrĂ©sidentielles AmĂ©ricaines peuvent amener le moindre «ballon d’oxygène» ! Le prĂ©sident AmĂ©ricains Ă©lu ne prendra fonction que le 20 janvier 2009 et d’ici lĂ  « beaucoup d’eau peut couler sous les ponts ». Et il faut mĂŞme espĂ©rer que notre Problème se règle d’ici lĂ  par un retour Ă  la sagesse et la raison. Peut-on seulement l’espĂ©rer ?
La première dĂ©claration du PrĂ©sident Wade, Ă  quoi a-t-elle servi sinon qu’à « perdre des  plumes » lui-mĂŞme ? A quoi sert la «tiĂ©deur» de certaines personnalitĂ©s  ça et lĂ  dans les hiĂ©rarchies Françaises ? On agite le spectre de la « somalisation».C’est un risque et les Mauritaniens ont peur pour leur avenir,  cette fuite en avant  s’accĂ©lĂ©rant de jour en jour. Si la «Somalisation» qu’agitent certains de «nos sages» est un risque parmi d’autres, «l’Internationalisation» est dĂ©sormais un fait acquis qu’il serait «irresponsable» d’ignorer.
 Sur le plan intĂ©rieur, ce sont trois mois d’une cacophonie cauchemardesque avec son lot de contradictions, et de contre vĂ©ritĂ©s qui ne semblent «dĂ©ranger» ni ceux qui les Ă©noncent ni ceux qui  «soutiennent».Mais aussi le lot «d’initiatives», de « dĂ©cisions», de «nominations» et « dĂ©nominations », de visites Ă  la « sauvette « dans les Kebba, de diminutions de prix sans lendemain……. 
C’est d’un «surrĂ©alisme» KafkaĂŻen. Et la question que les Mauritaniens se posent jour et nuit depuis trois mois et qui exprime toute l’angoisse et la peur: « OĂą va-t-on ? 
 Pourtant dans cette cacophonie apparente, il y a une « idĂ©e fixe » qui sous-tend une position     immuable, mĂŞme si elle s’exprimĂ©e parfois de façon nuancĂ©e pour des raisons tactiques :
-« pas de retour du PADE», 
-« le retour en arrière est impossible ».
-les « candidats  mĂ©diateurs»  tentent de glisser, mine  de rien,
     l’idĂ©e d’un « retour mĂŞme  provisoire »      
-« d’un retour pour prĂ©parer des Ă©lections » ! 
 Tout cela semble viser un seul objectif : une nouvelle «transition» c’est-Ă -dire de  nouvelles Ă©lections PrĂ©sidentielles, c’est-Ă -dire  purement et simplement la CONSECRATION du 6 AOUT et du fait accompli qu’on essaie de «parer» d’une   ELEGANCE qu’il a justement « ratĂ© » le premier jour et qui est irrĂ©cupĂ©rable.  
 MĂŞme les tenants du «ni, ni» vont, en fait, volontairement ou non, dans le mĂŞme sens en essayant de « ficeler une transaction gĂ©niale»: dĂ©part du PrĂ©sident Actuel DĂ©mocratiquement Elu  «moyennant» le dĂ©part du PrĂ©sident AutoproclamĂ©;
C’est dire que «la domestique des  Griots» n’avait rien fait de plus ou de moins avec leur farine en leur prĂ©sence.
Cela ne peut  tromper ni Ă  l’IntĂ©rieur ni Ă  l’ExtĂ©rieur !  DEPUIS TROIS MOIS  voilĂ  le comportement qui tente de nous convaincre que le rĂŞve peut ĂŞtre rĂ©alitĂ© !
  Ou bien on est purement et simplement dans l’infantilisme politique primaire   ou le Pays et le Peuple sont menĂ©s « en bateau » avec des intentions qu’il est impossible de deviner ! Les Mauritaniens doivent, dès lors, ĂŞtre vigilants ! Quelqu’un a dit que tout ce qu’on peut dire des guerres perdues c’est : «trop tard».  
 Je m’adresse non au PrĂ©sident autoproclamĂ©, ni au Commandant du Basep, ni au GĂ©nĂ©ral, mais Ă  l’homme, l’homme que j’ai eu Ă  cĂ´toyer il y a quelques annĂ©es, mais aussi au patriote et pourquoi pas au musulman,
Je m’adresse à ses partenaires qui sont certainement aussi patriotes eux aussi,
Je m’adresse Ă  ceux qui le «soutiennent pour une  raison  ou une autre» :
Je m’adresse enfin à ceux qui dans «l’ombre» ou la «pénombre» croisent les doigts pour que la consécration du fait accompli, le «non retour du Président démocratiquement Elu» ouvrent une nouvelle voie qui les amène ou les ramène au pouvoir ;
 Je m’adresse Ă  tous pour leur donner un point de vue qui est certainement diffĂ©rent du leur   mais qui se veut objectif pour ne tenir compte que de l’intĂ©rĂŞt et de l’avenir du Pays ! Chacun peut considĂ©rer ce que je dis sans intĂ©rĂŞt, ce que je comprendrais, mais chacun doit calculer la part de responsabilitĂ© qu’il endosserait.
Qu’on ne se mĂ©prenne pas, je ne suis pas un « donneur de leçons » et comme disent certains commentateurs de mon dernier article, je devrais  me taire. C’est peut-ĂŞtre vrai ! Mais qu’ils me pardonnent. Il y a des circonstances oĂą je considère de mon devoir de dire ce que j’ai dit et aurais Ă  dire. Qu’ils aient un peu de patience eux aussi. Les « vieillards » finiront bien par partir ! Mais « la bonne Ă©ducation » des plus jeunes et aussi la biensĂ©ance  devraient ĂŞtre au rendez-vous pour leur dĂ©part ! Bref !
 
1-Au dĂ©part le 6 AoĂ»t est une ERREUR FATALE. Un acte injustifiable, inacceptable et « non acceptĂ©e ».Le rĂ©alisme veut qu’on s’en « pĂ©nètre » Et qui, plus est, crĂ©e une situation intenable pour le Pays qui devrait s’en sortir au plus tĂ´t  avec le minimum de dĂ©gâts.
 
2-Aucune «solution» ne peut partir, de près ou de loin,  de la consĂ©cration du fait accompli.
Il n’y a donc qu’un seul «point de dĂ©part», qu’une seule  dĂ©cision qu’il s’impose de prendre  aujourd’hui. Mais elle implique un retour Ă  la raison, Ă  la sagesse mais aussi du patriotisme et surtout du courage.
 
3-Chacun, et particulièrement dans le domaine de la politique, est responsable de ses actes dont il doit prĂ©voir les consĂ©quences pour lui personnellement et pour le pays.       
 
 Mohamed Abdallahi Ould  Kharchi
Ambassadeur ancien ministre


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