L’Éditorial de «Eveil Hebdo» : la Préservation des acquis démocratiques, d’abord !   
21/08/2008

Après les élections transparentes  qui se sont déroulées en mars 2007dans notre pays, la Mauritanie était devenue une référence  citée dans le monde Arabe et en Afrique.  Depuis  le  6 Août, les militaires ont renversé le Président démocratiquement élu  Sidi Ould Cheikh Abdallahi et son gouvernement. Ce coup de force sans effusion de sang et  inattendu est la pire des atteintes  à la démocratie. Et la communauté internationale a vite pris ses distances, en  condamnant et  brandissant à la volée, des menaces  contre  un  pays qui avait déjà commencé,  il est vrai, au bout  de trois mois d’une crise politique profonde, à basculer dans l’instabilité.



Instabilité,  c’est dans ce terme  qu’il faudra peut-être comprendre une certaine maladresse qui ressemble plutôt à de la  faiblesse ayant émaillé le pouvoir de SIDIOCA : trois PM en une année, dont deux à la tête d’un  même gouvernement, celui de Yayha Ould Waghf,  lequel a fini d’ailleurs beaucoup à faire oublier son prédécesseur ZZ et  cristalliser tous les mécontentements !  Cependant, rien, absolument rien, ne justifie la résolution des désaccords politiques par  une entrée en scène des militaires.  Peut-on un seul instant imaginer que la crise que connaît la Belgique depuis deux ans soit résolue par l’intrusion des militaires ? Difficile à imaginer ! L’on peut juste rétorquer que cette nation est  Européenne et a  également une longue tradition démocratique derrière elle. Plus prés de nous,  en Afrique, la nation Arc-en-ciel de  Madiba  est depuis plusieurs mois en pleine  effervescence politique. Thabo M’Beki a été même battu à plate couture  au sein de la direction de L’ANC.  Pour qui connaît l’Afrique du Sud, il ne viendra jamais à l’idée des militaires de trancher les conflits politiques par un coup de force. La force ne prime pas sur le droit…
 Ce  coup d’État qui nous ramène vingt ans en arrière était  simplement inutile. Le mal est fait certes, mais rien n’est encore perdu pour nos généraux pour sauver la démocratie. Il suffira seulement de troquer leurs intérêts personnels contre la légalité constitutionnelle et le respect des choix du peuple mauritanien. C’est à ce geste d’abnégation fort qu’un  climat serein  pourrait  enfin s’instaurer dans notre pays et favoriser en retour les conditions  pour une large concertation entre toutes les forces vives politiques du pays en vue de la  préservation des  acquis fondamentaux de cette  démocratie arrachée, il y a trois ans  de cela, à un régime dictatorial. Car cette préservation est le seul gage de consolidation de l’unité nationale en marche et de l’intégrité de la fonction présidentielle ! 
 Mamoudou  sy


Toute reprise totale où partielle de cet article doit inclure la source : www.journaltahalil.com
Réagir à cet article
Pseudo
E-mail
Commentaire
Entrer le code
La rédaction de Tahalil vous demande d'éviter tout abus de langage en vue de maintenir le sérieux et de garantir la crédibilité de vos interventions dans cette rubrique. Les commentaires des visiteurs ne reflètent pas nécessairement le point de vue de Tahalil et de ses journalistes.
Les commentaires insultants ou diffamatoires seront censurés.

TAHALIL 2006-2022 Tous droits reservés