tahalil-logo-fr1

Le axes de l’intervention de M.Isselmou Moustapha au Panel III de la conférence Maghreb-Sahel sur la crise sécuritaire au Sahel central et risques de contagion sous l’angle de la dynamique jihadiste

La conférence est organisée les 10 et 11 décembre à Nouakchott par la Fondation Konrad Adenauer.

1. Les stratégies et les partenariats se sont succédés non sans succés mais sans parvenir à éradiquer les Groupes armés Terroristes (GAT) qui se sont réorganisés, se sont adaptés et gouvernent de pans des territoires.

2. Les GSPC-AQMI ont fusionné en 2017 dans le GSIM/JNIM (Emirat d’AQMI au Sahel, Ansradine, Katiba du Macina et Al Mourabitoune). Le MUJAO qui a opté pour l’EIIL en 2015 est devenu un moment l’EIGS, puis l’EIS.

3. Ben Laden, Dhawahiry (AQ), El Mouhajir, Al Baghdadi (EI) sont bien morts et leurs organisations sont devenues insignifiantes mais restent des sources d’inspiration. 4. Des noms plus autochtones ont pris le relais des Algériens : Ag Ghali, Kouffah, Barry, Dicko, Diarra… et des commandements ont été créés pour le Burkina (Jaafar Diko) et le Niger (Abou Hanifa).

5. Les GSPC-AQMI qui avait 4 katibas en 2013 en a actuellement 9 avec le GSIM/JNIM : Kidal , Gao, Ménaka, Macina, Burkina, Sikasso, Arbinda , Koulikoro et Tombouctou.

6. Les attaques terroristes attribuées aux organisations JNIM et à l’EIS -confinées jusqu’à 2015 au Nord du Mali, du Burkina et l’ouest du Niger, puis dans la zone des trois frontières (Mali-Burkina-Niger) et au Centre (Macina), ont évolué vers le sud du Mali et en direction des pays côtiers (RCI, Benin) et ailleurs.

7. Les modes opératoires ont évolué avec des attaques d’envergure, le blocus et l’introduction des drones.

8. Le (GSIM/JNIM), a lancé le 1er juillet 2025, 9 attaques coordonnées ayant visé les positions des Forces Armées maliennes (FAMa) .

9. En menant des attaques coordonnées sur un axe de plus de 600km , le GSIM/JNIM évolue vers la manœuvre stratégique (conduite, coordination, mobilité) de groupes qui traversent un pays, s’organisent en foyers tactiques et passent à l’acte.

10. A cela s’ajoute la guerre économique avec le blocus du carburant, le renflouement des caisses avec la manne des rançons, les échanges de prisonniers et les taxes sur l’orpaillage.

11. En plus, les observateurs parlent de milicisation de la lutte antiterroriste et de l’ethnicisation des GAT avec les risques (FSR et épurations) .

12. Les pays de la région doivent compter sur leurs propres moyens et développer des interactions et synergies dans un contexte régional où la CEDEAO et l’ UMA sont fragmentées. La lutte contre le terrorisme n’est plus une priorité pour l’occident en proie à la montée des populismes, à la guerre en Ukraine, aux enjeux liés à la Chine, à l’espace, aux taxes de Trump , aux terres rares, et aux nouveaux pôles de puissance (BRIC) .

13. Des actions qui pourraient avoir des impacts positifs :

-Meilleurs contrôles des zones frontalières dans une gouvernance plus vertueuse et l’amélioration continuelle des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité.

-L’autonomisation économique des jeunes et l’amélioration de la résilience des communautés (infrastructures, formations, réhabilitations, insertions).

-Campagnes religieuses de déconstruction de l’extrémisme et de dialogue intercommunautaire pour la paix.

-Intensification de campagnes pour la cohésion sociale.