Le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, M. Momma Ould Beibate, accompagné de Mme la ministre de l’Environnement et du Développement durable, Mme Messaouda Mint Baham Ould Mohamed Laghdaf, et du wali de l’Assaba, M. Addahi Khtèra, a supervisé, lundi dans la ville de Kiffa, le lancement du Programme africain de Gestion intégrée des Risques climatiques, cofinancé par l’Etat mauritanien, le Fonds International de Développement agricole et le Fonds vert pour le Climat, doté d’une enveloppe financière de plus de 12 millions de dollars américains.
Le programme vise à développer et à renforcer la résilience et l’adaptation au changement climatique chez les petits exploitants agricoles et les communautés rurales de sept PMA du Sahel : Mauritanie, Burkina Faso, Mali, Niger, Sénégal, Gambie et Tchad.
Le programme de six ans vise à renforcer les services d’information climatique et météorologique pour soutenir la prise de décision et la planification dans les domaines de l’agroforesterie, du développement animal, des produits et services d’assurance agricole, du développement des capacités des agriculteurs et du secteur privé, et des chaînes de valeur agroforestières et pastorales résistantes au changement climatique, soutenues par des sources d’énergie renouvelables fiables et abordables.
Dans un discours prononcé à cette occasion, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a indiqué que le Programme africain de gestion intégrée des risques climatiques porte en lui l’espoir et incarne la vision et la volonté collective de construire un avenir meilleur pour nos communautés rurales conformément à la vision éclairée de Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, qui a fait de la résilience, de la souveraineté alimentaire et de la justice sociale des thèmes clés dans son programme « Mon ambition pour la nation ».
Il a ajouté que le programme s’inscrit dans le cadre des orientations générales du gouvernement du Premier ministre, M. Mokhtar Ould Diay, visant à lutter contre les effets du changement climatique, à réaliser une transformation durable du secteur agricole et à renforcer la cohésion sociale.
Il a souligné que le programme comprend des wilayas souffrant d’une grande fragilité climatique, notamment les wilayas de l’Assaba, des deux Hodhs, du Brakna et du Gorgol, soulignant qu’il contribuera à renforcer la sécurité alimentaire, à consolider la justice sociale et à créer des opportunités économiques durables et équitables en accord avec les spécificités locales.
Il a exprimé les remerciements de la Mauritanie au Fonds international de Développement agricole, au Fonds vert pour le Climat et à tous les partenaires techniques et financiers pour leur soutien continu à notre pays dans sa quête d’adaptation aux conséquences du changement climatique à travers une transformation agricole intégrée basée sur des systèmes productifs capables de consolider la souveraineté alimentaire du pays.
Pour sa part, M. Moustafa Ould Cheikh Abdallahi, Responsable du Mécanisme africain de Prévention des Risques, a attiré l’attention sur le fait que le changement climatique ne constitue plus une menace lointaine ou probable, mais est devenu une réalité tangible qui affecte notre vie économique et nos écosystèmes.
Dans ce contexte, notre pays a franchi une étape historique en 2013 en signant un protocole d’accord avec le Mécanisme africain de prévention des risques à travers un partenariat innovant visant à transférer une grande partie des risques liés à la sécheresse vers les marchés internationaux à travers un système de financement basé sur l’assurance.
Patrick Texexera, Représentant adjoint du PAM en Mauritanie, a déclaré qu’avec le lancement du Programme africain de gestion intégrée des risques climatiques, nous avons soutenu des millions de familles vulnérables dans les zones rurales.
Il a indiqué que l’engagement du Programme alimentaire mondial dans ce programme est lié à la réponse de l’aide humanitaire et contribue à la mise en œuvre de solutions locales pour une faim zéro durable et un indicateur de développement à long terme.
Il a indiqué que le Programme alimentaire mondial présentera à ce nouveau programme ses expériences dans le développement de solutions de transformation des risques climatiques en introduisant de petits projets d’assurance agricole comme un outil de résilience innovant qui permet de sécuriser les revenus de dizaines de millions de petits producteurs agricoles et pastoraux mauritaniens contre la perte de leurs investissements due au manque de pluie ou à la sécheresse.
Mme Stéphane Jaquette, Coordinatrice du programme du FIDA pour le Sahel en Mauritanie, a indiqué que les effets du changement climatique sont graves et que le FIDA est actif dans la région du Sahel à travers des programmes régionaux couvrant la région allant de la Mauritanie au Tchad en passant par le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Sénégal, notant qu’il existe trois programmes régionaux, dont deux travaillent en Mauritanie dans le but d’améliorer les moyens de subsistance de plus de 850 000 personnes représentant 123 000 familles.
Le coordinateur du Programme africain de Gestion intégrée des Risques climatiques en Mauritanie, M. Ahmed Ould Amar, a énuméré les avantages du programme, notamment la réhabilitation de milliers d’hectares de terres agricoles, pastorales et forestières dégradées, la mise à disposition de pratiques agricoles intelligentes et adaptées au climat, le renforcement de la prévisibilité, la prévention et la réponse aux chocs climatiques, en plus de l’accès des petits producteurs à un système d’assurance agricole face à l’impact des risques climatiques sur la production et ses moyens.
Ce programme n’est pas seulement un projet de développement, mais une incarnation de la ferme conviction du gouvernement dans l’avenir de notre agriculture et dans notre capacité collective à transformer les risques en opportunités.
M. Marcelin Norvilus, Chef du Portefeuille Mauritanie au Fonds international de développement agricole (FIDA), a exprimé sa satisfaction quant aux démarches entreprises par les responsables des projets et programmes de développement financés en coopération entre notre pays et le Fonds international de développement agricole.
Mohamed Mahmoud Ould Habib, président de la région de l’Assaba, et Jamal Ould Kaboud, maire de la commune de Kiffa, ont salué le programme, revenant sur la spécificité de la wilaya de l’Assaba, qui se caractérise par la fragilité de ses systèmes agricoles en raison du changement climatique.
A l’issue de la cérémonie de lancement du Programme Africain de Gestion Intégrée des Risques Climatiques en Mauritanie, les deux ministres, accompagnés du wali de l’Assaba, M. Adahi Khtèra, ont visité une exposition de photos reflétant les efforts déployés par le projet Progress dans le domaine de la restauration des terres dégradées et de l’amélioration des moyens de subsistance de la population locale. ami
