Ebola : la France envisage des contrôles à l'arrivée des vols directs de Guinée   
13/10/2014

L’annonce d’un cas d’Ebola aux Etats-Unis, le deuxième contracté hors d’Afrique, a ravivé dimanche l’inquiétude de voir l’épidémie s’étendre à d’autres continents malgré les mesures de précaution prises par un nombre croissant de pays.



Parmi les précautions attendues, des contrôles plus fréquents lors des arrivées d’avions en provenance des pays fortement touchés comme la Guinée. Une mesure évoquée depuis lundi par la ministre de la Santé française Marisol Touraine, attendue jeudi avec ses homologues européens pour une réunion à Bruxelles (Belgique) sur le sujet.

Ebola a fait plus de 4 000 morts sur 7 399 cas recensés dans sept pays (Sierra Leone, Guinée, Liberia, Nigeria, Sénégal, Espagne et Etats-Unis), selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Touraine : «Des contrôles à l’arrivée de Conakry».  Trois jours avant la réunion programmée à Bruxelles sur le sujet, la ministre de la Santé Marisol Touraine a expliqué lundi que la France «réfléchit à l’éventualité d’un développement des contrôles à l’arrivée des vols directs de Conakry (NDLR : la capitale de la Guinée) (...) si la situation appelle ce type de mesure». A l’issue d’une réunion à l’Elysée sur Ebola, Marisol Touraine a également confié que l’Hexagone pourrait envoyer «des professionnels de santé et des structures de soins et de traitement supplémentaires» en Afrique de l’Ouest. 

Les ministres européens jeudi à Bruxelles pour discuter des contrôles aux aéroports.  Les ministres européens de la Santé ont été invités à participer jeudi à Bruxelles à une «réunion technique» sur un éventuel renforcement des contrôles des voyageurs en provenance des pays africains touchés par Ebola, a indiqué lundi la présidence italienne. Le rendez-vous vise à «coordonner les actions des Etats membres» sur cet aspect du dossier, en l’absence pour le moment de consensus sur l’opportunité de dépistages aux arrivées en Europe.

 Londres est en effet la seule capitale de l’UE à avoir introduit jeudi des contrôles à l’arrivée dans ses principaux aéroports et gares, suivant les exemples américain et canadien. Selon une source européenne, la discussion doit aussi porter sur «l’efficacité des procédures de dépistage en vigueur au départ des pays affectés».

Un syndicat d’infirmiers dénonce une «omerta».  En France, les soignants ne sentent pas suffisamment armés pour faire face à une maladie qui ne dispose, malgré les recherches, d’aucun traitement homologué ni vaccin. Le syndicat national des professionnels infirmiers, le SNPI-CFE-CGC, a ainsi dénoncé lundi dans un communiqué l’«omerta» des pouvoirs publics sur ce fléau alors que des personnels soignants ont contracté le virus en Espagne et aux Etats-Unis.

«Alors qu’elles sont en première ligne, en France les infirmières n’ont aucune information des autorités !», fustige le SNPI-CFE-CGC dans un communiqué. «Que faire quand un cas suspect se présente ? Dans les hôpitaux, nous avons du matériel d’isolement simple, mais pas adapté à un cas avéré d’Ebola. Où trouver le matériel, à qui s’adresser ?», s’interroge le syndicat qui a mis en ligne des informations sur son site internet, sous le titre «Ebola comment réagir en professionnel».

Dans les pays d’Afrique où l’épidémie sévit, 395 cas et 216 décès sont recensés parmi les soignants selon la ministre de la Santé Marisol Touraine. Il existe en France 12 établissements de santé de référence : Bichat et Necker à Paris, Lyon, Lille, Strasbourg, Marseille, Bordeaux, Rennes, La Réunion, Rouen, Nancy et l’Hôpital d’instruction des armées Bégin à Saint-Mandé (Val-de-Marne), où une jeune infirmière française a été rapatriée et traitée.

L’Espagne libérée de la psychose après le 27 octobre. Le risque de propagation du virus Ebola, contracté par l’aide-soignante depuis le 6 octobre, devrait être limité voire absent à partir du 27 octobre. «Nous avons tous en tête la date du 27 octobre», a affirmé le directeur de l’hôpital Carlos III, où est soignée l’Espagnole contaminée. Ce dernier a effectivement rappelé que la période d’incubation de l’infection oscille entre un minimum de 2 à 21 jours. De ce fait, la période d’incubation pour toutes les personnes qui ont côtoyée l’aide-soignante et qui se trouvent sous surveillance se termine le 27 octobre.

 Lors d’un point presse, le directeur de l’hôpital a cependant précisé que cette date limite n’incluait pas le personnel sanitaire actuellement impliqué dans la prise en charge de la patiente, soit une cinquantaine de personnes.

Des ambulances à domicile en Grande Bretagne.  Lundi, le ministère de la Santé britannique a annoncé que des ambulances et des médecins en combinaison de protection allaient être envoyés au domicile des personnes soupçonnées d’avoir contracté le virus Ebola. Cette mesure doit éviter qu’un patient infecté par le virus se rende à l’hôpital et y contamine d’autres personnes. Pour essayer de dépister au plus tôt et à distance la fièvre hémorragique, toute personne appelant le 111, numéro dédié aux urgences non vitales, et présentant des symptômes suspects, sera soumise à un questionnaire. Aucun cas n’a pour l’instant été détecté en Grande-Bretagne, mais un exercice grandeur nature de huit heures samedi a permis de tester la capacité de réponse des services d’urgence.

Les personnels de santé du Liberia en grève . Après des mois de lutte contre Ebola, les personnels de santé du Liberia, le pays le plus frappé par l’épidémie, se sont massivement mis en grève lundi pour obtenir le versement des rémunérations promises. Le mouvement, amorcé la semaine dernière par une grève à la clinique Island de Monrovia, un centre de traitement débordé dès son ouverture en urgence le 21 septembre, semblait largement suivi dans la capitale, selon les témoignages du personnel et de patients. «Les personnels de santé à travers le pays ont rendu leur tablier comme nous leur avons demandé de le faire», a déclaré le président du syndicat du secteur, Joseph Tamba, expliquant que les revendications portaient aussi sur la titularisation d’employés sans contrat.

 S’agissant de la clinique Island, administrée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les contrats prévoyaient un salaire mensuel de 750 dollars américains (594 euros) pour les infirmiers et techniciens de laboratoire et 500 (396 euros) pour les hygiénistes, mais le gouvernement ne leur a payé respectivement que 400 et 350 dollars (317 et 277 euros), a indiqué le syndicaliste. Les soignants sont particulièrement touchés par l’épidémie, qui a fait 201 contaminations dans leurs rangs au Liberia, où 95 en sont morts, selon le dernier bilan de l’OMS.


LEPARISIEN avec AFP


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